Grâce à l'augmentation des peines de prison, surveillance accrue des réserves, entraînement spécifique des rangers à la protection des espèces, implication des populations locales… Cependant les éléphants restent une espèce menacée.

Depuis quelques années, le Kenya multiplie les initiatives afin d’enrayer les effets dévastateurs du braconnage.

Si l’ennemi n’est pas encore vaincu, il semblerait qu’il soit mis en difficulté.

Le nombre d’éléphants a doublé en 30 ans

Paramètre encourageant de la politique kenyane : les éléphants auraient vu leur population doubler ces 30 dernières années, passant de 16 000 animaux en 1989 à 34 000 en 2018, d’après les chiffres du ministère du Tourisme.

Une tendance qui se confirmerait aujourd’hui avec un boom des naissances d’éléphanteaux constaté ces derniers mois.

Dans un reportage d’Europe 1, les directeurs de parcs applaudissent les records de natalité :

Certains d’entre eux dénombrent plus de 150 naissances », apprend-on.
Quand j’ai commencé les safaris, les éléphants étaient massacrés, témoigne Peter Ndovi, guide touristique depuis 30 ans.

Je me souviens en 1988, j’avais roulé dans le parc du Tsavo sur 80 km.

J’avais compté ce jour-là cinq éléphants morts sur mon chemin, tous sans leurs défenses.

Mais aujourd’hui, c’est très rare de voir un éléphant mort et quand on voit un, il est mort naturellement car vous le retrouvez toujours avec ses défenses.

Plus de répression, moins de victimes du braconnage

Dans le même temps, le nombre de pachydermes victimes du braconnage serait effectivement en forte baisse.

De 80 éléphants braconnés en 2018, on serait tombé à 34 en 2019.

Depuis janvier 2020, 7 mastodontes auraient perdu la vie à cause du trafic.

« Le nombre d’éléphants augmente effectivement au Kenya et même en Afrique de l’Est, se réjouit Richard Thomas, porte-parole de l’ONG Traffic,

Bien que les derniers chiffres indiquent qu’ils sont toujours en dessous des totaux des années 1970, époque où l’on décomptait le plus grand nombre. »

C’est en 2013  avec la loi intitulée The Wildlife Conservation and Management Act  que le Kenya a commencé à durcir ses sanctions contre le braconnage.

Des peines d’emprisonnement et des amendes très élevées, pouvant aller jusqu’à 20 millions de shillings kenyans (156 000 euros) ou une peine d’emprisonnement de 20 ans, ont fait surface en cas de crimes contre les espèces sauvages.

« Au-delà de l’aspect répressif, nous avons mis les moyens pour protéger davantage la faune, expliquait l’ancienne ministre de l’Environnement Judi Wakhungu).

Nous avons regroupé les actions des différentes agences de protection de la faune sauvage et de la police.

Nous avons aussi renforcé les équipes de rangers et leurs chiens qui font un travail extraordinaire.

Nous avons surveillé les points d’entrée et de sortie.

C’était et c’est toujours une préoccupation importante au Kenya. »

« Il reste encore beaucoup à faire »

Le braconnage reste néanmoins un fléau mondial et le trafic d’animaux sauvages est le troisième plus gros commerce illégal dans le monde.

Si l’exemple du Kenya donne matière à espérer, il y a encore fort à faire pour y mettre fin :

« De toute évidence, nous sommes encouragés de voir le nombre d’éléphants commencer à revenir à leurs niveaux d’avant les années 1970, explique Richard Thomas.

Mais la menace reste toujours présente, et le besoin à long terme d’endiguer la demande d’ivoire, qui en fin de compte alimente le braconnage, existe toujours.

Il reste encore beaucoup à faire. »

 

 

Source : 30 Millions d’amis

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