En effet les chiens comme les loups s’organisent autour de familles structurées autour de parents reproducteurs et non pas derrière la domination d’un mâle Alpha. Derrière des postures qui font penser à un chien dominant, en vérité un Chien ne domine pas son maître , ces postures sont plutôt des menaces liées à l’anxiété ou à la peur de perdre sa nourriture ou un objet de valeur. Le traitement de l’anxiété et une éducation positive peuvent contrer ce tempérament « dominant « 

Votre chien grogne lorsque quelqu’un s’approche de sa gamelle ?

Il se comporte en maître sur le canapé, refusant que vous vous y asseyez ?

Il se montre agressif envers les chiens qu’il croise en promenade ?

Autant d’attitudes qui peuvent s’apparenter à une forme de dominance qui peut s’avérer potentiellement dangereuse.

Ce concept de « chien dominant »,diversement interprété au fil des décennies, s’apparente plus à une forme de trouble du comportement, lié à une forme d’anxiété ou de peur, ou tout simplement à une éducation inappropriée.

Le chien dominant : mythes et réalité

La notion de « chien dominant » est un concept persistant, controversé et mal compris.

En effet, pendant des décennies, l’idée de dominance permettait d’expliquer les comportements problématiques des chiens.

Né de l’interprétation d’études sur des loups gris non apparentés et élevés en captivité, ce modèle dominé-soumis se manifestait par des luttes pour le statut.

Or, cette approche a été remise en question.

Tout simplement, car, dans la nature, les loups s’organisent en familles structurées autour de parents reproducteurs, et non autour d’une idée de dominance d’un mâle alpha.

Chez les chiens sauvages, on observe la même organisation.

Il n’existe donc pas réellement de chien dominant.

Chercher à soumettre son chien par le dressage, ou pire la violence, n’a aucun sens.

En réalité, aucun chien ne domine réellement son maître.

Et aucun maître ne devrait dominer son chien.

Donc il faut chercher ailleurs le sens de certaines comportements considérés comme dominants.

Les postures du chien « dominant » : quelles interprétations ?

Certaines postures adoptées par un chien peuvent être considérées comme des expressions physiques de sa supériorité.

En effet, certaines postures sont souvent jugées comme « dominantes » :

  • Le chien se tient bien droit, haut sur ses pattes ;

  • La queue est haute, parfois animée de fouettement rigide ;

  • Les oreilles sont dressées vers l’avant ;

  • La fourrure du dos est hérissée ;

  • Le regard est direct, fixe, le chien ne baisse pas les yeux ;

  • Le chien se place ou s’appuie contre un autre chien.

Ces signaux sont aujourd’hui vus comme une posture d’affirmation ou d’intimidation, souvent dans un contexte d’excitation, de conflit, ou de défense de ressources.

C’est une tentative d’accroître son apparence pour décourager un adversaire potentiel.

Ce n’est pas une déclaration de statut de dominant, mais une communication de menace ou de confiance spécifique à une situation donnée.

Un chien adoptant cette posture peut être très stressé et se préparer à l’agression, et non simplement être le « chef ».

Comportements du « chien dominant » et causes réelles

Si la dominance n’est pas la volonté d’être le chef, comment interpréter les comportements qui lui étaient autrefois attribués ?

En résumé, pourquoi un chien adopte-t-il ces comportements ?

Pourquoi un chien grogne pour de la nourriture ?

Pourquoi un chien bloque le passage à son maître ou à un inconnu ?

L’agressivité liée aux ressources

Un chien peut grogner, montrer les dents, voire mordre lorsque quelqu’un s’approche de sa gamelle, de son jouet préféré ou de son lit.

Autrefois, on attribuait ce comportement à une volonté d’établir son droit sur la ressource.

Or, cette interprétation est remise en cause.

En fait, le chien ressent de l’anxiété ou de la peur de perdre un objet de grande valeur.

Ce n’est pas une tentative de prise de pouvoir, mais un mécanisme de défense.

Il a appris que l’agressivité est un moyen efficace de faire reculer celui qui menace de prendre sa ressource.

L’agressivité liée au territoire ou à la position

Un chien confortablement installé sur le canapé, ou bien couché dans le lit de ses maîtres peut réagir violemment si on souhaite le faire descendre.

Ces comportements sont souvent liés à un manque de socialisation, ou un défaut d’apprentissage des limites de la part de l’humain.

Et il ne faut jamais exclure une douleur ou un inconfort.

Ainsi, un chien souffrant d’arthrite peut grogner si on essaie de le soulever.

Les problèmes de désobéissance

Un chien qui tire en laisse, refuse d’obéir aux ordres de base, ou ignore le rappel n’est pas un « chien dominant ».

Il s’agit d’un manque de repères et d’une mauvaise gestion des renforcements.

Le chien a appris que tirer lui permet d’atteindre l’endroit désiré, et que désobéir n’entraîne pas de conséquence désagréable.

L’humain n’a pas établi de communication claire et de motivation positive pour l’obéissance.

Inné ou acquis ?

La question du tempérament et de l’apprentissage

La question de savoir si la tendance à être « dominant » est innée ou acquise est fondamentale pour comprendre votre chien et la nature canine en général.

Le côté inné, le tempérament

Chaque chien naît avec un tempérament unique, largement influencé par la génétique.

Ce tempérament inclut sa faculté à réagir plus ou moins vite à la peur, à l’excitation…

Certains chiens sont en outre plus affirmés que d’autres, plus confiants.

De même, certains autres montrent une agressivité plus exacerbée.

Pour autant, on ne peut pas attribuer ce tempérament inné à de la dominance, mais plutôt à une certaine force de caractère.

L’acquis : l’environnement et l’éducation

L’apprentissage et l’environnement jouent un rôle déterminant, souvent plus important que l’inné, dans le développement des comportements :

  • L’apprentissage par renforcement : Un chien apprend qu’un comportement « fonctionne » s’il est renforcé.

  • Si le chien grogne pour une gamelle et que l’humain recule, le grognement est renforcé positivement ;

  • La socialisation : Un manque de socialisation peut créer un chien anxieux ou craintif, dont la seule stratégie d’adaptation est l’agressivité défensive, une réaction à tort considérée comme dominante ;

  • La gestion par l’humain : L’approche traditionnelle, basée sur la dominance, ne fait qu’aggraver l’anxiété et le stress du chien, augmentant le risque d’agressivité.

Une éducation positive pour contrer ce tempérament « dominant »

L’apprentissage et l’éducation permettent souvent de gommer ces réactions dominantes.

Pour autant, cet apprentissage demande du temps et de la patience.

L’appel à un éducateur canin ou à un vétérinaire comportementaliste peut être une bonne alternative.

Le maître, un leader bienveillant

En tant qu’humain, vous devez adopter une posture de « leader bienveillant » ou de « parent » dont l’autorité repose sur la confiance et l’apport de ressources, en non sur la force et la dominance.

Ainsi, c’est vous qui contrôlez l’accès aux ressources (nourriture, jouet…) pour que votre chien comprenne que l’humain apporte ce qui est bon.

De même, utilisez une éducation basée sur le renforcement positif, c’est-à-dire en récompensant les comportements que vous attendez de votre chien, et en ignorant les comportements négatifs.

Le traitement de l’anxiété

Face à un comportement problématique, la priorité est de comprendre la cause émotionnelle.

L’agressivité est le plus souvent la manifestation d’une émotion négative : peur, anxiété, frustration…

Il faut évidemment éviter les punitions qui ne traitent pas la cause de l’anxiété.

Au contraire, elles risquent de supprimer les signaux d’avertissement lancés par le chien.

L’établissement de règles cohérentes

Les chiens ont besoin de règles claires et cohérentes pour se sentir en sécurité et savoir ce qui est attendu d’eux.

Les règles sont une question de limites et de bonnes manières, non une lutte pour le statut.

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