
Les dinosaures ont régné durant toute l’ère Mésozoïque, leurs formes, leurs environnements et même leurs prédateurs ont considérablement évolué entre le Jurassique et le Crétacé.
Ces deux périodes, pourtant voisines, révèlent des dynamiques écologiques très différentes.
Le Jurassique et le Crétacé sont deux périodes majeures de l’ère Mésozoïque.
L’un a vu l’essor des plus grands herbivores, l’autre, la domination de célèbres prédateurs comme le Tyrannosaurus rex.
Quels étaient les paysages de ces époques ?
Quelles espèces dominaient les continents, les mers et les airs ?
Et surtout, qu’est-ce qui distingue fondamentalement ces deux ères dans l’histoire des dinosaures ?
Quelle est la chronologie du Jurassique et du Crétacé dans l’histoire des dinosaures ?
Le Jurassique s’étend de -201 à -145 millions d’années, tandis que le Crétacé s’étale de -145 à -66 millions d’années.
Ces deux périodes succèdent au Trias, marqué par une grande extinction qui a favorisé l’essor des dinosaures sur Terre.
Cette crise fut causée par un volcanisme intense lié à l’ouverture de l’Atlantique, bouleversant les écosystèmes et permettant aux dinosaures de se hisser au sommet des chaînes alimentaires terrestres.
C’est donc au Jurassique que les dinosaures s’imposent pleinement, occupant les niches écologiques laissées vacantes.
Ils sont alors rejoints par les premiers oiseaux, issus des droméosauridés.
Parmi eux, l’Archaeopteryx est le plus ancien dinosaure à plumes connu capable de voler, même si son vol était limité, probablement proche d’un battement d’ailes de brasse papillon.
Le Crétacé, quant à lui, représente l’apogée et la dernière étape de l’évolution des dinosaures non aviens.
On y observe une diversification extrême, tant au niveau des formes que des comportements.
Mais cette période se clôt par une extinction massive il y a 66 millions d’années, causée notamment par l’impact d’un astéroïde, à l’origine du cratère de Chicxulub.
À quoi ressemblaient les paysages au Jurassique et au Crétacé ?
Le Jurassique est marqué par un climat chaud et humide.
Les pôles sont dénués de glace et le niveau des mers monte progressivement, atteignant jusqu’à 150 mètres au-dessus de son niveau actuel à la fin de la période.
L’Europe est alors un archipel tropical, composé de quelques massifs émergés comme le Massif central et le Massif armoricain.
La végétation y est dense, dominée par les conifères, les fougères arborescentes, les cycas et les ginkgos.
Il n’y a ni fleurs, ni prairies, ni feuillus.
Les plantes à fleurs (angiospermes) n’apparaissent vraiment qu’au Crétacé, avec des floraisons encore discrètesdans un premier temps.
Au Crétacé, les paysages évoluent.
La fragmentation des continents se poursuit, donnant à la Terre une configuration plus proche de celle que nous connaissons aujourd’hui.
Le climat reste chaud, mais les saisons deviennent plus marquées, et la végétation évolue : les angiospermes se diversifient, modifiant profondément les écosystèmes .
Quelles espèces dominaient les terres au Jurassique et au Crétacé ?
Au Jurassique, les dinosaures les plus emblématiques sont les sauropodes géantscomme le Camarasaurus ou le Brachiosaurus.
Ces herbivores atteignaient jusqu’à 20 mètres de long et 50 tonnes.
Ils vivaient dans des forêts denses et étaient vraisemblablement protégés des prédateurs par leur taille colossale.
Les carnivores les plus connus sont les Allosaurus, de 10 mètres de long, armés de mâchoires puissantes et de griffes redoutables.
On a retrouvé des traces de morsures sur les ossements de camarasaures et de stégosaures, témoignant de leurs affrontements.
Les stégosaures, également emblématiques du Jurassique, portaient sur le dos une double rangée de plaques osseuses pouvant jouer un rôle dans la thermorégulation.
Au Crétacé, le décor change.
Les sauropodes disparaissent de l’hémisphère nord, remplacés par des troupeaux de hadrosaures, les fameux dinosaures à « bec de canard »
. On voit aussi émerger les cératopsiens comme le tricératops, et les ankylosaures munis de queues massues.
C’est également l’ère des plus grands prédateurs comme le Tyrannosaurus rex en Amérique du Nord, ou son cousin asiatique, le Tarbosaurus bataar.
D’autres espèces plus petites, comme le Velociraptor, se distinguent par leur vélocité et leur intelligence.
Enfin, des espèces comme Oviraptor et Gallimimus enrichissent la diversité des formes et des comportements.
Comment évoluaient les mers, les airs et les autres espèces durant ces deux périodes ?
Au Jurassique comme au Crétacé, les mers sont peuplées de reptiles marins impressionnants : ichthyosaures, pliosaures, plésiosaures.
Grâce à leur thermorégulation, ces derniers pouvaient coloniser toutes les latitudes.
Le plésiosaure en particulier est retrouvé sur tous les continents, preuve de son adaptabilité exceptionnelle.
Les céphalopodes comme les ammonites et les bélemnites se multiplient dans les océans.
Ces espèces sont aujourd’hui utilisées comme fossiles stratigraphiques, c’est-à-dire des marqueurs temporels très précis pour dater les strates géologiques.
Dans les airs, les ptérosaures dominent durant le Jurassique.
Mais le Jurassique voit aussi la naissance du vol battu avec Archaeopteryx, considéré comme le premier oiseau.
C’est une avancée majeure dans l’évolution, qui amorce la transition vers les oiseaux modernes.
Quant aux mammifères, ils étaient déjà présents au Jurassique, mais restaient discrets, petits et souvent nocturnes.
On sait aujourd’hui qu’ils étaient bien plus diversifiés qu’on ne le croyait : arboricoles, fouisseurs, insectivores ou omnivores.
Leur essor ne viendra qu’après la disparition des dinosaures à la fin du Crétacé.