480 000 litres de pétrole déversés dans l’océan.

 

Marée noire en Californie : les autorités déplorent une « catastrophe environnementale »

Une fuite sur un oléoduc situé à environ 10 kilomètres de la côte a provoqué l’écoulement de près de 480 000 litres de pétrole dans l’océan. 

Plusieurs plages au sud de Los Angeles ont déjà été atteintes.

Une course contre la montre s’est engagée sur les côtes californiennes. 

Lundi 4 octobre, les gardes-côtes américains coordonnaient le déploiement de barrages flottants pour contenir une importante marée noire au sud de Los Angeles. 

Pour l’heure, seulement 3 % du pétrole a pu être bloqué. 

Une partie des rejets a déjà atteint certaines plages. 

Selon les autorités locales, de nombreux poissons et oiseaux sont déjà morts.

La compagnie pétrolière Beta Offshore, propriété du groupe basé au Texas Amplify Energy Corporation, serait responsable de la fuite d’hydrocarbures. 

L’épisode a commencé samedi, selon la municipalité de Huntington Beach. 

L’écoulement serait dû à une fuite d’un oléoduc à environ 10 kilomètres de la côte. 

Il s’étendrait sur plus de 30 kilomètres carrés et contiendrait près de 480 000 litres d’hydrocarbures.

« Un désastre pour notre faune marine »

Les plages de la ville, baptisée « Surf City », et de Laguna Beach ont été fermées au public sur 24 kilomètres et la pêche a été interdite. 

Les plages pourraient rester fermées « pendant des semaines, voire quelques mois », a prévenu la maire Kim Carr.

Le PDG de la société texane Amplify Energy, qui exploite cet oléoduc via sa filiale Beta Offshore, a assuré avoir prévenu les gardes-côtes samedi matin, dès qu’une suspicion de fuite avait été détectée par ses équipes. 

L’entreprise a envoyé un véhicule télécommandé pour examiner « plus de 2 400 mètres de tuyaux. 

 Nous avons vu un point dont nous pensons qu’il est très probablement à la source » de la fuite, a déclaré, lundi, Martyn Willsher, lors d’une conférence de presse à Huntington Beach. 

« Des plongeurs vont y descendre cet après-midi » pour vérifier, a ajouté le PDG, soulignant qu’aucune des inspections annuelles menées sur l’oléoduc n’avait détecté de dégradation. 

Par mesure de précaution, Amplify Energy a mis à l’arrêt tous ses sites de production et oléoducs dans la zone.

« Nous allons nous assurer qu’Amplify Energy Corporation fait tout son possible pour réparer cette catastrophe environnementale », a fait savoir la municipalité de Huntington Beach. 

« C’est un désastre pour notre faune marine, notre habitat, notre économie et notre communauté », a abondé sur MSNBC une responsable locale du comté d’Orange, Katrina Foley

« Nous avons mis des décennies à construire notre habitat naturel et il est endommagé en un jour », a-t-elle ajouté.

Le traumatisme de 1969

L’Etat de Californie et de nombreuses municipalités tentent de s’opposer par tous les moyens aux projets d’extraction pétrolière offshore depuis le traumatisme de la marée noire de Santa Barbara en 1969, avec ses plages mazoutées et les images quotidiennes de dauphins, loutres et pélicans morts englués dans un carcan de pétrole. 

La Californie n’a plus concédé d’autorisation offshore depuis lors, mais sa juridiction s’arrête à environ 5 kilomètres des côtes, là où l’Etat fédéral prend le relais.

C’est précisément dans les eaux fédérales que semble s’être produite la fuite à l’origine de la marée noire, à proximité de la plate-forme Elly, construite en 1980 pour traiter le brut extrait de puits voisins. 

Au total, 23 plates-formes pétrolières et gazières, pour la plupart facilement visibles depuis les plages, sont installées dans les eaux fédérales en Californie du Sud.

Des écologistes ont, à plusieurs reprises, attiré l’attention sur la vétusté de certaines installations, rouillées et mal entretenues selon eux, et sur les risques que cela représentait pour l’environnement.

La nature et les causes de la marée noire actuelle n’ont pas été déterminées, mais des fuites avaient déjà été détectées en 1999 sur l’oléoduc reliant deux plates-formes du gisement Beta, à l’époque exploité conjointement par Mobil et Shell.

 

 

 

Sources : Le Monde et AFP 

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