De plus en plus d’éléphants femelles naissent sans défenses au Mozambique
Nouvelle preuve des conséquences de l’activité humaine sur la planète.
Selon une nouvelle étude centrée sur les éléphants, le braconnage aurait un effet direct sur l’ADN des animaux, rapporte Voxrelayé par Slate.
Le rapport scientifique, publié ce vendredi dans la revue Science, a étudié pendant de longs mois les éléphants du Mozambique.
Dans ce pays, les pachydermes sont pourchassés pour leurs défenses, très prisées sur le marché noir, notamment en Asie.
Durant la guerre civile (1976-1992), c’est la vente d’ivoire qui a permis aux opposants de financer le conflit.
La population d’éléphants du parc national de Gorongoza a ainsi chuté de 90 %.
Une mutation déjà observée chez l’humain
Les chercheurs de l’université de Princeton (Etats-Unis) ont ainsi remarqué qu’entre 1970 et 2000, le nombre d’éléphants femelles sans défenses a triplé.
Les éléphanteaux femelles nés de mères privées de défenses n’en possédaient pas non plus.
« Il y a de fortes preuves de mutation du chromosome X », résume Robert Pringle, coauteur de l’étude.
Les pachydermes se débarrasseraient ainsi naturellement de ces appendices qui en font la cible du braconnage.
Le gène qui a muté et qui était à l’origine de la pousse des défenses est le même que celui qui a bloqué le développement de nos incisives latérales maxillaires, note Slate.
La mutation génétique n’est donc pas aberrante, puisqu’elle est déjà survenue chez l’humain
Problème : cette évolution de l’ADN ne survient que chez les femelles pour l’instant.
Or les éléphants ont toujours grand besoin de leurs défenses au quotidien.
Outre le braconnage en soi, cette mutation génétique vient donc menacer l’espèce en entier.
Selon la WWF, plus de 20.000 éléphants sont tués chaque année par des braconniers en quête d’ivoire.