Mais en fait il s'est rapproché de nos habitats lorsque nous sommes devenus sédentaires en chassant les rongeurs qu'attiraient nos récoltes. C'est pour cela que le chat est en vérité semi-domestique et garde un petit côté sauvage.

Depuis quand un chat est un chat ? 

Et pourquoi ? 

Les origines de la domestication de nos compagnons à quatre pattes ont encore de nombreux mystères à dévoiler. 

Sait-on que le chat est seulement semi- domestiqué ? 

Que la domestication d’une espèce peut être dévoilée grâce à son ADN ? 

La relation que nous entretenons avec nos animaux de compagnie en dit long sur nous… Mais aussi sur eux !

Origines du chat domestique  

La domestication

« La domestication d’une espèce, animale ou végétale, est l’acquisition, la perte ou le développement de caractères morphologiques, physiologiques ou comportementaux nouveaux et héréditaires, résultant d’une interaction prolongée, d’un contrôle voire d’une sélection délibérée de la part des communautés humaines. » (source : Wikipedia)

La domestication animale et végétale a été une étape cruciale du développement des sociétés humaines. 

Elle a permis le développement de l’agriculture et la sédentarisation. 

Pour la plupart des animaux domestiques. 

Les études des textes anciens, de l’iconographie et de la linguistique, constituent des sources de renseignements précieuses. 

Elles témoignent de la volonté très ancienne de l’homme d’agir sur le monde animal et de sélectionner les espèces les mieux adaptées à ses besoins. 

Ainsi, les animaux domestiques ont contribué à l’alimentation humaine mais aussi à l’habillement, la défense, la communication… 

Ces domestications se sont succédées à un rythme soutenu (chien, chèvre, mouton, bœuf, chat…), la majeure partie des espèces domestiques provenant d’Eurasie. 

La domestication d’un animal peut se mesurer au plus profond de son ADN. 

Par exemple, les différences principales entre chats domestiques et chats sauvages concernent des gènes du comportement liés à la mémoire, à la peur et à la recherche de récompenses. 

  Du chat sauvage au chat de gouttière

On a cru longtemps que les Anciens Égyptiens avaient été les premiers, il y a environ 3 600 ans, à vivre en compagnie des chats. 

Mais depuis, les découvertes archéologiques et les analyses génétiques ont montré que cette domestication s’est produite il y a près de 10 000 ans, probablement associée à l’apparition de l’agriculture. 

Bien plus tard que celle du chien, compagnon de chasse depuis des dizaines de millénaires. 

Pour Wes Warren (professeur de génétique au Génome Institute de l’université Washington),

« L’hypothèse la plus probable est que les êtres humains ont accueilli les chats car ceux-ci contrôlaient les populations de rongeurs qui consommaient leurs récoltes de céréales. 

Nous émettons l’hypothèse que les humains ont offert aux chats de la nourriture comme une récompense les encourageant à rester dans les parages ».

De nombreux chercheurs s’accordent sur le fait que toutes les races de chats descendent d’une seule espèce, le chat sauvage – Felis silvestris –, présente partout de l’Écosse à l’Afrique du Sud, en passant par la Mongolie. 

Des études récentes menées sur leur ADN montrent que la majorité des chats domestiques sont les descendants d’une sous-espèce du Proche-Orient : Felis silvestris lybica. 

Dans les années 2000, la collecte d’échantillons d’ADN provenant d’un millier de chats sauvages et domestiques, en Afrique australe, Azerbaïdjan, Kazakhstan, Mongolie et Moyen-Orient a permis d’isoler des séquences spécifiques du génome du chat domestique, qui diffèrent de celles du chat sauvage. 

Ces dissemblances concernent des gènes impliqués dans des comportements tels que la mémoire, la peur, et la recherche de récompense. 

La comparaison entre les gènes des chats domestiques et sauvages montre que leurs différences ne sont pas très importantes.

La compagnie des animaux : un vrai phénomène

Dans les sociétés occidentales, développées et urbanisées, les animaux de compagnie sont devenus un véritable phénomène de société. 

La France est un des pays qui en possède le taux le plus élevé par habitant. 

Les chiens et les chats sont en tête de ce palmarès hexagonal. 

A croire que nous préférons parfois la relation avec nos animaux qu’avec nos semblables. 

C’est du moins ce que certaines études démontrent…

Bruce R. Fogle, praticien vétérinaire exerçant en Angleterre, a tenté de clarifier nos liens affectifs avec ces animaux :

 » Les animaux familiers assurent une forme irrationnelle d’attachement qui est calmante et rassurante. 

Ils donnent une surabondance d’amour sous une forme qui n’a existé que dans notre première enfance, oubliée depuis longtemps, quand la mère, pendant les premiers mois de la vie, représentait la consolation et la protection. 

Cet attachement instinctif, dans lequel l’animal n’est pas seulement un objet à soigner sinon un donneur de soins extra-humains, est à l’origine des sentiments de réconfort, de sécurité et de fidélité qu’éprouvent de nombreux propriétaires dans leurs rapports avec leur chien ou chat « .

L’animal de compagnie est donc une présence rassurante ; il rompt la solitude et l’isolement social.

S’occuper d’un animal, oblige à respecter les rythmes naturels de son cycle de vie, ainsi que ses besoins d’exercice, de communication et d’alimentation ; c’est aussi conserver un lien avec la nature.

En 2013, la valeur du marché mondial des animaux de compagnie est estimée à 53 milliards d’euros.

 Des chats et des hommes

 Le lien étroit entre l’homme et le chat dure sans doute depuis 10 000 ans (à Chypre, un chat sauvage a été enterré avec un homme à cette période). 

Grâce aux découvertes archéologiques, il est prouvé que les chats ont été attirés dans les anciens villages par la présence de rongeurs dans les stocks de céréales, conséquence du développement de l’agriculture et de la sédentarisation. 

Les chats ne provoquant aucun dégât important, l’homme ne les a pas repoussés. 

Il est même possible qu’il les ait encouragés à demeurer dans les villages… 

Certaines caractéristiques morphologiques ont probablement aussi favorisé leur «adoption» par l’homme : grands yeux, petite tête, front haut et arrondi (pensez au chat dans Shrek…). 

Les Hommes ont peut-être trouvé les chatons «mignons » et attachants. 

Ils les auraient alors capturés pour les élever chez eux. 

C’est la première étape de l’apprivoisement. 

À l’origine, l’association de l’homme et du chat repose donc sur des intérêts communs : l’homme a besoin d’un chasseur pour préserver ses récoltes tandis que le chat dispose de proies faciles à repérer et de nourriture fournie par l’homme. 

Cette relation a cependant évolué et aujourd’hui, l’humain y trouve un intérêt affectif et fournit gîte et couvert sans contrepartie.

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