Cependant grâce à la génétique et au rhinocéros blanc du sud , les scientifiques ont une solution.

Il ne reste aujourd’hui que deux femelles mais, heureusement, les scientifiques ont trouvé la parade.

La mort du dernier spécimen mâle avait semblé condamner l’espèce africaine. 

Mais un coup de pouce de la génétique pourrait bien la sauvegarder.

En mars dernier, Sudan, le dernier représentant mâle des rhinocéros blancs du Nord, autrefois répandus au Congo, en Ouganda, au Tchad et au Soudan, meurt de vieillesse dans la réserve d’Ol Pejeta, au pied du mont Kenya.

Son trépas condamne quasiment cette sous-espèce des rhinocéros à l’extinction, puisque seulement deux femelles sont encore en vie, la fille et la petite-fille de Sudan.

La survie des rhinocéros blancs du Nord n’est pourtant pas inenvisageable.

L’une des causes de la raréfaction de cet animal est sa difficulté à se reproduire. Jusqu’à présent, les tentatives de fécondation in vitro étaient infructueuses.

Mais, comme vient de le révéler la revue Nature, une équipe de scientifiques allemands de l’Institut Leibniz de recherche zoologique et animale de Berlin, menée par Thomas Hildebrandt, a réussi à féconder un ovocyte d’une femelle rhinocéros du Sud avec du sperme congelé de rhinocéros du Nord, créant ainsi le premier embryon in vitro de rhinocéros blanc. 

Ceux du Sud sont moins rares et sont principalement repérés en Afrique australe.

Pour collecter les ovocytes, les scientifiques ont dû mettre au point un outil spécial. 

Une fois les cellules reproductrices des femelles du Sud extraites, elles ont été envoyées au laboratoire italien Avantea, lequel a réalisé la première fécondation in vitro de rhinocéros. 

Les embryons ainsi créés, qui ont été congelés, sont donc des hybrides des deux sous-espèces.

« Notre but est d’assister, d’ici à trois ans, à la naissance du premier rhinocéros blanc du Nord », précise Thomas Hildebrandt.

 L’embryon serait implanté dans une femelle de la sous-espèce du Sud, les deux femelles du Nord ne pouvant pas porter directement les oeufs fécondés, du fait de problèmes de santé.

En revanche, au terme des seize mois de gestation, les scientifiques espèrent confier les éventuels petits rhinocéros à la garde des deux femelles du Nord pour que ces dernières puissent leur « apprendre la vie sociale de cette sous-espèce », précise le scientifique.

 Grâce à la génétique et au rhinocéros blanc du Sud, la sous-espèce du Nord pourrait survivre. 

 Les cellules souches à la rescousse

La prochaine étape de ce processus sera de prélever des ovocytes directement sur les deux femelles survivantes du Nord, afin de créer des embryons qui ne seraient pas hybrides, mais uniquement issus d’individus de la sous-espèce du Nord. 

Mais un tel mode de reproduction ne permettrait pas de faire renaître une espèce de façon viable.

Les individus étant limités en nombre, la diversité génétique des êtres « produits » serait, elle aussi, réduite.

La solution envisagée ? 

Se servir de cellules souches pour améliorer la richesse génétique. 

Ces cellules sont pluripotentes, c’est à- dire qu’elles ne sont pas encore spécialisées, et peuvent devenir n’importe quel type de cellules.

Il s’agirait donc de programmer des cellules souches prélevées sur des rhinocéros blancs du Nord pour en faire des cellules embryonnaires. 

Les oeufs ainsi créés seraient fécondés par le sperme conservé par l’équipe de Thomas Hildebrandt.

De quoi, en théorie, produire des descendants viables et fertiles.

Mais la renaissance de l’espèce ne suffira pas à assurer sa survie.

Malgré des effectifs à l’état sauvage encore importants dans les années 1960, de l’ordre de 1 000 individus, les guerres et le braconnage ont très vite fait décliner la population de rhinocéros blancs du Nord.

La sous-espèce du Sud, après avoir frôlé l’extinction au début du siècle, a bénéficié de gros efforts de préservation, qui ont permis d’assurer sa sauvegarde. 

On recense environ 20 000 individus à l’état sauvage, dont la très grande majorité en Afrique du Sud.

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, le projet de conservation des rhinocéros blancs du Nord ne bénéficie pas d’un appui institutionnel important.

Pour se financer, les scientifiques du projet ont mis en place un appel aux dons sur le site de l’Institut Leibniz de recherche zoologique et animale.

Pourtant, comme il le déclarait au quotidien britannique The Guardian peu après la mort de Sudan, Thomas Hildebrandt pense que la survie de ces rhinocéros est capitale :

« Nous ne savons pas quel sera l’effet à long terme sur l’écosystème, mais nous le dérangeons certainement en enlevant un tel animal.               

 

 

 

 

 

 

Source : Le Parisien

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