Cette espèce a d'abord été classée parmi les reptiles mais on a découvert des traces de dents de lait caractéristiques des mammifères.

C’est une petite créature de tout juste vingt centimètres de long qui nous semblerait presque familière tant elle ressemble à des espèces contemporaines comme la musaraigne ou la civette.

Pourtant, cet animal fouisseur baptisé Brasilo. Brasilodon quadrangularis a pour ainsi dire cohabité avec les plus anciennes espèces de dinosaures.

Il y a 225 millions d’années environ !

Autrement dit, à peine plus de 25 millions d’années après l’extinction de masse du Permien-Trias ayant conduit à la disparition de 95 % des espèces marines et de 70 % des vertébrés terrestres.

S’il a pu être ainsi identifié par une équipe internationale de chercheurs brésiliens et britanniques, c’est grâce à la trace fossilisée de ses dents.

En réalité, il s’agit d’ailleurs plutôt d’une re qualification car, jusqu’ici, Brasilodon quadrangularis avait été classé dans la catégorie des reptiles.

Pour le comprendre, il faut savoir qu’identifier un mammifère préhistorique à partir des fossiles existants n’a rien de simple.

Tout bonnement parce que les glandes productrices de lait, caractéristiques de ce groupe, ne sont jamais retrouvées.

Les scientifiques sont donc contraints de s’appuyer sur des indices moins directs de leur condition en étudiant des tissus durs, comme les os et les dents.

Dans le cas du Brasilodon, l’élément déterminant est apparu à l’examen de mâchoires fossiles présentant deux ensembles successifs de dents : des dents de lait remplaçables, une seule fois au cours de la vie, par des dents définitives.

Les premières commencent à se développer au stade embryonnaire tandis que les secondes se développent après la naissance.

Une caractéristique qui différencie les mammifères des reptiles, chez qui le remplacement des dents a lieu à de nombreuses reprises au cours de l’existence.

Ainsi l’animal était-il bien un mammifère vieux de 225 millions d’années.

De quoi détrôner le précédent détenteur du titre de plus ancien connu : le Morganucodon, d’apparence assez similaire mais moitié plus petit, datant de « seulement » 205 millions d’années.

Au-delà du record, cette découverte publiée dans la revue scientifique Journal of Anatomy n’est pas anodine puisqu’elle nous éclaire à la fois sur la faune d’une époque particulièrement reculée et sur l’évolution et le propre d’un groupe auquel nous-mêmes, humains, appartenons.

 

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