Un chat a absolument besoin de protéines animales et a un besoin vital des acides aminés que sont l'arginine et surtout de taurine.

Originaire du désert, chasseur solitaire exclusif, le chat a développé au cours des siècles une spécialisation très forte de son alimentation et de ses besoins.

Lors de sa domestication, il a été utilisé par les humains pour chasser les différents rongeurs des réserves de céréales.

L’art de la chasse des chats a été un précieux allié pour le développement de nos sociétés passées.

De nos jours, ils sont toujours utilisés pour éliminer les nuisibles sur les exploitations agricoles.

Contrairement aux chiens à qui on a rapidement attribué différents rôles (chasse, gardiennage, pisteur…) en les sélectionnant au fur et à mesure des générations, les chats sont restés quasiment inchangés et intacts.

Et cela se ressent fortement sur leur alimentation, ce sont de réels carnivores au sens strict du terme.

Par conséquent, on peut dire que le chat est un carnivore strict.

Mais cette petite phrase sert souvent à justifier vraiment n’importe quoi en matière d’alimentation féline.

Définition

Un carnassier ou carnivore est un être vivant dont le régime alimentaire est principalement fondé sur la consommation de chairs ou de tissus d’animaux vivants ou morts.

La carnivorie concerne de nombreux groupes d’animaux qui peuvent être chasseurs, charognards ou encore parasites mais aussi les plantes carnivores chez qui ce régime est apparu six fois dans cinq ordres différents au cours de l’évolution.

Sous cette notion de carnivore, on peut définir 4 spécialisations :

  • les piscivores mangent du poisson

  • les insectivores mangent des insectes

  • les charognards ou nécrophages se nourrissent d’animaux tués par d’autres qu’eux

  • les carnassiers se nourrissent quasi exclusivement de viande qu’ils ont tuée eux-mêmes

Le chat est qualifié de « carnivore strict » car il a impérativement besoin de protéines d’origine animale pour vivre.

Il possède de nombreuses adaptations métaboliques du régime carnivore.

Le chat est d’ailleurs incapable d’utiliser certains nutriments indispensables à sa survie quand ils sont d’origine végétales.

Il doit par exemple trouver dans son alimentation un acide aminé spécifique, la taurine, présente seulement dans les sources alimentaires d’origine animale.

On peut dire que les chats sont des « carnivores obligés » car ils sont biologiquement obligés d’ingérer des « produits d’origine animale ».

Par opposition aux chiens qui sont souvent désignés comme des « carnivores opportunistes » et qui ont développé au fil du contact avec l’homme une grande capacité de digestion de l’amidon.

L’énorme besoin en protéines

Un chat a besoin de plus de 5 à 8 g de protéines/kg de poids vif par jour.

A titre de comparaison, pour un chien la fourchette se situe entre 2 et 6 g et de seulement 0,8 g pour votre voisin humain.

Sans un apport suffisant en protéines, et en protéines animales, le corps du chat se dégrade.

Sa vie peut rapidement être en danger si son besoin en protéines n’est pas correctement couvert.

Deux acides aminés supplémentaires sont indispensables au chat (alors qu’ils ne le sont pas chez le chien) : la taurine (un dérivé d’acide aminé) et l’arginine.

Or, ces deux acides aminés se trouvent uniquement dans les produits d’origine animales.

Les plantes ne contiennent pas de taurine et encore moins d’arginine.

C’est d’ailleurs pour cette raison qu’il n’est absolument pas possible d’opter pour une alimentation végane.

Pour déterminer la quantité de protéines minimum dont à besoin votre chat.

Le besoin en protéines a été établi à 5,2 g par kg de poids vif (Dr Laflamme 2013) ce qui donne un RPC estimé équivalent de :

  • Entier actif : > 75 g/Mcal

  • Stérilisé ou sédentaire : > 87 g/Mcal

  • Stérilisé et sédentaire : > 105 g/Mcal

Retenez simplement qu’une marque de croquettes ayant moins de 35% de protéines ne conviendra pas la plupart du temps.

Attention tout de même avec ce chiffre, il n’est là que pour donner un ordre de grandeur.

Si on prend un chat stérilisé actif et qu’on lui donne un aliment de 3400kcal/kg / 32% de protéines, ses besoins seront couverts.

Les chats et les glucides

Comme évoqué précédemment, les chiens ont développé à notre contact une grande capacité à digérer l’amidon.

Cette capacité de dégradation, de transport et d’absorption de l’amidon est très largement supérieure à celle du chat (ou même du loup).

C’est d’ailleurs l’une des raisons qui fait que le chat est plus « carnivore » au sens « strict » que le chien.

Le chat n’est pas en capacité d’ingérer de grandes quantités d’amidon.

Son métabolisme a du mal à réguler le transport de ce type de glucide.

Un afflux trop important d’amidon (typiquement via les croquettes) entraine donc rapidement une maldigestion.

En effet, son amylase pancréatique a des capacités bien inférieures à celles de l’homme ou du chien.

Un chat ne supportera généralement pas plus de 25% d’amidon dans son alimentation alors qu’un chien pourra en tolérer bien davantage.

Attention, je parle ici d’amidon, et non des glucides dans leur ensemble.

Car dans les glucides, il y a également les fibres alimentaires !

Les fibres nourrissent les bonnes bactéries du gros intestin.

 Ces bactéries qui composent la flore intestinale aident à valoriser vitamines et minéraux, tout en renforçant le système immunitaire.

Les fibres préviennent également des troubles de la constipation qui, sur le long terme, peuvent aboutir à des pathologies comme le développement d’un méga-côlon.

N’oubliez pas que dans la nature, le chat est un prédateur.

Il mange la viande, les os, le gras, les organes & viscères de ses proies.

MAIS il mange également des aponévroses, des tendons, des poils, des plumes et le contenu du système digestif.

Bref, tout un tas de tissus plus ou moins valorisés qui vont jouer le rôle de fibre pour son système digestif.

Et savez-vous où votre chat trouve des oméga 3 ?

Dans les yeux de ses victimes… bon appétit !

On m’a dit que…

Non, les glucides et les céréales ne sont pas toxiques pour les chats.

Les chats sont tout à fait capables de valoriser les glucides pour en tirer de l’énergie.

Il faut juste veiller à ne pas dépasser leur capacité d’assimilation de l’amidon.

D’ailleurs, des glucides il y a en naturellement dans les produits animaux et dans les proies « naturelles » des chats.

Pour vous donner un ordre de grandeur, voici quelques chiffres sur masse sèche :

Proie Protéines Lipides Glucides
Souris 59% 25% 5%
Oiseau 65% 16% 9%

Des glucides, il y en a autant voire plus dans les tubercules (pomme de terre, patate douce) et il y en a aussi un bon paquet dans les légumineuses (pois, lentille).

Or, ce sont les tubercules et les légumineuses qui sont utilisées pour remplacer les céréales dans les croquettes sans céréales et cela ne signifie absolument pas sans glucides.

Au passage, sachez que le riz (qui est une céréale) est une source d’amidon très digeste pour les chats.

Pour en finir avec les glucides, je vous invite à lire cet article passionnant qui s’intitule : « les chats et les glucides : le fantasme du carnivore ? » en cliquant ici.

Cette revue de la littérature résume les connaissances actuelles concernant la digestion, l’absorption et le métabolisme des glucides chez les chats sains, obèses et diabétiques.

Ils aiment les légumes

Les chats ne doivent pas manger de légumes ?

Une part de légumes bien cuits est pourtant bien utile !

Les légumes, comme les courgettes ou les haricots verts bien cuits, sont des aliments avant tout riches en eau.

Et ça, pour les petits buveurs que sont les chats, c’est un sacré avantage.

Ce type de légume permet d’assurer une meilleure hydratation au chat qui, du fait de ses origines désertiques, a tendance à ne pas boire assez et notamment lorsque son alimentation est composée essentiellement de croquettes.

Voyons un autre exemple intéressant.

Même si le chat est incapable de synthétiser le bêta-carotène des carottes pour fabriquer de la vitamine A, la carotte est une source très intéressante d’anti-oxydants bénéfiques pour la santé.

Si votre chat est gourmand, les légumes peu caloriques (typiquement la courgette) l’aideront à se sentir repu.

Les légumes sont des aliments très digestes et souvent riches en fibres qui seront très bénéfiques lors des périodes de mue pour limiter la formation de boules de poils.

En dehors de ces périodes, les fibres permettent une bonne régulation du transit intestinal.

Vous pouvez tout à fait donner 25 à 50 grammes par jour de courgettes cuites en morceaux pour un chat de 5 kg.

Viande et carnivore

Attention avec ce raccourci fait sur les réseaux sociaux.

Tout carnivore strict qu’il est, un chat ne peut pas se nourrir uniquement et exclusivement de viande (muscle squelettique strié).

Bien que ses besoins en protéines soient élevés, un régime 100% viande n’a jamais constitué et ne constituera jamais une alimentation équilibrée pour un chat.

Au-delà des protéines, un chat a besoin de lipides et notamment d’un type d’oméga 6 dont il est totalement incapable d’effectuer la synthèse depuis l’acide linoléique : l’acide arachidonique.

Un déficit en acides gras, que le chat trouve naturellement dans les tissus de ses proies, peut entrainer des déficits de son système immunitaire, des inflammations cutanées ou encore des problèmes au niveau de ses fonctions reproductrices.

Le chat a également besoin de vitamines, et notamment de vitamine D qu’il n’est quasiment pas capable de synthétiser à partir des rayons du soleil.

La vitamine D se trouve essentiellement stockée dans le sang, les muscles, les tissus adipeux, le foie et les reins.

Et que dire des minéraux, notamment le calcium utilisé dans la rigidité des os et des dents mais également dans la coagulation sanguine ou la transmission de I’influx nerveux…

Vous l’aurez compris, un menu 100% viande n’est absolument pas viable pour un chat !

Poster un commentaire