Que vous soyez un carnivore aux aguets dans la végétation en pleine nuit ou un herbivore tentant de survivre jusqu’à l’aurore, dans la nature impitoyable, la vision nocturne est une question de vie ou de mort.
Les chats
Il existe dans les yeux deux types de cellules sensibles à la lumière : les cônes, responsables de la vision en couleurs et qui ont besoin de beaucoup de lumière pour fonctionner ; et les bâtonnets qui, eux, ne détectent pas les couleurs mais fonctionnent dans l’obscurité.
Les yeux humains contiennent environ 120 millions de bâtonnets, alors que les chats en ont huit fois plus.
Ils ont donc une extraordinaire vision nocturne qui leur permet de percevoir leur environnement avec une fraction de la lumière nécessaire à nos yeux.
Les bâtonnets sont également responsables de la vision périphérique car ils sont positionnés sur les bords de la rétine.
De plus, ces cellules sensibles dans l’obscurité sont les meilleurs détecteurs de mouvement de l’œil, capables de percevoir d’infimes déplacements dans le noir.
Les chats utilisent leur large champ visuel et leur grande capacité de détection des mouvements pour localiser des proies que les humains ne remarqueraient même pas.
Le tarsier
Bien qu’il ne mesure que 12 cm, le tarsier a des yeux de la même taille que ceux d’un orang-outan ; c’est une adaptation à un mode de vie nocturne consistant à sauter d’arbre en arbre à la recherche d’insectes.
La vision très développée du tarsier l’aide à détecter les insectes, les petits oiseaux et même les serpents dans la dense jungle asiatique.
L’arrière des yeux présente des indentations marquées appelées fovéas dans lesquelles les cônes et les bâtonnets sont plus concentrés.
Ces indentations sont un mécanisme permettant de produire un axe visuel stable comme un télescope puissant.
Les tarsiers sont considérés comme des primates primitifs et pourraient utiliser des tactiques de survie similaires à celles des tout premiers mammifères, juste après la disparition des dinosaures.
Ces animaux sortaient la nuit pour éviter les prédateurs et leurs descendants actuels continuent à faire de même.
Des tarsiers fossilisés depuis 50 millions d’années se sont révélés être presque identiques à leurs homologues contemporains.
Le sphinx de la vigne
Les photorécepteurs des yeux de cet insecte reçoivent trois fois plus de lumière que ceux des abeilles.
C’est la même différence qu’entre la lumière de la pleine lune et celle des étoiles seules.
Grâce à leur grand cristallin et à leurs récepteurs de couleurs fonctionnant à courte distance, ils ont assez de lumière pour voir la lumière bleue, jaune et ultraviolette (UV) même quand la Lune n’est pas visible.
Le grand sphinx de la vigne se nourrit dans les fleurs tubulaires comme le chèvrefeuille et doit être en mesure de voir sa nourriture la nuit.
Sa détection des couleurs dans les conditions de faible luminosité l’aide à trouver les fleurs aussi facilement que les papillons durant la journée.
Les fleurs et les feuilles absorbent les UV, qui sont au-delà du spectre visible par les humains.
Les pétales brillent comme une affiche en lumière noire, mettant en évidence leur nectar pour les insectes pollinisateurs qui répandront leur pollen dans les environs.
