Les autres causes sont premièrement l’invasion de la moule quagga , une espèce particulièrement invasive mais aussi la pollution de plastique. Les sédiments, les mollusques, les Féras et les ombles chevaliers sont les espèces vraiment menacées.

Record historique », « espèces menacées » : les eaux du lac Léman transformées par le réchauffement climatique

À cause du dérèglement climatique, les eaux du lac Léman ne sont plus suffisamment brassées faute de vent et de températures assez froides.

Après 13 ans de mélanges insuffisants, « un record historique », les scientifiques constatent un dérèglement de la biodiversité et un « risque » pour la survie des espèces emblématiques du lac.

C’est du jamais vu pour les scientifiques du lac Léman.

Depuis 2012, ses eaux ne sont plus « suffisamment brassées » ni renouvelées, ce qui entraîne un déséquilibre de l’écosystème.

Ce constat, réalisé par la Commission Internationale pour la Protection des Eaux du Léman (CIPEL), met en lumière les effets du dérèglement climatique sur les lacs alpins.

Des espèces emblématiques menacées

« Le brassage complet des eaux du lac permet de faire descendre l’oxygène vers les eaux profondes, et de faire remonter les nutriments vers la surface.

Ces nutriments, phosphore et azote, servent de nourriture aux phytoplanctons, des microalgues qui sont à la base de la chaîne alimentaire.

Le brassage homogénéise les nutriments mais aussi la température du lac », explique Nicole Gallina, secrétaire générale de la CIPEL.

Or, depuis treize ans, ce brassage n’est plus assez efficace pour bien mélanger les eaux.

Résultats : moins d’oxygène, moins de nutriments, et une chaîne alimentaire déséquilibrée qui risque de mettre en péril certaines espèces.

« Les espèces menacées sont celles qui vivent au fond du lac comme les sédiments, les mollusques et certains poissons emblématiques du Léman qui aiment frayer dans les eaux froides.

Les populations d’ombles chevaliers et de féras ( voir photo ci-dessous) sont fragilisées », détaille la scientifique.

Une conséquence directe du réchauffement climatique

Le procédé de brassage est censé se faire naturellement grâce à l’action du vent et au refroidissement des eaux de surface, qui vont devenir plus denses et s’enfoncer vers les eaux profondes.

Mais à cause du réchauffement climatique, les hivers de plus en plus doux empêchent ce refroidissement de surface et amplifient les différences de températures entre les différentes couches d’eau.

« Cet hiver, la température minimale enregistrée dans la couche de surface a atteint 7,8°C, soit une hausse de 1,5°C par rapport à la moyenne 1991-2020 », ajoute la CIPEL dans un communiqué.

En 2025, les scientifiques du Comité ont établi que le taux d’oxygène présent dans les eaux profondes du Léman était de 2,4 mg par litre, alors que le seuil critique d’oxygène nécessaire à la survie des espèces sensibles est de 4 mg par litre.

Ce niveau représente une baisse de 70 % par rapport à 2012 (8,4 mg/L).

« Dans le futur, on n’aura plus du tout le même Léman alors que c’est le plus grand îlot de fraîcheur d’Europe centrale, prévient Nicole Gallina.

Les lacs sont les indicateurs du changement climatique et aujourd’hui, on a un lac dont l’écosystème entier se modifie ».

En plus du réchauffement de ses eaux, le lac Léman fait face à d’autres menaces : celle de la prolifération de la moule quagga, une espèce invasive, et une concentration particulièrement élevée en plastiques.

Cent tonnes y sont déversées chaque année, selon une étude mandatée par l’Association pour la sauvegarde du Léman (ASL).

 

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