
C’est extrêmement dangereux pour les animaux » : le Marineland ouvre ses portes pour alerter sur l’urgence de trouver un refuge pour ses deux orques et ses douze dauphins
Les orques et les dauphins du Marineland sont en grand danger.
C’est le cri d’alarme poussé par le parc animalier d’Antibes, définitivement fermé depuis janvier 2025.
L’établissement s’inquiète du sort de ses derniers pensionnaires ; deux orques et douze dauphins.
Il devient urgent de les transférer en dehors des bassins vieillissants du parc.
Combien de temps encore les deux orques Wikie et Keijo vont-elles tourner en rond dans leur bassin ?
Les images d’une ONG avaient choqué : deux animaux comme seuls au monde, livrés à eux-mêmes depuis la fermeture du Marineland en janvier.
Exceptionnellement, le parc nous a ouvert ses portes et se veut rassurant : les deux orques vont bien.
Elles sont prises en charge 7 jours sur 7, par une quarantaine de soigneurs toujours salariés.
Mais c’est l’état du bassin qui préoccupe Pascal Picot, le directeur du Marineland d’Antibes.
« Ça, c’est extrêmement dangereux pour les animaux.
Tous les jours, on a de nouvelles fissures qui apparaissent, comme celle-ci », nous montre-t-il en désignant une fissure profonde.
Derrière les bassins, il tient justement à nous montrer un sac rempli de gravats : »
Ici, vous avez l’équivalent de ce qui a été enlevé du bassin des orques.
C’est un mètre cube par jour de gravats », explique-t-il.
Pour colmater les fissures et entretenir le parc, une entreprise œuvre tous les jours dans le parc, en attendant une solution pour les deux orques.
Mais laquelle ?
Il est inenvisageable de les rendre à la vie sauvage, car ils y sont inadaptés.
Trouver une solution est urgent pour le directeur :
« C’est une histoire sans fin qu’on dénonce parce que ça doit s’arrêter et ça devient véritablement urgent maintenant », déplore-t-il.
Beauval, potentiel refuge des dauphins
Marineland a bien proposé des transferts dans des parcs similaires à l’étranger, mais cela a été refusé par l’État.
Des pistes de sanctuaires marins, privilégiées par le gouvernement, sont à l’étude, mais aucune n’a abouti.
En revanche, pour les 12 autres pensionnaires du parc, des dauphins, une piste se profile : le zoo de Beauval.
Un hectare de bassins doit y être construit pour accueillir des dauphins venus de différents parcs européens.
La meilleure solution pour le nouveau ministre en charge du dossier :
« À Beauval, on sait que la loi française sera respectée.
La loi de la République, c’est qu’il n’y aura plus de spectacle de cétacés », estime Mathieu Lefèvre, ministre délégué en charge de la Transition écologique.
Pour Marineland, une solution envisageable mais pas idéale, car il faudra au moins un an et demi de travaux avant d’accueillir les dauphins.
Coût du projet : 25 millions d’euros que le zoo de Beauval ne veut pas supporter seul .
Et pour les orques ?
Le futur des orques d’Antibes fait couler beaucoup d’encre depuis quelques semaines.
Et pourtant personne ne semble à même de se mettre d’accord sur la meilleure solution pour elles.
Concernant les cétacés captifs, 4 solutions s’offrent aux parcs marins qui ne veulent plus de leurs animaux.
La loi de 2021 leur permet de les garder sous certaines conditions (comme l’avait d’ailleurs affirmer le directeur de Marineland il y a quelques mois)
Le choix de Marineland est purement économique et politique. (Notons que Planète Sauvage garde d’ailleurs ces dauphins).
Première solution : les transferts
Les transferts, dans le cas, des orques françaises, auront lieu vers l’Asie, vers des bassins plus petits, prônant la reproduction et avec une certitude quant à la séparation dans le futur de cette famille.
Le transport de tels animaux s’avère dangereux, notamment pour des animaux présentant des problèmes dentaires et qui vont se retrouver à voler entre 5000 et 10000 pieds où la pression sera bien différente.
Ces animaux subiront les méfaits de la gravité durant près de 24h (camion, aéroport et avions compris).
La France s’est dotée d’une loi pour la protection des animaux non domestiques, il est impensable qu’elle permette l’exportation de ces cétacés pour reprendre le cycle de la captivité en tolérant ce qui sera désormais interdit en France, dans des conditions plus mauvaises.
Deuxième solution : les sanctuaires
Les sanctuaires restent la solution idéale actuellement puisqu’ils permettent aux cétacés de pouvoir retrouver le milieu marin tout en restant sous la protection et la surveillance de leurs soigneurs dans des aires marines surveillées.
Malheureusement, aucun sanctuaire marin ne dispose d’autorisation ou de structure visant à pouvoir détenir des orques.
Il faut également penser au financement de ce type de projet qui demande beaucoup de rentrées d’argent à long terme au vu du coup de l’entretien des animaux.
Nous sommes pour cette solution mais elle ne verra pas le jour avant très longtemps, alors quoi faire des animaux en attendant ?
Troisième solution : les conserver dans leurs bassins
Cette solution semble la plus simple mais comment la justifier quand on s’est battu contre la captivité et qu’on a justement demander que ces parcs marins cessent leur exploitation ?
Il faut améliorer les conditions de vie de ces cétacés, c’est un minimum.
Quatrième solution : la remise en liberté
Dans le cas de nos 3 orques françaises, la remise en liberté s’avère impossible, ces orques sont nées en captivité et n’ont connues que la captivité.
Elles nécessitent des soins permanents et leur seul repère reste les soigneurs.
N’oublions pas que 2 d’entre elles vivent depuis près d’un quart de siècle dans leurs bassins sans jamais avoir connu l’océan.
Malgré leur intelligence et capacité d’adaptation, cette solution n’en est pas une pour ces 3 orques.
Face à cette réalité, nous avons conçu un projet permettant d’offrir aux cétacés une solution à long terme.
Le Tilikum’s Spirit
Les sanctuaires sont l’idéal, mais durant les prochains mois ou années avant leur mise en place, que vont devenir les animaux, et surtout comment les réhabiliter pour pouvoir les introduire dans leur milieu naturel.
Le Tilikum’s spirit a été pensé comme un refuge marin issu de la transformation des bassins du Marineland.
Ces bassins demandent des réfections et améliorations mais la transformation du parc en refuge permettrait de financer les soins apportés aux animaux tout en les préparant pour un avenir en mer.
Si enfin les cétacés peuvent rejoindre des sanctuaires, d’autres pourront prendre leur place et être réhabilités à nouveau.
La France deviendrait le premier pays d’Europe à se doter d’un refuge marin permettant de réhabiliter des cétacés tout en étant financièrement autonome.
Dans le cas où les sanctuaires ne pourraient les accueillir, le Tilikum’s Spirit sera financièrement autonome et pourra garder les cétacés dans de meilleures conditions.
Le Tilikum’s Spirit serait une solution à court ou long terme pour les cétacés, réunissant ainsi cet idéal que pourraient être les sanctuaires et cette réalité qui s’imposent à nous quant au temps de les mettre en place et ainsi devoir les maintenir dans les bassins.
Face à des animaux dépendants de l’Homme, chaque solution présente des difficultés mais nous nous devons de faire au mieux pour elles et pas pour nous.




