Il faut que les adoptants pensent d’abord aux animaux qu’ils adoptent.

« Ça fait de la compagnie en confinement » : les refuges ont plus d’adoptants… que d’animaux

C’est du « jamais vu ».

Avec le confinement, les abandons de chats et chiens ont finalement stagné voire baissé, et les demandes d’adoption explosé.

Patience, après deux mois sans stérilisation, les chatons risquent d’être nombreux cette année !

Au début du confinement, les refuges pour animaux ont crié au loup.

Ils craignaient qu’avec les peurs irraisonnées de transmission du Covid-19, les citoyens se mettent à abandonner une partie des 30 millions de chiens et chats domestiques…

Ça n’a pas été le cas.

Sans doute parce que les animaux, ça fait de la compagnie en confinement.

De plus, ceux voulant abandonner en refuge (décès, séparation, etc.) ne pouvaient pas le faire », explique Dominique Bacot, la responsable du Radeau des animaux, petite structure indépendante de Férel dans le Morbihan.

Moins de gens à se promener, c’est aussi moins de toutous et matous errants retrouvés et déposés en refuge.

N’empêche il y avait un os : avant que l’État n’autorise à nouveau les adoptions à la demande des SPA, ces dernières frôlaient la saturation.

« Même avec un peu moins d’abandons dans nos 55 refuges, on était à 6 300 animaux pour 7 000 places » note Jacques-Charles Fombonne, président national bénévole de la Société protectrice des animaux (SPA).

Depuis le 16 avril, les particuliers peuvent de nouveau adopter un petit compagnon à quatre pattes.

Et là, c’est du jamais vu ! » : pour leur opération d’adoption solidaire, les SPA ont ciblé 700 premiers animaux « tranquilles, supportant les enfants, les chiens et chats et n’ayant pas de maladie connue pour éviter d’avoir à les emmener chez un vétérinaire durant le confinement.

En face, on a eu 21 000 demandes via nos formulaires Internet. C’est énorme ! »

À la fin de la semaine, les 700 animaux auront trouvé une nouvelle famille dans des conditions, exceptionnelles elle aussi.

« Il faut donner ses motivations, prévoir un rendez-vous seul au refuge et pas en famille, précise Jacques-Charles Fombonne.

L’animal est confiné et toiletté 48 heures avant pour être présenté à son adoptant » et voir si le courant passe.

Les SPA ont choisi en priorité les personnes « les plus proches des refuges, n’ayant pas déjà d’animaux. »

« Nous aussi, on n’a jamais eu autant de demandes : 2-3 par jour », souligne Dominique Bacot, qui n’a plus grand monde sur son radeau des animaux.

« Notre refuge a souvent 15-20 chiens, il nous en reste un seul. » 7 chats adultes se partagent les boxes, contre 20-25 d’habitude.
Après le déconfinement ?

Vu la demande, les bonnes volontés qui ne peuvent repartir avec Médor ou Félix au bout d’une laisse sont encouragées à patienter.

« Cela évitera peut-être aussi des adoptions coup-de-tête », relativise Dominique Bacot.

Les refuges redoutent aussi un second confinement, et une arrivée de chatons encore plus massive que d’habitude.

Surtout que depuis le début du confinement, les vétérinaires ne stérilisent plus.

Face à cette situation inattendue, les amis des bêtes ne se hasardent plus à des pronostics.

Ces envies d’adoption vont-elles durer ?

Y aura-t-il moins d’abandons avec les vacances d’été fichues en l’air… ou davantage à cause de la crise économique ?

On donne sa langue au chat.

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