Quelques félins malades dans un zoo New yorkais plus 2 chats touchés mais peu de cas au niveau mondial.

Après la mort suspecte d’un tigre en Inde et la contamination de plusieurs félins dans un zoo new-yorkais, les autorités indiennes placent sous haute surveillance leur population de tigres sauvages, en danger d’extinction.

On sait désormais que les félins sont sensibles au coronavirus : une étude chinoise a montré que la Sars-Cov-2 peut se propager dans le corps des chats et se transmettre d’un chat à l’autre via leurs gouttelettes respiratoires.

Cette semaine, deux chats ont été testés positifs à New York l’un vit dans une maison où un malade du Covid confirmé a pu le contaminer ; l’autre ne côtoie aucun humain officiellement malade, mais ses propriétaires peuvent très bien lui avoir transmis le virus en étant eux-mêmes asymptomatiques.

Ces chats américains ne sont que modérément affectés au niveau respiratoire, et devraient s’en sortir selon leurs vétérinaires.

Rien de très inquiétant.

A l’heure actuelle, les chats testés positifs au Covid se comptent encore sur les doigts de quelques mains : deux aux Etats-Unis, un à Hongkong mais il n’avait aucun symptôme, un autre en Belgique mais le résultat du test n’est pas certain… et onze chats chinois qui avaient des anticorps contre le coronavirus, parmi 102 chats testés à Wuhan, foyer source de l’épidémie.

Une mort suspecte en Inde

Mais leurs grands cousins à rayures noires sont une cible plus inquiétante du virus, étant donné leur statut d’espèce en danger d’extinction.

Alertées par deux événements successifs, les autorités indiennes ont décidé de placer les cinquante réserves de tigres du pays sous haute surveillance, rapporte le New York Times.

C’est une mort suspecte qui a d’abord mis la puce à l’oreille des Indiens.

Dans la réserve de tigres du parc national de Pench, dans le centre de l’Inde, les soigneurs ont remarqué au début du mois qu’un tigre se rendait très régulièrement à un étang du coin pour se rafraîchir.

Ils ont supposé que l’animal était fiévreux, et lui ont administré des antibiotiques.

Ils n’ont apparemment pas amélioré la situation, car le tigre est mort près de son point d’eau, quelques jours plus tard.

Les gestionnaires de la réserve ont alors soupçonné une maladie respiratoire les tigres y sont sujets, souvent atteints de rhinotrachéite par exemple.

Puis est venue la nouvelle de tigres contaminés par le coronavirus au zoo du Bronx, à New York, le 5 avril.

Les soigneurs du zoo avaient repéré une toux sèche chez quatre tigres et trois lions.

L’un des tigres, une femelle âgée de 4 ans et nommée Nadia, a été testé au Sars-Cov-2 et le résultat était positif.

La procédure étant lourde on a prélevé des cellules dans les muqueuses du nez, de la gorge et des voies respiratoires de Nadia sous anesthésie générale, un seul animal a été testé et on a considéré que ses congénères étaient atteints du même mal.

«Nos félins ont été infectés par une personne qui s’occupe d’eux et qui était porteuse asymptomatique du virus», expliquait le zoo, fermé depuis des semaines.

«Nous devons faire attention à eux»

Il n’en fallait pas plus pour tourmenter les protecteurs des tigres en Inde, où vivent les trois quarts de la population sauvage restante dans le monde soit 2 967 tigres au dernier compte.

Si une épidémie de Covid-19 se déclarait chez les félins dans la jungle indienne, elle pourrait menacer directement la survie de l’espèce.

Le ministère indien de l’Environnement et l’Autorité nationale de conservation des tigres ont fait passer la consigne à tous les conservateurs de la faune sauvage du pays de restreindre la circulation des gens dans les parcs nationaux, sanctuaires et réserves où vivent les tigres.

«Ce coronavirus pourrait se révéler très dangereux.

Nous ne savons pas comment la situation va évoluer, mais nous prenons toutes les mesures de précaution.

Nous devons faire attention à eux», témoigne le scientifique Anup Kumar Nayak, de l’Autorité nationale de conservation des tigres.

Les responsables de la vie sauvage des différents Etats indiens doivent aussi faire tester les personnels en interaction directe avec des tigres malades ou susceptibles de l’être.

Et les animaux eux-mêmes doivent passer sous haute surveillance, à la recherche de symptômes tels que la toux, une respiration difficile ou des écoulements nasaux.

Huit félins atteints à New York

Quant aux tigres du zoo new-yorkais, ils sont hors de danger mais la contagion est bel et bien confirmée : après Nadia, les trois autres tigres et les trois lions qui toussaient ont également été testés au coronavirus par des analyses de leurs selles, «qui ne nécessitent pas de placer les animaux sous anesthésie», rapporte le zoo.

Tous les sept félins malades sont donc porteurs du virus.

Et un autre tigre «qui n’a jamais toussé se révèle aussi positif à l’infection».

Bon à savoir : les félins peuvent également être porteurs asymptomatiques du coronavirus.

Après l’infection d’un tigre dans un zoo, sait-on si l’humain peut contaminer d’autres animaux ?

Les sept félins malades ont rapidement retrouvé la forme après une légère perte d’appétit initiale, et se portent bien aujourd’hui, assure le zoo.

«Ils se comportent normalement, mangent bien, et leur toux a beaucoup diminué.»

Aucun autre animal du zoo n’a apparemment été contaminé, y compris parmi les félidés panthères, guépards, pumas et servals.

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