De la même façon que l’animal le plus venimeux est un petit crapaud , on voit aussi avec ce rat que certains animaux de petite taille sont particulièrement dangereux pour se défendre.

Nom : Rat à crête

Localisation : Afrique de l’Est (Ethiopie, Somalie et Kenya notamment)

Signe particulier : Empoisonne sa fourrure pour tuer ses ennemis

Pour faire face à leurs ennemis, les animaux ont développé une grande variété de stratégies de défense.

Certains fuient, se cachent ou font le mort.

D’autres choisissent de contre-attaquer avec leurs propres armes.

Il peut s’agir de griffes, de crocs, de pics, d’un gabarit imposant ou encore de venin ou de poison.

C’est à cette dernière catégorie qu’appartient le rat à crête, de son nom scientifique Lophiomys imhausi.

Ce rongeur évolue dans différents paysages d’Afrique de l’Est et ressemble à une vraie boule de poils.

Sa petite tête est prolongée d’une épaisse fourrure blanche, grise et noire dont dépassent des minis pattes velues.

Au premier abord, la bestiole semble mignonne.

Mieux vaut pourtant ne pas s’y frotter.

Car derrière cette fourrure, ce rat cache une arme aussi ingénieuse que redoutable : un poison capable de rétamer voire de tuer tous les ennemis qui s’aventurent à le mordre.

En dose suffisante, il est même capable de faire tomber un éléphant et terrasser un humain.

Le seul rongeur empoisonné au monde

Ce rat est la seule espèce de rongeur empoisonné au monde.

Et l’origine de son arme la rend encore plus exceptionnelle.

En effet, la toxine n’est pas produite par le rat lui-même.

Elle provient d’une plante que l’herbivore s’applique à mâchouiller pour en extraire les substances avant de les réutiliser à son propre compte.

La plante en question ?

Acokanthera schimperi,un arbuste connu pour renfermer des cardénolides, des molécules très toxiques pour la plupart des mammifères.

Une récente étude menée au Kenya a montré que le rat, mâle comme femelle, mâche l’écorce pour mélanger les toxines à sa salive.

Avant de lécher certaines parties de sa fourrure pour les y déposer.

Le tout sans s’empoisonner lui-même.

Son secret ?

On l’ignore mais les scientifiques ont remarqué que son estomac divisé en quatre parties était rempli d’une dense communauté de bactéries.

Des micro-organismes qui pourraient l’aider à résister au poison.

Quoi qu’il en soit, l’arme est d’une effrayante efficacité.

Morsure fatale

Lorsqu’un prédateur s’approche un peu trop près, le rat n’a qu’à dresser sa fourrure et se laisser mordre.

Le contact oral avec les poils suffit à empoisonner l’imprudent qui peut y succomber si la dose administrée est suffisante.

Plusieurs cas de chiens intoxiqués ou morts après s’être frottés à l’espèce ont notamment été rapportés en Afrique.

Ce rat est à ce jour la seule espèce de mammifère connue pour stocker ainsi des toxines produites par une plante.

Et comme si la stratégie ne semblait pas déjà assez redoutable, le rongeur est doté d’une autre particularité remarquable : une peau ultra-résistante.

En menant une étude, des chercheurs ont en effet constaté que son derme l’un des tissus formant la peau était inhabituellement dense et coriace et que même les dents, griffes et becs les plus aiguisés peinaient à le perforer.

Quant à sa morphologie, elle semble spécifiquement adaptée pour rendre son squelette plus résistant.

Empoisonneur oui, mais très social

Et le rat à crête d’une cinquantaine de centimètres de long est loin d’avoir révélé tous ses mystères.

Sur son arme secrète comme sur son mode de vie.

Les dernières recherches ont par exemple révélé que L. imhausi n’était pas le rongeur solitaire qu’on pensait.

Il ferait même plutôt figure de boule de poils au cœur tendre.

Les scientifiques ont observé qu’il formait des couples monogames qui passaient plus de la moitié de leur temps ensemble à manger, se toiletter, s’accoupler, se promener dans leur environnement, à dormir ou à communiquer par des couinements, des ronronnements et d’autres sons.

De même que son mode de vie, le statut de conservation du rat à crête reste flou.

L’animal étant rarement observé, on dispose de peu de données pour évaluer la situation de sa population.

Mais les études de terrain suggèrent un déclin des effectifs et une dégradation de leur habitat.

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