Souvent La Fontaine défendait les animaux.

 La structure des Fables

Les Fables sont divisées en douze livres, parus en trois recueils.

• Le premier recueil contient la plupart des fables connues : la Cigale et la Fourmi, le Corbeau et le Renard, la Grenouille qui veut se faire aussi grosse que le bœuf, le Rat de ville et le Rat des champs, le Loup et l’Agneau, le Renard et la Cigogne, le Chêne et le Roseau, etc.

• Le deuxième recueil se veut moins anecdotique : la fable intitulée les Animaux malades de la peste prétend rien moins qu’à une peinture sociale complète.

Progressivement, les fables ne sont plus seulement des histoires destinées à éduquer les enfants en les amusant : elles deviennent en quelque sorte le livre de méditation de La Fontaine.

• Le dernier recueil couronne l’ensemble : certaines très belles fables peuvent se lire comme l’exposé poétique d’une philosophie de l’existence.

Le cadre spatio-temporel

• Comme les contes, les fables sont généralement situées dans une époque vague et dans des lieux peu déterminés (la ville, les champs).

• On y trouve pourtant certains détails de la vie du xviie siècle : allusion au roi, aux courtisans et à l’Église.

La Fontaine se moque du pape Innocent xi, qui n’était pas le fils d’un « planteur de choux », mais d’un banquier

Ami du ministre Fouquet, il ne perd pas une occasion d’attaquer Colbert : Fouquet est la cigale, Colbert la fourmi, mais aussi la Grenouille jalouse qui cherche à avoir une fortune aussi grande que celle de Fouquet (la Grenouille qui voulait se faire aussi grosse que le bœuf).

Dans certaines fables, il transpose des faits divers qui sont réellement arrivés, par exemple l’histoire de deux dames qui se sont refusées pendant cinq heures le passage en carrosse dans une rue étroite de Paris (.

 Les animaux

« Je me sers d’animaux pour instruire les hommes », écrivait La Fontaine.

Grâce au caractère qu’il attribue à chaque animal, il laisse deviner qui il met en cause.

Le Lion représente le pouvoir du roi, le Chat, l’hypocrite, le Renard, le rusé.

Principaux acteurs des fables, les animaux parlent et s’animent sous les yeux du lecteur.

La Fontaine les peint avec des détails expressifs (la maigreur du loup, le « col pelé » du chien, le « long bec emmanché d’un long cou » de la cigogne, la tortue qui avance à un « train de sénateur », etc.).

• Tous sont présents : animaux sauvages et domestiques, grosses et petites bêtes, gentilles (l’âne, l’agneau) et féroces (lion, loup…)

Mais La Fontaine ne cherche pas à écrire une encyclopédie du monde animal (le corbeau ne mange pas de fromage et la cigale ne chante pas !) : ce qui lui importe, c’est de donner de la vivacité et la plus grande variété possible à son univers.

 La société

• La Fontaine dresse un large panorama de la société de son temps.

Il peint à la fois les grands (le roi et les courtisans) et les petits (les paysans, les artisans).

Le roi est critiqué : incarné par le lion, il se montre orgueilleux, tout puissant et souvent injuste.

On redoute sa cruauté ( le Lion, le Loup et le Renard) même s’il sait parfois se montrer généreux (le Lion et le Rat).

Le portrait des courtisans est plus négatif encore : ils sont décrits comme des parasites, des « machinateurs d’impostures » (le Berger et le Roi), des flatteurs (le renard dans la Cour du lion et dans Le Lion malade et le Renard).

Les gens de la campagne sont eux aussi présents : bûcherons, bergers et paysans pauvres peuplent les fables.

La Mort et le Bûcheron donne une excellente description de la vie paysanne du xviie siècle.

La Fontaine, souvent en défaut, même à ce point de vue, ne se bornait pas à décrire, et son ambition était plus haute.

Les animaux lui plaisaient, et il prétendait les connaître, les expliquer, les défendre.

Il voulait répondre à la théorie de Descartes, qui leur déniait toute intelligence, par une théorie moins dure

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