Malheureusement certains sont en danger

Les Rapaces, que l’on a aussi appelés Oiseaux de proie, sont des Oiseaux carnassiers, qui habitent toute la Terre

On les rencontre sous toutes les latitudes, en plaine comme en montagne. 

Leur régime est carnivore et souvent aussi insectivore (chez les petites espèces). 

Presque tous (les Vautours exceptés) se nourrissent de proies vivantes (Mammifères, Poissons, Oiseaux, Reptiles) qu’ils saisissent avec leurs griffes appelées serres, et déchirent avec leur bec; les Vautours, plus faiblement armés, se nourrissent de cadavres. 

Ils vivent de charogne. 

La conformation des Rapaces est en rapport avec leur genre de vie, et ils sont puissamment armés pour la chasse. 

Les ailes, grandes et longues, fournissent un vol rapide et soutenu; les yeux voient à une très grande distance. 

Ce sont des animaux vivant par couples; leur nid, de construction solide, est nommé aire.  

Caractères

Les Rapaces sont généralement de grande taille : cependant leurs dimensions varient beaucoup depuis celle des grands Aigles, des Gypaètes, des Condors et des Harpies qui ont de 3 à 4 m d’envergure, jusqu’au Fauconnet moineau (Microhierax fringillarius) de Malaisie, qui a la taille du Moineau et ne peut capturer que des Soui-mangas et des Sauterelles. 

Parmi les Rapaces nocturnes, les plus grands, tels que le Grand-Duc (les Hiboux) dépassent rarement la taille moyenne des Rapaces diurnes, des Gerfauts (les Faucons) par exemple. 

Malgré ces différences considérables, le type du Rapace se reconnaît toujours.

D’un point de vue général, le corps des Rapaces ressemble beaucoup à celui des Perroquets 

Il est trapu; la poitrine est large; les membres sont forts, quoique souvent d’une longueur presque disproportionnée; la tête est grande, arrondie, exceptionnellement allongée; le cou est épais, le plus souvent court, quelquefois allongé; le tronc est court et robuste; il en est de même des membres thoraciques et pelviens. 

On peut donc reconnaître un Rapace, lors même qu’il est dépouillé de ses armes offensives et de son plumage; mais ces armes, c’est-à-dire le bec et les pattes, sont ce qui caractérise réellement le Rapace. Le bec ressemble beaucoup à celui d’un Perroquet;

Il est court, à arête de la mandibule supérieure fortement convexe, recourbée en crochet, à la pointe; la base est couverte d’une membrane nommée cire; mais ce bec n’est pas globuleux, comme chez les Perroquets;

Il est comprimé latéralement, plus haut que large; la mandibule supérieure est immobile et recouvre complètement l’inférieure; ses bords sont plus tranchants, son crochet plus aigu; et souvent, la mandibule supérieure est armée d’une dent aiguë.

Les pattes ressemblent aussi à celles des Perroquets.

 Elles sont courtes et fortes; les doigts sont très longs, relativement aux tarses; l’un des doigts antérieurs peut, jusqu’à un certain point, être porté en arrière, mais ce qui distingue les pieds, ce sont les ongles, qui constituent des serres. 

Les ongles sont fortement recourbés et acérés, rarement aplatis et émoussés; leur face supérieure est convexe, l’inférieure légèrement concave, limitée par deux bords presque tranchants. 

Les plumes sont tantôt solides et rigides, tantôt petites, molles, même soyeuses ou laineuses.

Certaines parties de la tête sont parfois nues, notamment le pourtour de l’oeil et la région comprise entre cet organe et le bec; chez certaines espèces, l’oeil est entouré d’un cercle de plumes rayonnantes, connu sous le nom de disque. 

Les pennes des ailes et de la queue sont très grandes; leur nombre est constant. 

On en compte dix à la main, douze et généralement de treize à seize aux bras, et douze pennes caudales, disposées par paires. 

Chez beaucoup d’espèces, et cela est caractéristique pour les Rapaces, les tarses et même les doigts sont vêtus, et les plumes de la cuisse sont souvent très longues.

Le plumage est généralement de couleur sombre. 

Quelques espèces sont remarquables par la beauté de leurs teintes. 

Les parties de la tête dépourvues de plumes, les appendices du bec de certains de ces Oiseaux, la région oculo–nasale, le bec, les pattes, les yeux sont souvent très vivement colorés.

Les organes internes. 

Quant aux organes internes, le squelette est très vigoureux; le sternum, comme chez tous les Oiseaux de haut vol, recouvre presque toute la face antérieure du corps; la crête ou bréchet en est très élevé; les os du membre supérieur sont remarquables par leur longueur, ceux du membre inférieur par leur solidité. 

Presque tous les os sont pneumatiques, c’est-à-dire dépourvus de moelle et en communication avec les organes respiratoires.

Les poumons sont volumineux, et les sacs aériens très développés. 

L’oesophage est très dilatable; il présente souvent des plis épais à l’intérieur et offre assez généralement une sorte de jabot. 

Le ventricule succenturié est très riche en glandes; l’estomac est grand, membraneux; l’intestin varie dans ses dimensions. 

La langue est large, arrondie antérieurement, dentelée sur ses bords en arrière.

Les organes des sens. 

Parmi les organes des sens, l’oeil doit un moment arrêter l’attention.

Il est grand, surtout chez les Rapaces nocturnes, et présente des mouvements intérieurs très complets, déterminés par la présence du peigne. 

Il en résulte une accommodation de la vue également bonne pour des distances très différentes. 

En approchant la main de l’oeil d’un Vautour et en la retirant, on peut suivre très facilement les variations du diamètre de la pupille.

Les organes de l’ouïe sont bien développés chez les Rapaces. Par contre, les organes olfactifs sont en quelque sorte rudimentaires, bien que, pour les Vautours au moins, l’on ait souvent soutenu le contraire.

Le toucher est plus parfait chez ces Oiseaux que le goût et l’odorat; celui-là, surtout, paraît peu développé.

Classification

Les Rapaces, dont on fait parfois un super-ordre, se divisent alors en deux ordres, nettement tranchés : 

Les Falconiformes ou Rapaces diurnes, dont la tête est comprimée avec les yeux latéraux.

Les Strigiformes ou Rapaces (généralement) nocturnes à tête ronde avec les yeux grands, dirigés en avant et ordinairement entourés d’un cercle de plumes.

.Les Rapaces sont, pour la plupart, des oiseaux arboricoles, vivant dans les forêts, mais sans éviter ni les montagnes dénudées, ni le désert. 

On en trouve dans les plus petites îles des océans, comme sur les sommets des montagnes les plus élevées; on les voit planer au-dessus des bancs de glace du Groenland et du Svalbard comme au-dessus des plaines sablonneuses et brûlées par le soleil du désert; ils habitent les fourrés impénétrables des forêts vierges, comme les édifices des villes. 

Chaque espèce a une aire de dispersion fort étendue, mais qui n’est point en rapport avec ses facultés locomotrices. 

Quelques-unes n’habitent qu’une localité fort restreinte; d’autres ne connaissent aucune limite, et parcourent toute la Terre.

Plusieurs Rapaces sont migrateurs : quand l’hiver dépeuple leur domaine, ils se dirigent vers le Sud, en suivant les petits Oiseaux; les espèces qui vivent le plus au Nord ne migrent pas, et ne font qu’errer dans un espace assez limité. 

Lors de ces migrations, les rapaces se réunissent parfois en bandes nombreuses; le reste du temps, ils vivent isolés. 

Vers le printemps, ces bandes se séparent par couples; chaque couple retourne alors vers son ancien cantonnement, et ne tarde pas à se reproduire.

Tous les Rapaces nichent au commencement du printemps, et une seule fois par an s’ils ne sont pas troublés. 

Leur aire ou leur nid est très variable. 

Généralement, elle est établie sur un arbre, sur une saillie de rocher, le long d’une paroi impraticable, dans une crevasse de mur; rarement dans le creux d’un arbre, et plus rarement encore à terre. 

Toutes les aires placées sur des arbres ou des rochers sont des constructions solides; elles sont larges et basses, à moins qu’elles n’aient servi plusieurs années, auquel cas, chaque année, les Oiseaux les réparent et les élèvent.

 L’intérieur en est peu profond. Le mâle et la femelle bâtissent en commun.

 Les grandes espèces ont de la peine à se procurer les matériaux nécessaires. Tschudi rapporte que l’Aigle fauve se laisse tomber de haut sur la branche qui lui est nécessaire, la saisit avec ses serres, et la brise par l’impulsion de sa chute : il emporte ensuite dans ses serres les branches ainsi cassées. 

Les quelques Rapaces qui nichent dans des trous, se contentent de déposer leurs oeufs au fond du creux d’un tronc d’arbre, sur le sol ou sur une pierre nue. 

L’accouplement est précédé de divers jeux. Le mâle vole superbement, se balance dans les airs; quelques-uns font entendre des sons particuliers très tendres, une sorte de chant. 

La jalousie exerce aussi son empire; chaque intrus est attaqué, mis en fuite; l’époux ne souffre pas même un Oiseau d’une autre espèce dans son voisinage. 

Ces combats ont une certaine majesté. 

Ce sont des volte-face subites, des attaques rapides, des défenses brillantes, des poursuites mutuelles, des résistances vaillantes. 

Les deux combattants se saisissent, se serrent, et, incapables de se servir de leurs ailes, ils tombent en tourbillonnant. 

A terre, le combat cesse, mais pour recommencer au bout de quelques instants au milieu des airs.

Après une lutte prolongée, le vaincu se retire, poursuivi par le vainqueur, jusqu’au delà des limites de son domaine. 

Mais la paix n’est pas faite; la lutte recommence le lendemain, les jours suivants, et il faut que le vainqueur remporte plusieurs victoires pour qu’il jouisse tranquillement de ses premiers avantages.

Quelque acharnées que soient ces luttes, il est rare cependant qu’elles se terminent par la mort de l’un des combattants. 

La femelle suit ces batailles avec intérêt, sans cependant y prendre part, et, après la défaite de l’un des rivaux, elle s’abandonne au vainqueur. 

Les oeufs sont arrondis; leur coquille est généralement rugueuse; ils sont entièrement blancs, grisâtres, jaunâtres ou semés de points foncés. Leur nombre varie de un à sept. Le plus 

Leur digestion est très rapide.

Chez les espèces qui ont un jabot, les aliments séjournent quelque temps dans cet organe, et y sont soumis à l’action de la salive; le reste est digéré par le suc gastrique.

Les os, les tendons, les ligaments sont réduits à l’état de bouillie; les poils et les plumes forment des pelotes que les Oiseaux vomissent de temps à autre.

Leurs excréments sont une bouillie assez liquide, fortement calcaire.

Tous les Rapaces peuvent manger beaucoup en une fois, et supporter une abstinence très prolongée. 

L’Humain excepté, les Rapaces ont peu de prédateurs. 

Leur force et leur agilité sont leur sauvegarde; mais ils sont tourmentés par des parasites qui s’implantent sur eux en colonies nombreuses. 

En somme, ils mènent une vie libre et heureuse, tant que l’Humain ne leur déclare pas la guerre.

Les Rapaces et les Humains

La plupart de ces Oiseaux sont très robustes, relativement à leur taille : cependant l’on a exagéré leur force et le danger de leurs attaques pour l’Humain et les animaux domestiques. 

S’il est vrai que la plupart des Rapaces diurnes sont dangereux pour les Oiseaux de basse-cour et pour le petit gibier, il en est bien peu qui osent s’attaquer à un Mouton adulte. 

Les grands Aigles sont capables d’enlever un Lièvre, un Agneau, un Chevreau (et même, paraît-il, un très jeune enfant, bien que le fait attende encore des témoignages crédibles), mais ils ne s’attaquent guère aux grands animaux, dans les pays de montagne, que lorsque ceux-ci sont blessés, et alors ils cherchent à les étourdir par les vibrations de leurs ailes pour les faire tomber au fond d’un précipice où ils pourront facilement en faire leur pâture. 

L’Humain les met facilement en fuite; mais si l’oiseau est blessé, démonté d’une aile, et tombé à terre, il peut encore devenir dangereux pour les Chiens et pour l’Humain lui-même. 

Il se retourne alors, jetant en avant son bec et ses serres redoutables qui produisent des blessures profondes et dangereuses, luttant pour sa défense jusqu’à la dernière extrémité.

La fauconnerie. 

La coutume de dresser des Oiseaux de proie pour la Chasse (Fauconnerie) est tombée en désuétude en Europe, mais s’est conservée jusqu’à nos jours chez les Arabes du Golfe et surtout dans le Turkestan où l’on voit encore des Faucons, des Gerfauts et même de grands Aigles dressés pour cet usage.

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