Elles sont très sensibles et ont une vie sociale très riche,

L’histoire des vaches

Les bovins (bos taurus) sont parmi les premiers animaux domestiqués, il y a 10 000 ans. 

Ils sont issus, comme les zébus (bos indicus), de la domestication de l’auroch. 

Depuis que l’ADN des bovins a été séquencés, et qu’on est capable de prélever de l’ADN sur des ossements exhumés des sites archéologiques, plusieurs études génétiques tentent de retracer l’histoire de leur domestication. 

Jusqu’à présent, on supposait qu’il avait eu au moins trois foyers de domestication des bovins, en Afrique, en Inde et au Moyen-Orient . 

Mais une étude récente suggère que les bovins actuels seraient originaires d’un seul foyer de domestication en Mésopotamie il y a 10 500 ans et seraient issus de seulement 80 aurochs .

Des moyens de communication variés

Pour communiquer, les vaches ont à leur disposition plusieurs sortes de vocalisations, et une gamme encore plus grande de signaux visuels, qui jouent un rôle important au sein des troupeaux.

Contrairement à d’autres ongulés (comme les chevaux), les bovins ont peu d’expressions faciales.

C’est donc principalement par les mouvements de la tête et du corps qu’ils s’échangent des informations . 

Par leur posture, les vaches signalent leurs intentions aux autres : agressivité (tête penchée et cornes vers l’avant), soumission (cou et tête baissé), curiosité (tête haute, cou étiré et museau en avant), etc.

La communication sociale passe aussi par une sorte de « parfum émotionnel ». 

Grâce à un grand nombre de glandes odoriférantes, les vaches dévoilent leurs émotions à leurs congénères, et d’autres informations encore.

Les vaches peuvent reconnaître un individu à partir de sa seule odeur . 

Elles peuvent également reconnaître un individu par la vue, à partir d’une photographie .

Les vaches aiment résoudre des énigmes

On appelle « effet euréka » l’excitation et la joie que l’on éprouve lorsqu’on résout un problème. 

Les vaches connaissent cette sensation. 

On a soumis une énigme à des génisses (chacune était testée individuellement) : ouvrir une porte donnant sur un couloir au fond duquel se trouvaient des friandises. 

Pour ce faire, elles devaient trouver et actionner une poignée cachée. 

Au moment où elles ont ouvert la porte, leur rythme cardiaque s’est accéléré et elles ont manifesté des signes de joie : tressaillement, coup de pied au sol, sautillement (ce que n’ont jamais fait les génisses du groupe contrôle n’ayant pas réussi à ouvrir une porte pour accéder aux friandises) .

Une vie sociale riche

Les bovins sauvages forment des troupeaux de vaches et de veaux ainsi que des troupeaux distincts de taureaux. 

Les deux groupes interagissent, y compris en dehors de la saison des amours.

Les bovins établissent une hiérarchie sociale (en moins d’une heure suivant la constitution d’un troupeau avec des individus ne se connaissant pas au préalable) afin de régler les conflits de manière non violente. 

Cette hiérarchie se constitue sur plusieurs critères, comme le poids, la force, la taille des cornes, l’ancienneté dans le groupe et l’expérience. 

Les taureaux tendent à être dominants sur les femelles mais un mâle adulte présent dans un troupeau mixte n’est pas nécessairement dominant, ni leader du groupe .

Le troupeau est dirigé par les vaches ou les taureaux les plus expérimentés, qui parviennent le plus souvent à convaincre les autres de décisions collectives:

Mouvements du troupeau;

initiation des activités du groupe;

direction du pâturage.

Le leadership n’est pas lié à la domination sociale.

Dans les troupeaux de vaches, les conflits sont rares. 

Cela est dû, outre la stabilité de la hiérarchie sociale, aux affinités liant les individus du groupe, souvent sur la base des relations antérieure. 

Les vaches ont leurs « copines » avec qui elles pratiquent le toilettage (léchage), le flairage, broutent et se promènent ensemble. 

Le léchage est une pratique hygiénique mais également conviviale, comme l’épouillage chez les primates. 

Les vaches lèchent leurs congénères préférentiellement sur les parties du corps auxquelles la vache toilettée ne peut accéder elle-même, comme la tête et le cou.

Les vaches amies font preuve d’une grande tolérance mutuelle en cas compétition (pour l’accès à une ressource, par exemple). 

Souvent, ces liens se tissent chez les veaux entre la naissance et six mois. 

Il s’agit fréquemment des veaux les plus proches en âge. Ces relations sont extrêmement stables dans le temps.

La relation vache-veau

Les vaches s’isolent dans un lieu choisi au préalable pour accoucher. 

D’aucuns pensent que le but de la manœuvre est d’éviter qu’une autre vache cherche à adopter le veau. 

Après l’accouchement, les vaches lèchent soigneusement leur veau pour le débarrasser du liquide amniotique, cela leur permet de se familiariser avec son odeur. 

La première tétée a lieu moins de deux heures après la mise bas. 

Les premiers jours, le veau boit du colostrum, un liquide très riche en anticorps. 

Progressivement, la composition des sécrétions mammaires change (c’est un mélange de lait et de colostrum). 

Au bout d’une semaine, il n’y a plus du tout de colostrum dans le lait.

La plupart du temps, séparer la vache de son veau cause un déchirement : 

la mère meugle, appelle son veau, le cherche pendant plusieurs jours. 

Elle manifeste tous les signes de détresse. La réciproque est vraie : le veau cherche et appelle désespérément sa mère .

Les relations vache/veau dépendent du caractère de l’un et de l’autre. 

Certains veaux dominent leur mère, certaines mères sont au contraire surprotectrices, d’autres encore trop distantes .

Le choix de Sophie d’une vache laitière

 J’aimerais vous raconter une histoire touchante et vraie. 

Après avoir obtenu mon diplôme à l’école vétérinaire de Cornell, j’ai fréquemment exercé dans les exploitations laitières de Cortland. 

J’y étais appréciée du fait de la douceur de mes interventions sur les vaches.

 

L’un de mes clients me sollicita un jour pour résoudre un mystère : la veille, dans une prairie, l’une de ses vaches Brune des Alpes avait mis bas pour la cinquième fois dans sa vie. 

Une fois rentrée à la ferme avec son nouveau-né, son veau lui fut retiré, et elle, conduite en salle de traite. 

Mais son pis était vide, et il le resta pendant plusieurs jours.

Après la naissance de son veau, cette vache aurait dû produire près de 47 litres de lait par jour.

Cependant, et en dépit du fait qu’elle se portait bien par ailleurs, son pis restait vide. 

Elle partait au pré le matin après la première traite, revenait pour la traite du soir, et restait la nuit en prairie  c’était un temps où les bovins étaient autorisés à profiter un minimum de certains plaisirs au cours de leur vie  mais jamais son pis n’était gorgé de lait comme celui d’une vache qui a mis bas.

Je fus appelée deux fois sur place pendant la première semaine suivant son accouchement, mais je ne trouvai aucune explication. 

Finalement, le onzième jour, l’éleveur m’appela : il avait trouvé la réponse : la vache avait donné naissance à des jumeaux, et par un « choix de Sophie », elle avait livré l’un de ses veaux à l’éleveur et gardé l’autre dans un bois en bordure de prairie. 

Chaque jour et chaque nuit, elle retrouvait et nourrissait son petit – le seul qu’elle ait jamais pu garder auprès d’elle.

Malgré mes efforts pour convaincre l’éleveur de laisser la mère et son petit ensemble, il lui fut enlevé et envoyé dans l’enfer des box à veaux.

Pensez un instant au raisonnement complexe élaboré par cette maman. 

Premièrement, elle se rappelait la perte de ses précédents petits et la conséquence de rentrer avec eux à la ferme : ne plus jamais les revoir (une situation déchirante pour toute mère mammifère).

Deuxièmement, elle formule un plan et l’exécute : si ramener son veau à la ferme signifie le perdre inévitablement, alors elle installera et cachera son autre petit dans les bois, comme les biches, jusqu’à son retour. 

Troisièmement  et je ne sais comment l’expliquer  au lieu de cacher les deux veaux, ce qui aurait attiré la suspicion de l’éleveur (une vache gestante quittant la ferme le soir, la même vache revenant au matin non-gestante mais sans progéniture), elle lui en a donné un et gardé l’autre. 

J’ignore comment elle a pu faire cela – il aurait été plus probable qu’une maman désespérée tente de cacher ses deux petits.

Tout ce que je sais, c’est qu’il se passe derrière ces yeux magnifiques beaucoup plus de choses que nous, humains, n’avons jamais voulu voir.

En tant que maman, qui ai pu élever mes quatre enfants, et n’ai pas eu à souffrir de la perte d’un seul d’entre eux, je ressens sa douleur. »

Holly Cheever, Docteur en médecine vétérinaire

Vice Presidente du New York State Humane Association

traduit du site AllCreatures.org

(antérieurement publié sur le blog de L214)

Les vaches sauvages des Pyrénées

Il existe des troupeaux de vaches sauvages, ou plus exactement marronnes (issues de vaches domestiques mais retournées à l’état sauvage), en divers endroit d’Europe.

Dans les Pyrénées vivent environ 300 vaches Betizu (ce mot Basque se prononce Bétissou et signifie « vache sauvage »). 

Elles vivent dans les montagnes de part et d’autre de la frontière franco-espagnole. 

Elles ont la morphologie de vaches non soumises à la sélection artificielle des éleveurs : elles sont trapues, agiles, ont une musculature équilibrée, un petit pis et ne vêlent que tous les deux ou trois ans (contre une fois par an pour les vaches domestiques). 

En Espagne, il s’agit d’une race protégée.

La journée idéale d’une vache

Comme la plupart des herbivores, les vaches n’ont pas besoin de beaucoup de sommeil. 

Elles dorment en moyenne 4 heures par jour. 

En fonction de leurs besoins énergétiques (croissance, grossesse ou lactation), les vaches au pâturage passent 6 à 10h à manger. 

Le reste du temps, elles restent assises à ruminer, à regarder le paysage ou passent du temps avec leurs congénères .

La journée réelle d’une vache laitière

Malheureusement pour les vaches Holstein, une race laitière sélectionnée pour être ultra-productive, leur production de lait est telle (en moyenne 30 L de lait par jour, 60 L en pic de lactation) qu’elles doivent passer toutes leurs journées à boire, manger et à se faire traire, sans répit. 

Les vaches à lait sont en même temps enceintes du veau qui déclenchera leur lactation l’année suivante, qui leur sera arraché au bout de 24h. 

Après 5 ans de cette vie épuisante, ponctuée de mammites (des infections douloureuses des pis) et autres blessures, elles sont envoyées à l’abattoir pour finir en viande hachée.

Les vaches malines

La séparation d’une vache et de son veau
Physiologie

Les vaches sont des ruminants, un ordre de mammifères dotés d’un système digestif polygastrique (dont l’estomac comporte 4 compartiments, 3 chez les camélidés) capables de digérer la cellulose par fermentation.

Quand la vache broute, l’herbe se retrouve, mélangée à de la salive, dans le rumen (ou panse), elle subit une fermentation. 

Les bactéries produisent, à partir de la cellulose et de l’amidon, du méthane et des acides gras volatils, qui sont absorbés par la paroi du rumen. 

Les bactéries dégradent également une grande partie des protéines de l’herbe pour fabriquer leurs propres protéines ou pour produire de l’énergie. 

Ensuite, le bol alimentaire passe par le réticulum. 

Celui-ci est un filtre : il laisse passer les liquides et les morceaux fins (moins de 1 ou 2 mm), mais renvoie les plus gros morceaux vers l’œsophage ; ils sont régurgités, mastiqués puis ravalés par la vache. 

C’est ce qu’on appelle la rumination.

Ensuite le bol alimentaire passe par le feuillet, une deuxième chambre à fermentation qui complète la fermentation du rumen. 

Enfin, les aliments se retrouvent dans la caillette. 

C’est ce compartiment là qui est semblable à notre estomac : son pH est très acide et la digestion enzymatique commence. Elle se poursuivra dans l’intestin grêle.

Du fait de la fermentation, les vaches digèrent surtout des nutriments fabriqués par les bactéries, que ce soient les lipides ou les protéines. 70 à 80 % de l’apport énergétique des ruminants vient des acides gras volatils produits par les bactéries.

Dans la nature, les vaches consomment de l’argile ; cela améliore l’efficacité de leur digestion. 

De manière générale, les vaches sont capables d’automédication. 

Par exemple, il leur faut une dose modérée de tanins dans leur alimentation pour se protéger des parasites intestinaux, mais pas trop sous peine d’indigestion. 

Quand on leur administre du polyéthylène glycol, qui inhibe les tanins, elles augmentent leur consommation de plantes riches en tanins. 

Quand on leur donne des aliments très riches en tanins, elles consomment davantage de polyéthylène glycol (Provenza et al. 2000).

Univers sensoriel

Grâce à la position de leurs yeux, les vaches ont un large champs de vision de 320°, binoculaire devant et monoculaire sur les côtés. 

Les bovins ne voient pas autant de couleurs que nous, mais les publications sont contradictoires sur ce point (certaines affirment qu’ils voient le rouge, d’autres non, certaines affirment qu’ils voient le bleu, d’autres non). 

Elles entendent bien (de 23 Hz à 45 000 Hz, contre 65 à 45000 Hz pour les chiens et 20 à 20000 Hz pour les humains) et sont particulièrement réactives aux sons dont la fréquence se situe entre 6000 et 8000 Hz. 

Elles ont un excellent odorat.

 

 

 

 

 

 

Source : huffington post

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