A travers leurs langages ou leurs communications , les animaux sont étonnants , ils développent ainsi une grande intelligence sociale, se prémunissent d'un danger et stimulent leur mémoire, de plus le dauphin utilise environ 1 Million de sons différents.

Les animaux pensent sans parler.   

Frans de Waal , biologiste, dresse un fascinant panorama d’études sur les capacités cognitives des animaux.

«  On est au début des découvertes sur leur langage «  estime-il. 

Lors d’une expérience, un chimpanzé a réussi à garder à distance un humain pour lui faire retrouver une banane cachée 

Que se disent les animaux ?

Leur langage est-il précis ?  

Nous le savons pas toujours.  

Chaque semaine, de nouvelles découvertes révèlent la complexité de leurs capacités mentales.

A ce jour, la majorité des «  vocalisations «  identifiées visent à avertir d’un danger .

Cette communication permet même aux vervets , de petits singes africains, de différencier des menaces spécifiques de leur environnement. 

Selon qu’elles viennent d’un oiseau de proie, d’un serpent ou d’un léopard , leurs vocalisations changent.  

Des chercheurs ont disposés des haut -parleurs en forêt .  

En diffusant le cri de «  l’alerte serpent «  , ces singes se mettent debout et regardent autour d’eux ; celui de « l’alerte léopard «  , ils grimpent aux arbres. 

Les animaux échangent beaucoup d’informations par des moyens non verbaux .

Il suffit d’observer les postures ou les expressions faciales des grands singes pour le comprendre. 

Quelles autres fonctions ont ces vocalisations ?   

Une étude vient de démontrer que les dauphins modifient leurs vocalisations pour se coordonner afin de résoudre une tâche en coopérant en groupe.  

On dit alors qu’un humain ,  érudit utiliserait entre 2500 jusqu’à 6000 mots 

Un dauphin aurait une palette de 1 million de sonorités différentes pour communiquer, maintenant même si l’ on n’a pas d’études définitives et sérieuse pour en tirer une réelle conclusion

C’est remarquable ! 

Chez les baleines qui peuvent communiquer entre elles jusqu’à environ 2000 kilomètres de distance, bien avant internet pour que l’on puisse communiquer nous même rapidement jusqu’à l’autre bout du monde, chez les baleines aussi , le chant qui peut s’entendre donc de très loin , ce chant vise sans doute à attirer les femelles. 

Autre observation amusante : au zoo d’Edimbourg , la colonie de chimpanzés émettait une vocalisation différente pour désigner les pommes , leur mets favori parmi les autres aliments.   

Des chimpanzés d’un zoo des Pays bas ne possédant pas ce cri sont arrivés en Ecosse .

Ils ont mis trois ans à l’apprendre. 

Les éléphants d’Afrique différencient les langues humaines. 

Comment ?   

Comme nous distinguons le Russe du Japonais sans le parler , ils distinguent la langue des Massai en Afrique de l’Est , qui les chassent , de celle d’une autre tribu . 

Les éléphants identifient la voix d’un homme, d’une femme ou celle d’un enfant, même lorsque celle-ci est trafiquée pour être rendue plus grave ou aiguë . 

Sans doute s’appuient ils sur la mélodie.

Leurs capacités cognitives, encore mal connues , sont sûrement très grandes, car ils possèdent trois fois plus de neurones que nous .

Incroyable non !

Des chercheurs ont voulu enseigner notre langue à des animaux. 

Dans les années 1960 à 1970, la vision anthropocentrique dominait . 

On ne pouvait pas s’imaginer une intelligence sans langage . 

Les chercheurs ont été impressionnés par le fait que des primates puissent apprendre la langue des signes,  puis ils ont vite atteint des limites.  

Mais en étudiant le processus d’apprentissage, on a constaté que certains animaux pouvaient développer des concepts indépendamment d’un langage.  

En fait, celui-ci n’est pas central pour penser , fabriquer des outils ou compter . 

Exemple avec Alex, perroquet gris du Gabon . 

Ce perroquet, suivi pendant 30 ans par la Dr Irène pepperberg , pouvait associer un concept à  son toucher .

Il jugeait un objet avec son bec et sa langue et pouvait nommer son matériau ( métal, bois , plastique) sa couleur, sa taille ( plus petit ou grand)

Il faisait même des additions. 

On lui montrait trois objets , puis deux , que l’on cachait sous une tasse .

Et il répondait « cinq «  le langage sert à communiquer notre pensée , mais pas à penser .  

Saura t-on un jour parler chien ?

Des japonais ont mis au point une application qui permet de décrypter les aboiements : colère , tristesse, joie , son efficacité n’a pas été démontrée .

En revanche, la recherche en cognition animale s’intéresse désormais aux chiens, longtemps jugés trop domestiques.

La   dognition » ouvre un champ d’études prometteur .  

Les chiens sont empathiques , intelligents et coopératifs.

On peut les soumettre à des IRM fonctionnelles.

On a ainsi montré que lorsqu’ils attendent une récompense, la même zone du cerveau que chez un homme d’affaires anticipant un gain financier s’active !     

Ne rêvez vous pas de dialoguer avec des animaux ?    

De nombreux scientifiques aimeraient qu’ils décrivent leur vie ou ce qu’ils pensent.

Par exemple si les éléphants de Thaïlande pouvaient raconter ce qu’il s’est passé il y a 20 ans , peut être comprendrait -on l’origine de certaines de leurs attaques qui coûtent la vie à 50 personnes par an ( d’autant plus que cet animal est réputé pour sa grande mémoire).   

Dans une autre expérience, un chimpanzé réussit à «  téléguider «  un homme.   

Ce test étudiait la mémoire épisodique : va-t-il se souvenir de l’endroit ou il a vu un homme cacher des bananes dans la forêt ?  

Le lendemain, arrive un autre expérimentateur ignorant le lieu de la cache .

Le chimpanzé doit traduire sa connaissance en actions pour « activer » cet homme.

Il pointe du doigt la direction et élève la main pour lui signifier d’aller plus loin .

Avec succès puisque l’homme trouve les bananes.  

Notre langage transmet nos connaissances . 

C’est aussi le cas chez les animaux ?   

On observe en tout état de cause des spécificités culturelles qui ne sont pas innées mais apprises et transmises par des vocalisations.  

Chez nous la culture est cumulative. 

Internet par exemple n’a pas été inventé d’un coup ; c’est le résultat d’une somme de connaissances.

Et cela existe chez d’autres espèces,  en Afrique centrale, les chimpanzés utilisent des kits d’outils trop complexes pour avoir été inventés par un seul individu.  

Pour récupérer le miel d’une ruche , ils arrivent avec trois bâtons différents.

Un pour la perforer , un autre sert de cuillère pour récolter le miel et un dernier à tuer les essaims d’abeilles.  

Les animaux peuvent se référer à des événements du passé ( voyez vous-même avec votre chat ou votre chien , vous verrez qu’ils ont une mémoire, que telle personne leur est familière, tel événement..,).

Les animaux peuvent aussi planifier des actions dans le futur pour certaines espèces, utiliser des objets complexes ( des expériences ont été faites avec des corbeaux par exemple qui savent utiliser des outils voire même parfois en fabriquer) . 

Les capacités cognitives censées être le propre de l’homme ont bien été souvent démontrées chez différentes espèces.    

Un chimpanzé nommé Ayumu a Kyoto au Japon fait même souvent bien mieux que l’homme.  

Ce jeune mâle sait mémoriser et dans l’ordre , des séries aléatoires de 9 chiffres qu’il n’a vus qu’un cinquième de seconde.

Sa mémoire photographique est phénoménale. 

Plutôt que d’être fascinés par ses capacités, beaucoup de gens éprouvent un sentiment d’insécurité. 

Difficile à accepter qu’un animal puisse parfois  nous surpasser  ?  

 

 

 

 

Source : JDD , Europe 1 .

Poster un commentaire