Hélas hier la Suisse a dit non à l'interdiction de l'élevage intensif a 63%.

Une consultation qui pourrait faire date !

Les citoyens suisses s’apprêtent à se positionner sur l’élevage intensif, à la faveur d’un vote le 25 septembre 2022. 

« L’élevage intensif est un système de production qui néglige les besoins fondamentaux des animaux non humains à pratiquement tous les égards, déplore l’organisation Sentience à l’initiative du texte soumis au vote. 

Il est clair que nous devons aller de l’avant et nous améliorer – pas seulement pour les animaux, mais aussi pour l’environnement ».

Consacrer la dignité des animaux de « rente »

Concrètement, l’initiative vise à inscrire dans la Constitution la dignité des animaux dits « de rente » (bovins, ovins, caprins, porcins et volailles).

Surtout, le texte affirme que l’élevage « intensif » est contraire au respect de cette dignité.

La conséquence, explicitement écrite dans la proposition, serait donc l’interdiction de cette forme d’élevage sur le territoire de la Confédération suisse.

Pour que le bien-être des animaux prime sur l’impératif d’efficacité de la production.

« L’initiative revendique un hébergement et des soins respectueux des animaux, un accès à l’extérieur régulier, un abattage moins douloureux, des groupes de taille réduite par étable », explique l’association Sentience.

La réforme, si elle était adoptée, devrait également imposer à tous les éleveurs suisses  comme aux produits importés  de respecter a minima le cahier des charges actuellement nécessaire pour l’obtention du label bio.

Un vote d’initiative populaire

Cette « votation » [référendum, NDLR] est le fruit d’une initiative populaire.

Lancé par l’association Sentience en juin 2018, le texte constitutionnel a été signé par plus de 100.000 citoyens en octobre 2019, justifiant sa soumission au vote de l’ensemble des électeurs.

La partie est cependant loin d’être gagnée.

En effet, les autorités fédérales compétentes ont appelé à rejeter l’initiative, tandis que de nombreux partis politiques et organisations professionnelles d’éleveurs sont opposés à cette proposition.

Quel que soit le résultat, l’existence de ce référendum a au moins le mérite de porter le débat sur le devant de la scène et pourrait inspirer le législateur français.

En France, le bien-être des animaux d’élevage est au cœur des préoccupations des citoyens puisque 85 % d’entre eux exigent l’interdiction de l’élevage intensif (Baromètre Fondation 30 Millions d’Amis /Ifop, 2022).

La France, quant à elle, connaît une procédure d’initiative partagée bien plus contraignante que celle prévue en Suisse puisque le texte doit, pour être (éventuellement, mais pas à coup sûr) soumis au référendum, recevoir l’appui de 185 députés et sénateurs et réunir 4,7 millions de signatures en 9 mois.

 

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