Chaque année, plusieurs milliers d’animaux de ferme maltraités sont saisis dans des élevages.
Des ONG leur cherchent alors une solution de repli.
Mais elles tirent la langue et demandent à l’Etat de s’investir davantage
Amaigris, blessés, non soignés…
Chaque année plusieurs milliers d’animaux maltraités sont retirés à leurs éleveurs en France.
Régulièrement, les services vétérinaires de l’État se tournent vers des associations, comme la Fondation Brigitte Bardot ou l’Oaba (Oeuvre d’assistance aux bêtes d’abattoirs) pour prendre en charge ces animaux.
Au moins dans l’attente d’une décision de justice.
Mais elles en deviennent plus souvent propriétaires à l’issue.
Ces associations peinent parfois à répondre aux sollicitations toujours plus nombreuses.
Ces derniers jours, l’Oaba a ainsi lancé une pétition pour que l’État créé un réseau de structures d’accueil d’animaux de ferme maltraités sur tout le territoire.
Le 10 mars dernier, à la demande des autorités, la Fondation Brigitte Bardot avait récupéré 455 bovins d’un coup, dans une ferme de Seine-Maritime.
« Dans le déni total, l’éleveur était dépassé et la situation de son cheptel dramatique », raconte l’ONG en évoquant « des animaux amaigris voire cachectiques », « blessés et non soignés », « certains même non identifiés »…
Cette fois-ci, cette saisie a eu un certain écho médiatique, l’éleveur en question ayant participé, quelques années auparavant, à l’émission « L’Amour et dans le pré ».
Mais il suffit de remonter le fil Twitter de la Fondation ou celui de l’Oaba (Oeuvre d’assistance aux bêtes d’abattoirs), l’autre association régulièrement sollicitée par les services vétérinaires de l’État, pour se rendre compte que ces saisies d’animaux maltraités dans des élevages ou des abattoirs clandestins sont fréquentes.
Des milliers d’animaux saisis chaque année »´
- Des ONG qui tirent la langue
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- De son côté, la Fondation Brigitte Bardot en est arrivée à posséder un troupeau de 10.000 animaux de ferme.
- Il faut dire que l’association ne tergiverse pas.
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« Tous les animaux qui nous sont confiés sont mis en pension jusqu’à la fin de leur vie, indique Christophe Marie.
- Soit dans les quatre refuges de l’association, soit auprès d’une trentaine de fermes partenaires.
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« Il s’agit souvent d’anciens éleveurs ou fils d’éleveurs qui ont réorienté leurs exploitations sur les cultures et bénéficient alors, avec ces pensions, d’un complément de revenus », précise le directeur adjoint de la Fondation.
- Mais ces pensions ont un coût, convient Christophe Marie :
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« Nous allouons à cette activité, la principale de la Fondation, un budget de 6 millions d’euros cette année, alimenté uniquement par les dons que nous recevons. »
- Ces associations tirent la langue, d’autant qu’elles sont de plus en plus sollicitées.
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« Il y a quinze ans, nous récupérions 500 animaux par an, contre 2.000 aujourd’hui et nous sommes loin de pouvoir répondre à toutes les demandes des services vétérinaires de l’État », pointe Frédéric Freund.
- En février 2021, la Fondation Brigitte Bardot avait lancé un premier SOS en demandant, pour la première fois en 35 ans d’existence, une aide financière au gouvernement.
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« Nous avions tellement été sollicités en ce début d’année là que nous avions déjà quasiment épuisé les 3,5 millions d’euros que nous avions budgétés cette année-là pour les pensions, se rappelle Christophe Marie.
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Au final, on n’a pas obtenu d’aide de l’État même si, depuis, les frais de transport de ses animaux saisis ne sont plus à la charge des associations
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Des structures d’accueil dans chaque département ?
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- Deux ans plus tard, c’est au tour de l’Oaba de tirer la sonnette d’alarme.
- Il y a quelques jours, l’association a lancé une pétition appelant l’État à s’investir plus sur le sujet.
- Précisément, l’association réclame la création d’un réseau de structures d’accueil pour animaux de ferme maltraités et gérées par les pouvoirs publics.
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« Au moins un centre par département, demande Frédéric Freund, qui les imagine comme des structures d’accueil immédiates des animaux saisis.
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« Des sortes de zones tampons par où ils transiteraient au moins le temps de régler les questions administratives et financières », précise-t-il.
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« Cela permettrait aussi à nous, association, d’avoir un peu plus de temps pour nous organiser pour trouver des solutions plus pérennes à ces animaux », abonde Christophe Marie.
- Mais à l’Oaba, on voit plus loin encore.
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« Ces structures d’accueil pourraient aussi servir à accueillir les animaux retrouvés en divagation, reprend son directeur.
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Là encore, le phénomène tend à s’accroître et peut avoir des conséquences dramatiques.
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Jusqu’à créer des accidents de la route mortels. »
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Or, Frédéric Freund constate que des maires renonçant à agir quand on leur remonte des divagations, « faute de structures pour accueillir ces animaux ».
- Deux ans plus tard, c’est au tour de l’Oaba de tirer la sonnette d’alarme.
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L’État attendu en chef d’orchestre…
- Et puis, il y a cette nouvelle réglementation européenne sur le transport international d’animaux.
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« Elle impose aux bétaillères des déchargements obligatoires des troupeaux transportés, au-delà d’un certain nombre d’heures de route, pour permettre aux animaux de se reposer, rappelle Frédéric Freund.
- C’est 29 heures par exemple, pour les bovins.
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» Mais cette réglementation n’est pas toujours respectée, faute justement de points d’arrêts.
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« Il y en a qu’une vingtaine en France, déplore Frédéric Freund.
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Là encore, ces structures d’accueil permettraient d’étoffer ce réseau, notamment dans des endroits stratégiques qui en sont aujourd’hui dépourvus.
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Il n’y a pas de points d’arrêts par exemple dans le département du Nord, en Savoie, dans les Pyrénées-Atlantiques… »
L’Oaba assure que des collectivités locales se disent déjà favorables à la création de tels lieux d’accueil.
« Il serait possible aussi d’obtenir des fonds européens pour ces structures d’accueil, glisse Frédéric Freund qui attend alors de l’État qu’il joue alors le rôle de chef d’orchestre dans ce projet.
Il a rendez-vous le 25 mai au ministère de l’agriculture pour plaider sa cause