Cela permettrait de garder le lien social que la personne âgée entretient avec son animal, évitant une séparation douloureuse accompagnée d’un sentiment de culpabilité pour le résident et ça éviterait un risque d’avenir incertain et un risque d’abandon et de détresse pour l’animal.

Adoptée en première lecture par l’Assemblée nationale, la loi « Bien vieillir » pourrait amorcer une petite révolution dans les Ehpad

Un  amendement veut permettre à chaque résident d’y accueillir son animal.

Une avancée souhaitée de longue date

Pour bon nombre, le départ en Ehpad (établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) signe la séparation avec son animal.

Une déchirure.

Avec d’un côté, des animaux qui ne peuvent être recueillis par l’entourage et les risques d’abandons liés.

De l’autre, des maîtres isolés, privés de leur compagnon de vie, quelquefois leur ultime lien social….

Le législateur aurait-il enfin compris l’urgence d’agir ?

C’est ce que laisse présager la loi dite « Bien vieillir » adoptée en première lecture par l’Assemblée nationale le 23 novembre 2023.

L’un de ses amendements prévoit l’obligation pour les Ephad de garantir « le droit de leurs résidents d’accueillir leur animal domestique » et de prendre « les dispositions nécessaires à cet accueil », selon des modalités définies ultérieurement par décret (article 11 bis E de la proposition de loi portant mesures pour bâtir la société du bien-vieillir en France).

Autrement dit, le règlement intérieur des établissements ne devrait plus pouvoir refuser la présence d’un animal.

Une avancée sociétale

Une avancée sociétale pour laquelle la fondation 30 Millions d’Amis est pleinement engagée depuis… des décennies :

« Nous avons été parmi les premiers à parler de ce sujet aux Français, en mettant à l’antenne dans l’émission dès l’origine des reportages sur les quelques maisons de retraite qui, à l’époque, avaient déjà saisi l’importance de maintenir ce lien entre l’individu et son compagnon de vie », rappelle Reha Hutin


« Aujourd’hui, nos refuges accueillent trop souvent des chiens et chats dont les maîtres ont été contraints de s’en séparer à contrecœur, lors de leur transfert en Ehpad, déplore la Présidente de la Fondation 30 Millions d’Amis.

 Une tragédie pour ces animaux privés de leur maître de toujours, mais aussi pour ces personnes âgées qui perdent leur soutien émotionnel, parfois même leur seul lien affectif.

Il est indispensable et plus que temps que la loi mette fin à ces situations dramatiques ! »

En permettant à chaque résident d’être accueilli avec son animal domestique, le législateur entend ainsi faire de l’Ehpad « un lieu de vie répondant aux attentes et aux besoins de chaque personne vieillissante, et favoriser le sentiment d’être « chez soi » »

. « Quitter son domicile pour emménager en établissement peut en effet s’avérer perturbant, surtout si le futur résident doit se séparer de son animal domestique, rappellent les députés à l’origine de l’amendement. 

Au-delà de l’attachement à leur compagnon, ce dernier aide le résident à socialiser, à rester actif, mais aussi stimule sa mémoire et lutte contre le phénomène de « glissement », mentionne l’exposé sommaire. 

Les résultats positifs de la médiation animale

C’est d’ailleurs parce que les bienfaits liés à la présence d’animaux de compagnie sont nombreux et reconnus que les initiatives de médiation animale fleurissent.

Ainsi, les bénévoles de l’association « Parole de chien » (association soutenue depuis de nombreuses années par la Fondation 30 Millions d’Amis) et leurs auxiliaires canins, eux-mêmes rescapés d’abandons ou de maltraitance, rendent visite aux résidents d’établissements pour personnes âgées, malades ou porteuses de handicaps.

Leur vie s’en trouve améliorée :

« Certains expriment leur gratitude directement au chien en lui disant :

« Tu es mon rayon de soleil »; d’autres ont même une photo du chien visiteur sur leur table de chevet, sourit Isabelle de Tournemire, la fondatrice de l’association.

Ce sont aussi les soignants qui nous disent à quel point c’est important pour les patients, quand ceux-ci ont demandé une coiffure ou une manucure pour être à leur avantage avant notre visite ! »

« La présence d’animaux de compagnie en Ehpad existe déjà souvent mais c’est mieux d’en faire un droit », précise Jérôme Guedj, député de l’Essonne (PS-Nupes) qui a soutenu l’amendement.

« Permettre à chaque résident d’Ehpad de vivre avec son animal est une question de principe, conclut Philippe Juvin, médecin et député de Hauts-de-Seine à l’origine de l’amendement. 

L’Ehpad est un domicile.

A domicile, on est libre de vivre avec son animal.

Mais quitter son domicile pour un Ehpad est aussi une rupture.

Garder son chien ou son chat, c’est amoindrir cette rupture et favoriser le sentiment d’être « chez soi » ».

Reste désormais à espérer que le Sénat valide les dispositions adoptées par les députés.

Il en va du bien-être de nos amis  et de leur maître !  

 

Poster un commentaire