Une belle diversité.

Nature

Pratiquée dès l’Antiquité romaine, la déforestation à visée agricole et pour la production de bois a laissé des traces en Italie du Sud.

Une nouvelle sensibilité envers la protection de l’environnement, des programmes de reboisement et une gestion appropriée du territoire ont néanmoins partiellement réparé les dommages causés au fil des siècles.

Par ailleurs, l’intervention de l’homme n’a pas toujours des effets négatifs sur l’environnement.

Par exemple, les salines de Margherita di Savoia accueillent chaque année jusqu’à 50000 oiseaux migrateurs.

La faune dans les Pouilles

Proies pendant longtemps des chasseurs, les chats sauvages, les fouines, les cerfs, les renards et les sangliers, tout comme les chevreuils sont depuis quelques décennies des espèces protégées dans la région et ont vu leur nombre augmenter sensiblement.

Le chevreuil vit notamment dans le Parco Nazionale del Gargano (parc national du Gargano), tandis que l’on trouve la lutra lutra, ( voir photo) une espèce rare de loutre, dans les rivières Agri et Noce.

Les montagnes arrondies et boisées du promontoire du Gargano, bien arrosé par les pluies, comptent plus d’espèces d’animaux et d’oiseaux que tout le reste des Pouilles.

Outre les espèces déjà mentionnées, le Gargano accueille 170 des 237 variétés d’oiseaux venant nidifier en Italie.

Perchoirs verdoyants pratiques pour faire étape lors de leur longue migration de l’Europe à l’Afrique, les deux grands lacs du Parco Nazionale del Gargano (lac de Varano et lac de Lesina) et les salines de Margherita di Savoia attirent une profusion d’oiseaux dont des balbuzards pêcheurs, des airons, des flamants, des canards, des échassiers, des cormorans et des grues.

C’est aussi de là que proviennent les derniers signalements du courlis à bec grêle  une espèce très rare, quasiment en voie d’extinction au niveau mondial.

Enfin, le Parco Nazionale dell’Alta Murgia abrite la plus importante colonie italienne de faucons crécerellettes (falco naumanni), autre espèce menacée.

La flore

Des pins d’Alep séculaires couvrent la Foresta Umbra, forêt du Parco Nazionale del Gargano.

On trouve couramment des chênes chevelus, des hêtres, des érables et des sapins à altitude élevée, tandis que des charmes, des chênes pubescents, des noyers et des frênes tapissent les versants. Au printemps, les amateurs d’orchidéesaffluent au Gargano et dans les Murge, qui rassemblent 70% des variétés d’orchidées d’Europe.

Les plaines côtières font la part belle au maquis méditerranéen avec des buissons de genièvre, de lavande, de myrte, d’arbousier et d’herbes aromatiques comme le thym, la menthe, la sauge et l’origan.

Dans le sud des Pouilles, d’immenses figuiers de Barbarie (opuntia) aux feuilles charnues et des caroubiers viennent s’ajouter aux vignes et oliviers qui dominent le paysage du Mezzogiorno.

Il n’est pas étonnant que les Pouilles produisent certaines des meilleures huiles d’Italie.

Au cœur des Murge, les oliviers séculaires entre Ostuni et Lecce sont les plus anciens des 50millions d’oliviers de la région.

Les parcs nationaux des Pouilles

Les Pouilles possèdent deux parcs nationaux. Le Parco Nazionale del Garganoprésente une géographie particulière.

Englobant tout le promontoire du Gargano et la réserve naturelle marine des Îles Tremiti, sa biodiversité reflète ses paysages variés: plages de sable, terrains bas marécageux, côtes rocheuses spectaculaires et un arrière-pays montagneux et boisé.

Au cœur du promontoire, la Foresta Umbra correspond à ce qu’il reste de l’ancienne forêt qui couvrait jadis tout le Gargano.

Ce parc national comprend aussi les zones humides fragiles de Frattarolo et de Daunia Risi ainsi que les lagunes de Lesina et de Varano.

Créé en 2004, le Parco Nazionale dell’Alta Murgia s’étend sur une étendue plus ou moins rectangulaire d’environ 68000 ha dans les Murge, à l’ouest de Bari.

Plus de la moitié de sa superficie se compose d’un sol dur rocailleux.

Des champs cultivés et des forêts occupent le reste.

Des dolines et des phénomènes karstiques superficiels(puli, aven) émaillent le paysage légèrement vallonné au sous-sol calcaire.

Le parc présente un intérêt tant du point de vue naturel qu’architectural.

On y trouve en effet des ouvrages typiques remarquables qui diffèrent selon leur destination: les poste, des constructions entourées de murets de pierre sèche pour protéger les troupeaux des intempéries; les jazzi, des espaces dédiés à l’élevage souvent situés dans des emplacements inaccessibles exposés au sud et ponctués de rochers escarpés; les masserie, des fermes d’où l’on organisait à partir du XVe siècle les travaux agricoles et, enfin, les tratturi, des sentiers herbeux empruntés par les bergers pour la transhumance des troupeaux.

Pas moins de 12 itinéraires vous feront découvrir ce beau parc intéressant.

Les Pouilles comptent par ailleurs une dizaine de parcs régionaux et une vingtaine de réserves.

Les réserves naturelles marines

Même si les longues plages de sable et les criques des Pouilles restent peu fréquentées, hormis en haute saison, il n’en demeure pas moins que leur popularité grandissante accroît les risques de défigurer ce magnifique patrimoine naturel.

Pour faire face à ce danger, trois petites réserves naturelles marines ont pour l’instant été créées le long des 800 km de littoral de la région.

Il reste certes beaucoup à faire, mais c’est un bon début.

Intégrée au Parco Nazionale del Gargano, la réserve naturelle marine des îles Tremiti comprend un petit archipel situé à 22 km du promontoire du Gargano.

Les trois îles principales s’avèrent très différentes les unes des autres.

La plus grande, San Domino, est la mieux équipée en infrastructures touristiques,

San Nicola est la seule à posséder une plage de sable et Capraia se résume à un affleurement rocheux.

La réserve naturelle marine de Torre Guaceto couvre une superficie rectangulaire de 12km² le long de la côte du Salento, au sud de Brindisi.

Elle tire son nom de l’arabe gaw-sit (eau douce). La réserve comporte en effet des zones humides et des étangs d’eau saumâtre, ponctués ça et là de maquis méditerranéen et séparés du littoral essentiellement sablonneux par un cordon de dunes côtières parfois à peine dessiné, parfois plus étendu (comme sur la superbe plage de Punta Penna Grossa).

La plus petite des trois, la réserve naturelle marine de Porto Cesareo, jouxte la ville du même nom .

La zone qu’elle protège est considérée comme l’une des plus belles de la côte occidentale du Salento.

Ses eaux accueillent la mitra zonata, un mollusque gastéropode rare et protégé, apprécié par les collectionneurs de coquillages du monde entier.

Également sur la côte ionienne, le Parco Naturale Regionale di Portoselvaggio date de 1980.

Cette réserve de 516 ha se compose de forêts touffues de pins d’Alep plantés dans les années 1950, d’eucalyptus et de maquis méditerranéen et, sur le littoral, de hautes falaises panoramiques percées de grottes marines.

La protection de l’environnement dans les Pouilles

La prédisposition de l’Italie du Sud aux catastrophes naturelles comme lestremblements de terre et les éboulements n’est pas le seul motif d’inquiétude dans le domaine de l’environnement.

Depuis de nombreuses années, la centrale thermoélectrique FedericoII de l’ENEL à Cerano (Brindisi), considérée en 2006 par le WWF comme le 9e plus gros producteur européen de gaz carbonique et comme la centrale la plus polluante d’Italie, se trouve au cœur des débats. Dans les faits, les Pouilles détiennent le privilège ambigu de posséder non seulement certaines des installations émettant le plus de CO² en Italie, mais aussi le complexe sidérurgique ILVA de Tarente, dont les émissions de dioxines suscitent depuis de nombreuses années et encore récemment de vives inquiétudes.

Mais le tableau n’est pas partout aussi sombre. Signataire du protocole de Kyoto (ratifié en 1997 et entré en vigueur en2005), l’Italie s’est engagée à réduire ses émissions polluantes au minimum de 5% par rapport aux niveaux de 1990 sur la période 2008-2012.

À l’occasion du G8 de 2009, l’Italie (en commun accord avec d’autres pays membres) a confirmé son objectif de parvenir d’ici à 2050 à une réduction d’au moins 50% des émissions globales et de 80% des gaz à effet de serre.

Depuis plusieurs années, la région, les provinces et les communes d’un côté (dans le but de protéger la santé des citoyens et l’environnement) et l’ENEL de l’autre (dans le but de pouvoir continuer son activité) tentent de parvenir à un accord portant sur la réduction des émissions de la centrale thermoélectrique près de Brindisi.

À l’heure où nous écrivons ces lignes, de nombreuses manifestations de la population pour réclamer une réduction immédiate de 30% de l’utilisation de gaz carbonique à la centrale n’avaient débouché sur aucun accord.

Les Pouilles produisent plus d’électricité qu’elles n’en consomment, aussi l’installation de soixante éoliennes sur les collines autour de la petite ville d’Alberona, dans la province de Foggia à la fin des années 1990, a suscité des réactions mitigées.

Si elles dénaturent quelque peu le paysage, elles constituent néanmoins une source efficace d’énergie propre.

Quoi qu’il en soit, le gouvernement ne prévoit pas pour l’instant la construction d’autres parcs d’éoliennes tant que la région des Pouilles n’aura pas présenté un programme énergétique plus détaillé.

Sur la côte, si l’Italie du Sud est parvenue à éviter la dégradation environnementale, la pollution et le bétonnage  fléaux des plages du nord du pays la prise de conscience en matière d’environnement s’impose avec toujours plus d’urgence.

Les spectaculaires grottes marines du promontoire du Gargano figurent parmi les principales curiosités de la région, mais les trop nombreuses embarcations endommagent petit à petit les cavités calcaires fragiles.

Chaque été, l’entrée dans les grottes de quantité de bateaux pollue l’atmosphère et génère des vagues qui créent de l’érosion.

Un débat est donc ouvert sur la nécessité d’appliquer de nouvelles restrictions de vitesse et de réglementer les visites.

Jusqu’ici, l’eau du littoral d’Italie du Sud demeure relativement propre, mais avec la forte augmentation de la fréquentation touristique, la pollution de l’environnement et l’urbanisation à outrance deviennent des menaces sérieuses.

 

Poster un commentaire