Hélas certaines espèces sont menacées et les incendies sont de plus en plus fréquents.

Quelles espèces peut-on observer au Pantanal ?

Outre ses paysages de mangroves et de marécages, le Pantanal est surtout célèbre pour son incroyable faune et flore

Au moins 4700 espèces sont inventoriées dans ce hotspot de biodiversité.

 En 2000, 26,4 millions d’hectares ont été nommés réserve de biosphère par l’UNESCO. 

La troisième plus grande au monde.

La faune emblématique du Pantanal

 80 espèces de mammifères, 650 d’oiseaux, 50 de reptiles et 300 de poissons, le Pantanal grouille de vie, que ce soit dans l’eau ou sur terre

Le plus célèbre habitant du Pantanal est le jaguar( voir photo) classé presque menacé par l’UICN). 

Le félin n’est pas endémique de la zone humide mais c’est là qu’on y retrouve les populations les plus importantes.

 L’autre espèce emblématique des marais du Pantanal est le capybara (Hydrochoerus hydrochaeris), espèce considérée comme peu concernée par une extinction sur la liste rouge.

 Les pumas sont également très nombreux au Pantanal.

La loutre géante est classée en danger d’extinction par l’UICN et on la retrouve aussi bien au Pantanal que dans l’Amazonie.

 Longtemps chassée pour sa peau, Pteronura brasiliensis est particulièrement sensible aux perturbations de son environnement. 

Qualité de l’eau, présence de touristes, concurrence pour la pêche sont quelques unes des menaces qui pèsent sur elle.

Le cerf des marais est l’une des autres espèces menacées que compte ce site d’exception. 

Le plus grand cervidé d’Amérique du Sud, Blastocerus dichotomus, est considéré comme vulnérable en raison d’une population en déclin.

 Le braconnage semble être à l’origine de ce déclin.

Parmi les autres espèces en danger qu’on peut observer au Pantanal, il y a aussi le tatou géant (Priodontes maximus), le grand fourmilier (Myrmecophaga tridactyla) ou encore le pécari à lèvres blanches (Tayassu pecari), tous trois vulnérables à l’extinction.

Les oiseaux

On dénombre 650 espèces d’oiseaux au Pantanal et quoi de plus logique que de trouver dans la plus grande zone humide du monde plus courantes comme l’ara bleu (Ara ararauna) qui n’est pas considéré comme menacé).

On dénombre 650 espèces d’oiseaux au Pantanal et quoi de plus logique que de trouver dans la plus grande zone humide du monde de nombreuses espèces d’échassiers ! 

Grace à leurs longues pattes, les échassiers sont tout à fait adaptés à la vie marécageuse.

 Parmi eux, des oiseaux emblématiques comme le symbole du Pantanal le Jabiru (Jabiru mycteria), espèce non menacée à l’aire de répartition très importante mais aussi des oiseaux beaucoup plus connus en Europe comme des hérons, des aigrettes, des martins-pêcheurs.

On trouve également plus d’une vingtaine d’espèces de perroquets et de perruches au Pantanal et parmi elles des espèces menacées comme le plus grand des perroquets, l’ara hyacinthe (Anodorhynchus hyacinthinus) espèce vulnérable, mais aussi d’autres qui abrite un projet de conservation des aras bleus, a été touchée par les flammes durant l’été 2020.

 La palmeraie composée de 25.000 hectares de palmiers Acuri, dont les fruits constituent le régime alimentaire de l’oiseau, et qui accueillait 15 % de la population de aras bleus du Pantanal, a brûlé lors des incendies.

Le Pantanal héberge aussi une grande population variée de toucans dont le plus connu, le toucan toco(Ramphastos toco), mais aussi quelques rapaces mythiques comme la harpie féroce et le caracara huppé (Caracara plancus).

Les reptiles

Dans la plus grande zone marécageuse du monde, les reptiles aquatiques sont forcément très variés. 

Au Pantanal, on compte quelques espèces emblématiques d’Amérique du Sud comme les caïmans appelés « jacarés ou yacaré » (Caima yacare, non menacé). 

Longs de 2,5 mètres, ils grouillent dans les fleuves et sur les rives des mangroves.

Dans les eaux du Pantanal, le danger ne vient pas des mâchoires des caïmans, mais plutôt des nombreuses espèces de serpents : pas moins de 26 !

 Les plus mythiques : l’anaconda jaune (Eunectes notaeus) plus répandu au Pantanal que son cousin l’anaconda vert, les serpents corail mais aussi boas constrictors et fers de lance. 

D’ailleurs, trois espèces de serpent fer de lance sont endémiques du Pantanal : le Jararaca (Bothrops jararaca), Bothrops jararacussu, et Bothrops moojeni.

Leurs morsures sont très dangereuses.

La flore emblématique du Pantanal

Le site du Pantanal est célèbre pour sa faune mais aussi, et c’est moins connu, pour sa flore. 

On y compte l’une des plus grandes diversités de plantes aquatiques du monde et notamment les célèbres nénuphars géants qui peuvent comporter jusqu’à 40 feuilles de trois mètres chacune. 

Les fleurs s’ouvrent à la tombée de la nuit et émettent de la chaleur qui attire les différents insectes pollinisateurs. 

Autres fleurs aquatiques, les papyrus ! On retrouve plusieurs espèces au Pantanal comme le papyrus géant et le papyrus du Mexique.

En dehors de cette végétation aquatique, la flore du Pantanal se constitue de légumineuses, de graminées et d’herbacées qui s’adaptent facilement aux inondations saisonnières et qui jaunissent durant l’hiver, la saison sèche, donnant une impression de savane (paysage du Cerrado).

Les paysages du Pantanal changent en effet selon que la zone est inondée une partie de l’année ou pas. 

Des forêts tropicales sèches (eh oui, ça existe !) cohabitent dans les hauteurs avec la savane boisée appelée Cerradao plus dense. 

Enfin, les savanes ligneuses, qu’on appelle simplement « prairies » sont en revanche recouvertes par l’eau une partie de l’année.

Quelques arbres sont devenus emblématiques du Pantanal comme le manduvi (Sterculia apetala), appelé couramment « arbre du Panama ». 

Autre arbre répandu dans cette zone humide, le copaïba qui peut atteindre 40 mètres de haut. 

On utilise sa résine pour créer un baume médicinal, appelé baume de copahu ou baume d’Amazonie, qui possède des propriétés anti-inflammatoires et antalgiques importantes.

Quelles sont les menaces principales qui pèsent sur le Pantanal ?

Le Pantanal demeurait jusqu’à récemment l’une des zones humides les plus protégées au monde.

Difficiles d’accès, voire dangereuses à cause de sa faune, ces terres et ces marécages semblaient ne pas subir les affres de la main de l’homme.

Mais au fil des ans et du développement de l’agriculture au Brésil, la pression anthropique s’est faite de plus en plus visible.

L’expansion de l’agriculture

L’élevage et l’agriculture sont les premières menaces qui pèsent sur les terres du Pantanal

L’élevage, parce que le bétail mange et piétine la végétation sur les terres non inondées.

 Et l’agriculture, parce qu’elle grignote année après année du terrain. 

En 2012, le WWF a publié une étude révélant que « 15% de la couverture végétale du Pantanal avaient déjà été détruits par les cultures de soja et les pâturages pour le bétail dans le Planalto, une zone d’agriculture intensive située en amont ». 

Depuis, les choses ne se sont malheureusement pas arrangées et particulièrement depuis l’élection du nouveau président Jair Bolsonaro.

Le plateau du Planalto se compose de milliers d’hectares d’agriculture intensive.

 Des cultures qui utilisent de nombreux pesticides et autres produits polluants qui se déversent dans les fleuves alimentant le Pantanal

Par ailleurs, des barrages hydro-électriques sont construits pour alimenter les zones agricoles. 

De plus, pour gagner en terres de cultures, les propriétaires privés n’hésitent pas à défricher leurs terrains  par le feu souvent  et, petit à petit, la végétation du Pantanal perd du terrain.

Les incendies

Durant la saison sèche, c’est à dire l’hiver dans l’hémisphère sud et l’été dans l’hémisphère nord, le Pantanal revêt un tout autre aspect.

 L’eau des fleuves se retire dans leur lit et laisse place à une végétation de prairie qui, sous l’effet de la chaleur, devient vite inflammable. 

Chaque année ou presque, la zone humide s’enflamme, souvent à cause de feux criminels. 

Mais depuis 2019, ces incendies ont pris une dimension très préoccupante

L’année 2020, avec son record de sécheresses, voit ces incendies avoir une intensité encore jamais égalée.

Citée par le magazine Sciences et Avenir, Cátia Nunes da Cunha, biologiste brésilienne à l’Université Fédérale du Mato Grosso et chercheuse au centre de recherches du Pantanal, explique : 

« Les feux forment très rapidement des fronts immenses qu’il est impossible de traverser, et qui ne laissent nul espace pour la fuite. 

C’est ce qui explique la mortalité très élevée pour la faune sauvage

Par endroits, les incendies se propagent sous la matière organique sèche accumulée. 

Cela forme alors un piège mortel lorsqu’un animal marche dessus et que le sol s’effondre sous lui. »

La biodiversité exceptionnelle du Pantanal est donc plus que jamais en danger.

 

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