Nous espérons que l’on gardera une agriculture qui va fixer toujours le bien être animal avant la simple productivité .

Contestée depuis son ouverture en 2014 dans la Somme, la « ferme des 1 000 vaches » va fermer début 2021.

L’entreprise était devenue un symbole de l’industrialisation de l’élevage.

« Une usine. Où ne comptent ni les humains ni les vaches ni même ce qu’ils produisent ensemble ».

C’est ainsi que Jocelyne Porcher de l’Inra présente la ferme des mille vaches, mille « ouvrières invisibles », dans les colonnes de Marianneen 2014.

Cette année-là, le projet de ferme-usine près d’Abbeville mobilise contre lui la Confédération paysanne et les associations écologistes.

Née à l’initiative du fondateur d’une entreprise de BTP, cette ferme industrielle d’un nouveau genre, réunissant 1 000 vaches, vise la rentabilité grâce à une unité de méthanisation qui transforme leurs excréments en biogaz.

Mais contre un modèle productiviste dont la France est encore épargnée alors qu’il est commun en Allemagne, de nombreuses voix se sont levées.

Contestée depuis son ouverture, l’entreprise devra fermer le 1er janvier 2021.

LA FIN DE LA DANSE DES VACHES

Finalement ouverte en septembre 2014 à Drucat, petite commune de moins de mille habitants dans la Somme, l’exploitation géante n’a l’autorisation de n’exploiter que 500 bovins, une limite dont elle s’affranchira.

Pendant 6 ans, la ferme a fait l’objet d’un long combat judiciaire.

Ainsi en 2016, Maitre Sylvie Topalof plaide pour deux associations de défense des animaux qui exigent que l’exploitation soit soumise à une expertise indépendante.

Si leur demande n’a jamais abouti, la procédure a largement participé à la médiatisation de l’affaire.*

L’époux de Sylvie Topalof, Alain Finkielkraut, a également soutenu cette cause, exprimant publiquement son émotion devant « la danse des vaches » qui sautillent lorsqu’elles sortent de l’étable au printemps, alors que dans la ferme-usine les bovins ne voient jamais la lumière du jour.
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la justice a obligé le site à ramener son cheptel à 500 bovins, et payer des pénalités pour avoir dépassé « de 59% »
l’effectif fixé par l’Etat.

La ferme justifie aujourd’hui la décision de fermeture par un contexte défavorable et « le manque de visibilité », dû notamment à la réorientation de la coopérative belge chargé de la collecte.

« Si nous avions eu 1 000 vaches, le modèle était viable », déplore le porte-parole de la ferme auprès de l’AFP.

La Confédération paysanne a de son côté salué une « victoire majeure » contre « un symbole de l’industrialisation de l’agriculture

Plusieurs de ses membres avaient été condamnés à des peines de prison avec sursis en 2014 pour s’être introduits sur le chantier de la ferme.

Une condamnation annulée par la Cour d’appel d’Amiens en 2015, tout en maintenant les amendes.

Le syndicat agricole classé à gauche a fait de cette ferme un emblème de l’industrialisation de l’élevage et de l’agriculture contre laquelle elle lutte, dénonçant « un modèle économique destructeur pour les paysans, la vie des territoires et la planète ».

Le procès et des manifestations réunissant des milliers de personnes avaient été autant d’occasions de faire entendre cette voix.

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