Élevage
Le broyage des poussins mâles et la castration à vif des porcelets seront interdits à partir de janvier 2022
Promis par Didier Guillaume il y a près de deux ans, l’élimination des poussins mâles par broyage ou gazage dans les élevages industriels sera interdite à partir du 1er janvier 2022, a annoncé Julien Denormandie, le ministre de l’Agriculture, dans une interview accordée au Parisien, ce dimanche.
« Le Conseil d’État sera saisi à la fin de l’été d’un projet de décret, qui imposera qu’au 1er janvier 2022, tous les couvoirs de poules devront avoir installé ou avoir commandé des machines permettant de détecter le sexe des poussins en incubation dans l’œuf, avant éclosion », a-t-il expliqué.
« 2022 sera donc l’année de la fin du broyage et du gazage des poussins mâles en France ».
Dans le cadre de la production industrialisée d’œufs, les poussins éclosent dans des couvoirs, dont les propriétaires vendent ensuite les futures poules pondeuses aux éleveurs.
Après éclosion, les poussins mâles sont immédiatement tués, la filière jugeant qu’il n’est pas rentable de les nourrir, au contraire des femelles appelées à devenir des poules pondeuses.
Cette pratique, critiquée à juste titre par les défenseurs des animaux, est pour l’instant jugée incontournable par l’industrie avicole pour des raisons économiques.
A la place, les producteurs devront utiliser des machines qui utilisent la technique de sexage dans l’œuf choisie, la spectrophotométrie, ou encore « sexage in ovo ».
Cette technologie consiste à détecter le sexe des embryons pour écarter les mâles de la production avant qu’ils n’éclosent.
La spectrophotométrie « permet de distinguer, à travers la coquille, la couleur des plumes des embryons mâles, différente de celle des embryons femelles », a précisé Julien Denormandie, annonçant que « les machines seront installées pour deux tiers de la production en France dès la fin du premier trimestre 2022 ».
Vers une réglementation européenne ?
Selon le ministre de l’Agriculture, l’État accordera « dans le cadre du plan France Relance », 10 millions d’euros sous forme de subventions, « dans la limite de 40 % du montant de chaque investissement ».
Le prix des œufs va-t-il augmenter pour les consommateurs ?
Oui, mais seulement « d’un centime d’euro en plus sur le prix d’une boîte de six œufs ».
La France, aux côtés de l’Allemagne, va également proposer « la mise en place d’une réglementation européenne reprenant cette interdiction de la fin de l’élimination des poussins mâles », a fait savoir Julien Denormandie.
Mais ce n’est pas tout.
Le ministre de l’Agriculture a également annoncé la fin de la castration à vif des porcelets au 1er janvier 2022.
Et pour les éleveurs qui souhaiteraient continuer à utiliser cette méthode, il faudra opter « pour une castration sans douleur après une anesthésie locale ».