Hélas cette exportation est encore importante mais elle est encore bien pire au Canada .

Chaque année, plusieurs milliers de chevaux sont transportés par avion jusqu’au Japon pour y être engraissés, puis abattus.

La France est devenue le second exportateur d’équidés vivants vers cette destination, après le Canada.

Un paradoxe, alors que le consommateur français se détourne de la viande chevaline avec une consommation divisée par 11 depuis les années 1980…

Parcourir 10.000 km à travers le ciel… pour mourir !

Au Japon, où la viande chevaline fait l’objet de spécialités culinaires, sa consommation dépend en grande partie d’importations, sous forme réfrigérée mais également d’animaux d’élevage acheminés vivants et abattus sur-place.

Les principaux exportateurs d’équidés vers le pays du Soleil-Levant sont le Canada pour une écrasante majorité (81 %) suivi de la France (21 %).

Ainsi, sur les 5900 chevaux de boucherie exportés vivants par notre pays en 2019, 959 ont été vendus au Japon (IFCE – FranceAgriMer, 2020), imposant aux équidés concernés un trajet aérien d’au moins 12 heures !

La sensibilité particulière des espèces équines en matière de transport de longues distances

« Une fois de plus, ce sont des animaux vivants qui sont exportés pour réduire les coûts !

Un supplice terrible pour les chevaux dont on sait qu’ils ont une sensibilité à fleur de peau.

Un voyage interminable vers la mort, où ils sont affolés, blessés, mutilés, dénonce Reha Hutin, Présidente de la Fondation 30 Millions d’Amis.

Comble de l’absurdité, le peu de viande équine encore vendue en France est en majorité importée de l’étranger, principalement d’Uruguay et d’Argentine, où les équidés sont abattus dans des conditions atroces ! »

Des photos prises dans des aéroports canadiens par l’ONG Canadian Horse Defence Coalition montrent ainsi des chevaux entassés par 3 ou 4 par caisse de bois, chaque avion transportant une cargaison d’une centaine d’équidés.

« C’est inhumain, fustige Sinikka Crosland, présidente de l’association, interrogée par leGuardian (27/03/2021).

Ces caisses ont la taille d’un box conventionnel où l’on garderait normalement un seul cheval, et ils mettent jusqu’à trois ou quatre équidés dedans. »

Si les conditions de transport des chevaux exportés par la France sont moins documentées qu’outre-Atlantique, celles-ci sont toutefois censées répondre du moins, en théorie aux standards de l’Association Internationale du Transport Aérien (IATA).

« Il n’y a pas de règles spécifiques au niveau européen, de ce que nous savons », déplore Stéphanie Ghislain, responsable du programme « commerce et bien-être animal » pour l’ONG Eurogroup for Animals, jointe par 30millionsdamis.fr.

La sensibilité particulière des espèces équines en matière de transport sur de longues distances est néanmoins pointée du doigt dans un rapport de l’autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA, 2011).

« Les équidés ont du mal à maintenir leur posture lors des mouvements brusques de l’appareil, en raison de leur centre de gravité [le point d’équilibre de leur corps, NDLR].

Ils courent donc un risque élevé de blessures », notent les experts.

« Le stress peut également avoir un impact négatif sur leur système immunitaire, entraînant un risque plus élevé de propager des maladies, ajoute S. Ghislain.

Les transports d’équidés sur de longues distances présentent des risques à la fois pour la santé animale et la santé publique. »

Au Japon, des fermes d’engraissement à la « gestion piteuse »

Les prospections dans les fermes françaises auraient débuté en 2016, en Bretagne :

« Au Japon, on manque de place.

Faire se reproduire les animaux là-bas est difficile, précise Stéphanie Ghislain.

Ils préfèrent donc importer des animaux vivants, suivant des règles strictes en termes sanitaires c’est pour cela qu’ils se détournent du Canada et que la France est une « bonne cible » puis les garder sur des fermes d’engraissement et les abattre à domicile. »

Menée en 2017 par les militants japonais de l’ONG Animal Rights Center Japan (ARCJ), une enquête révèle le sort cruel des équidés dans les fermes d’engraissement, où ils sont détenus pendant une année avant leur départ vers l’abattoir.

« A cause du manque d’exercice, les chevaux se cabrent, et ils se déplacent serrés les uns contre les autres, détaillent les activistes locaux.

La ferme décrite dans notre rapport offrait certes de « meilleures » conditions de vie que la plupart des élevages bovins en termes de surface par animal.

Toutefois, la gestion était piteuse, [l’endroit] visiblement infesté de parasites. (…)

Il semblait y avoir trop de chevaux par rapport à l’espace disponible. »

Photos à l’appui, les militants auraient observé de nombreuses blessures non soignées.

La viande chevaline n’a plus la « cote » dans l’hexagone

En France, « l’intérêt » économique de l’exportation de chevaux s’expliquerait notamment par le fait que la viande chevaline n’a plus la « cote » dans l’hexagone.

En 2019, la consommation de chair équine concernait à peine 1 foyer sur 10, atteignant quelque 7.600 tonnes équivalent carcasse (IFCE – FranceAgriMer, 2020).

Un chiffre divisé par 11 depuis le début des années 1980.

« Je peux entendre l’argument économique, réagit la responsable de programme pour Eurogroup for Animals.

[Mais] d’un point de vue du bien-être animal, ça ne tient évidemment pas la route.

Tout d’abord, cela implique beaucoup de transport (pour les tests sanitaires, pour regrouper les animaux, les peser, les emmener jusqu’à l’aéroport), et un très long trajet en avion.

Ensuite, le Japon n’a pas de standards de bien-être animal en termes d’abattage ; la situation a été dénoncée par nos collègues japonais. »

Concernant l’abattage des chevaux au Japon, « il n’y a pas de standard effectif, confirme Chihiro Okada, directeur de l’ONG Animal Rights Center Japan, contacté par 30 millions d’amis.fr.

La loi stipule que la douleur devrait être réduite le plus possible, mais la méthode d’abattage n’est pas spécifiée et l’étourdissement n’est pas obligatoire, bien qu’il soit généralement pratiqué pour les chevaux, les vaches et les cochons. »

« La viande chevaline est comme le foie gras, personne ne le prépare et ne le mange à la maison.

Les gens en consomment lorsque le plat figure au menu du restaurant, précise le responsable de l’ONG.

C’est plus courant dans certaines zones telles que la préfecture de Kumamoto [au sud-ouest de l’archipel,]. »

Interdire l’exportation d’animaux vivants hors de l’UE

Des négociations à venir entre l’UE et le Japon offrent toutefois un espoir de changer la donne.

« L’accord de partenariat économique UE-Japon [entré en vigueur le 1er février 2019, contient une provision permettant de mettre en place un groupe de travail entre l’UE et le Japon sur les questions de bien-être animal.

Ce groupe devrait bientôt être lancé et nous espérons que l’UE pourra l’utiliser pour soulever cette question », projette Stéphanie Ghislain.

Toutes espèces animales confondues, une commission d’enquête sur les transports d’animaux d’élevage a par ailleurs été lancée à l’échelle européenne.

Alors que les scandales se succèdent le dernier en date concernant 130.000 moutons coincés à bord de navires lors du blocage du Canal de Suez(3/2020)

Il est plus que jamais urgent d’interdire l’exportation d’animaux vivants hors de l’UE comme le réclame la Fondation 30 Millions d’Amis à travers une pétition.

 

 

Source : 30 Millions d’amis

Commentaires (2)

  1. Répondre
    Guennou christine says:

    Merci mille fois pour votre combat et votre dévouement.
    Sachez que la majeure partie des français sont enfin désireux que toute cette barbarie cesse mais encore faut il que l’état ne collabore pas avec les bourreaux.
    Je vous embrasse et prenez bien soins de vous de vos proches et vos animaux😘

    • Répondre
      sflorange says:

      Bonjour, évidemment je suis d’accord avec vous et évidemment aussi l’état est aussi grandement responsable de cela , d’autant plus que le moins que l’on puisse dire c’est que notre gouvernement actuel n’œuvre pas pour les animaux

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