« La société ne peut plus admettre de tels actes. »
La Grèce vient de franchir un grand pas en faveur du bien-être animal.
A la suite d’un discours passionné de son ministre de l’Agriculture Makis Voridis, le Parlement a en effet voté à l’unanimité un durcissement des sanctions contre les actes de cruauté animale (5/11/2020).
Jusqu’à 10 ans d’emprisonnement !
De simples ‘’délits’’, les « empoisonnements, le fait de pendre, de brûler, de mutiler des animaux » deviennent des ‘’crimes’’, à la faveur d’une nouvelle loi.
Désormais, quiconque est condamné pour avoir torturé ou tué un animal risquera jusqu’à 10 ans d’emprisonnement et 25 000 à 50 000 euros d’amende, au lieu d’un an de prison minimum et de 15 000 euros d’amende auparavant.
Quant aux actes de maltraitance animale, ils seront sanctionnés à minima d’un an d’emprisonnement et d’une amende comprise de 3 600 à 18 000 euros.
L’adoption d’une telle loi a été accélérée alors que plusieurs actes de cruauté ont émaillé la société hellène ces dernières semaines.
La police grecque estime qu’entre janvier et juin 2020, 2 644 signalements de maltraitance et 778 plaintes ont été enregistrés.
« Les récents cas de tortures d’animaux, notamment en Crète, soulignent l’importance d’introduire un cadre pénal plus sévère, qui rendra plus efficaces les poursuites et les punitions de ces tortionnaires », avait justifié le ministre de l’Agriculture peu avant la présentation de la loi au Parlement.
Des cas de cruauté animale qui ont fait tout basculer
Et pour cause, un professeur a récemment été filmé en train de donner des coups de couteau et asséner des coups de barre de fer à un chien près du Pirée, mi-octobre.
Quelques jours plus tôt, les images d’un quinquagénaire attachant son chien avant de l’émasculer à La Canée, en Crète, ont profondément choqué sur les réseaux sociaux (5/10/2020).
Heureusement, l’animal a survécu grâce à l’intervention d’un touriste qui a immédiatement appelé les autorités et fait détacher le chien.
Après avoir vécu les pires atrocités, Reino ( voir photo) réapprend à vivre sereinement chez une famille d’accueil
« Reino (ndlr: le nom du chien) va beaucoup mieux, confie d’ailleurs Kostis Terezakis, le vétérinaire qui a pris en charge le chien, contacté par 30millionsdamis.fr.
Malheureusement, il est trop fréquent de voir ce genre de débordements en Grèce.
La loi est trop permissive.
L’homme qui a fait subir ces atrocités à Reino ne risque qu’une petite amende.
Peut-être qu’avec cette nouvelle loi, ces cruautés n’auront plus lieu… »
L’espoir des associations de protection animale
Un espoir que partagent bon nombre d’associations de protection animale en Grèce.
« Peut-être que ces personnes réfléchiront à deux fois avant de commettre ces brutalités avec leurs animaux, analyse Elizabeth Iliakis, fondatrice et directrice de The Souda Shelter Project, le refuge animalier qui a placé Reino en famille d’accueil.
Le martyre de Reino a été énormément dénoncé sur les réseaux et par plusieurs célébrités en Grèce.
Il était devenu le symbole d’une certaine permissivité législative.
Mais pour que les choses rentrent dans l’ordre, il faut surtout que la loi soit respectée.
Si tel est le cas, nous pourrions obtenir de bons résultats. »
En France, une loi dans les tiroirs de l’Assemblée nationale
En France, le député Loïc Dombreval (LaRem) a déposé une proposition de loi visant à améliorer le bien-être des animaux dans laquelle il est également prévu un durcissement des sanctions pénales.
Les actes de cruauté seraient ainsi passibles de peines pouvant atteindre 5 ans de prison et 75 000 euros d’amende (contre 2 ans de prison et 30 000 euros d’amende, peine actuellement en vigueur ; hélas rarement appliquée et moindre que pour le vol d’une chose…).
Toutefois, cette proposition de loi, qui reprend bon nombre de propositions de la Fondation 30 Millions d’Amis, reste toujours dans les tiroirs de l’Assemblée nationale.
La Fondation 30 Millions d’Amis qui a obtenu que l’animal soit reconnu dans le Code civil – comme un « être vivant doué de sensibilité » en 2015, se bat pour un nouveau statut de « personne animale ».
Le but ?
Faire des animaux de véritables sujets de droits, protégés pour eux-mêmes et dans leur intérêt propre !
Il ne s’agit pas d’accorder aux animaux les mêmes droits qu’aux êtres humains, mais de leur reconnaître une personnalité juridique assortie de droits fondamentaux.
Source : 30 Millions d’amis