Biosphère de Terre-Neuve et du Labrador
La biosphère, qui regroupe toute la vie sur la Terre, peut être subdivisée en régions géographiques déterminées appelées biomes.
Un biome est une région au climat distinct où vivent des plantes et des animaux caractéristiques.
Le territoire de Terre-Neuve et du Labrador comporte deux biomes : la toundra et la taïga.
La toundra
La toundra est une zone subarctique caractérisée par des hivers longs et froids et par des étés courts et chauds.
Les précipitations, sous forme de pluie et de neige, y sont peu abondantes, d’où l’épithète de « désert froid » qu’on lui accole parfois.
À un mètre de profondeur, le sous-sol de la toundra est gelé en permanence : c’est ce qu’on appelle le permafrost.
Comme le permafrost empêche le drainage de l’eau, celle-ci tend à s’accumuler en mares peu profondes.
Arbres et grands arbustes sont absents de ce paysage , royaume d’une flore naine d’arbustes et d’herbacées, de mousses et de lichens.
Les mammifères de la toundra sont le petit caribou arctique, le boeuf musqué, le loup arctique, le renard arctique, le lièvre arctique, le lemming et plusieurs espèces de campagnols… de même que l’ours blanc, carnivore au règne incontesté.
Au printemps, de nombreuses espèces d’oiseaux viennent y pondre et y élever leurs petits; l’automne venu, ils partent vers le sud passer l’hiver sous des climats plus cléments.
La taïga
La taïga s’étend généralement au sud de la toundra; il y fait très froid l’hiver, mais la saison de croissance y est plus longue; la pluie et la neige y sont aussi plus abondantes.
Ce biome présente des sols acides, pauvres en substances nutritives essentielles comme l’azote et le phosphore.
La flore y est dominée par les conifères, surtout le sapin baumier et l’épinette noire; les principaux feuillus sont le bouleau à papier, le peuplier faux-tremble et le sorbier.
La taïga est l’habitat de l’élan d’Amérique, de l’ours noir, du lynx du Canada, du renard roux, de la martre des pins, de l’hermine et du vison; ses cours d’eau, ses étangs et ses lacs foisonnent de castors, de rats musqués et de loutres de rivière.
Ce biome comporte aussi de vastes terres humides, en particulier des tourbières et des fens.
Le Labrador
Le nord du Labrador est une toundra typique, alors que le sud du Labrador est un bon exemple de taïga.
L’île de Terre-Neuve n’entre dans aucune de ces catégories.
Bon nombre des animaux et des plantes communs ailleurs en Amérique du Nord n’y sont pas représentés, à cause des glaciers qui recouvraient toujours son territoire il y a à peine 10 000 ans.
L’île ayant émergé des glaces littéralement décapée de toute vie, ce sont donc les plantes et les animaux du continent adjacent qui l’ont lentement recolonisée.
Les vents d’ouest dominants ont amené les spores de lichens et de mousses, et peut-être même les graines les plus légères; mais toutes les plantes n’ont pas fait le voyage, si bien qu’il y a moins d’espèces végétales sur l’île que sur le continent adjacent.
Les insectes volants sont venus par la voie des airs, et les mammifères aquatiques comme le castor, le rat musqué et la loutre, ont passé le détroit à la nage.
D’autres ont emprunté la banquise qui se forme en hiver entre le continent et l’île.
Seuls les poissons d’eau douce capables de survivre en eau salée (anadromes) ont pu nager jusqu’à l’île.
Les animaux qui hibernent (comme le tamia, les grenouilles et bien d’autres) n’ont pas pu traverser non plus.
Par conséquent, on trouve très peu de mammifères indigènes sur l’île : 14 espèces seulement, par rapport aux 42 qu’on rencontre au Labrador.
Aucun raton-laveur, moufette, ni porc-épic sur l’île!
Et, bien que les serpents ne soient pas originaires de l’île, un reportage de la CBC (en anglais seulement) a révélé que, sur la côte ouest, les serpents se reproduisent depuis au moins l’année 2009.
L’île de Terre-Neuve
Vu la longue histoire de colonisation européenne à Terre-Neuve, la proportion des plantes herbacées et des insectes introduits y est très importante.
En effet, les migrations humaines sont accompagnées de migrations floristiques et fauniques, parfois accidentelles (dans le fourrage des animaux), parfois voulues (dans les jardins).
L’élan d’Amérique, le lièvre d’Amérique, l’écureuil roux, le tamia rayé et la musaraigne cendrée ont tous été introduits sur l’île pour jouer des rôles spécifiques dans la faune.
La côte
Les eaux qui baignent la Province sont considérées comme boréales ou subarctiques.
En hiver, de la glace se forme en mer le long de la côte du Labrador et des côtes ouest et nord-est de l’île de Terre-Neuve.
En été, les températures de surface y dépassent rarement les 16 oC.
La côte est essentiellement constituée de rochers où s’accrochent toutes sortes de créatures végétales et animales.
Les plantes dominantes de la côte sont les algues brunes, surtout le fucus vésiculeux, l’ascophylle noueuse, les varechs et les laminaires, mais on observe aussi plusieurs espèces d’algues rouges et vertes.
Les créatures les plus communes de cet habitat sont les balanes, les patelles, les bigorneaux, les moules bleues, les anémones de mer, les holothuries, les oursins, les étoiles de mer et les crabes communs.
Les eaux du littoral sont le domaine des poissons (morue, chabot, tanche, etc.) et des mammifères marins (dauphins, marsouins et baleines).
Diverses espèces de phoques fréquentent aussi les côtes, notamment le phoque du Groenland et le phoque à crête, qui viennent au printemps mettre bas sur la banquise.
Ours Polaire ( voir photo)
Communs dans la toundra, les ours polaires sont aussi souvent observés plus au sud, surtout au printemps, lorsque la banquise de la côte du Labrador se fragmente et est emportée vers le sud par les courants marins.