L’Ane étant un animal très sentimental, supportant mal la solitude, il est souvent conseillé de prendre un couple d’Anes .

I  L’âne, cet inconnu

Vous êtes convaincu qu’un âne serait le plus agréable des animaux de compagnie. 

Certes, il a son caractère, il ne supporte pas les mauvais traitements, et comme il est intelligent, dans ce cas, il peut vraiment être têtu et récalcitrant, à la hauteur de sa réputation.

Les fréquentant quotidiennement, nous considérons que les ânes élevés correctement, c’est-à-dire habitués à voir en l’homme un animal bienveillant, font preuve de beaucoup de bonne volonté.

L’âne n’obéit pas si la demande est mal faite ou si elle peut entraîner des conséquences fâcheuses, de son point de vue. 

S’il refuse de passer une rigole, c’est qu’il veut avant de se décider s’assurer qu’il ne craint aucun danger.

II est donc nécessaire de le connaître un peu afin d’éviter de graves erreurs. 

Originaire de l’Afrique du Nord et du Moyen Orient, régions sèches, désertiques et chaudes, il a gardé le goût des plantes épineuses, dures et ligneuses qui résistent à ces climats.

 Vous serez donc enchantés de l’aide apportée par votre compagnon au défrichage de votre lopin de terre : ronces, orties (certains ânes ne les mangent que coupées…), acacias, rien ne lui résiste. 

Aussi, aurez-vous mauvaise grâce de le corriger, si, à l’occasion, il taille vos rosiers grimpants : il ne comprendra pas ! 

L’âne est un animal grégaire.

 Dans les régions d’Afrique où il vit à l’état de semi liberté, il se déplace en bande et parcourt des distances importantes à la recherche de nourriture. £

Il lui faut donc un compagnon : un autre âne, une chèvre, une brebis, une oie … et vous en l’occurrence.

Une prairie bien grasse et close n’est pas son terrain normal. Il faut donc réfléchir, compte tenu de ce qu’est un âne, à l’environnement que vous allez pouvoir lui offrir. 

De plus, si vous tenez à votre mois de vacances, loin de votre domicile et que cela signifie que votre âne restera seul dans un pré tout ce temps, renoncez absolument à votre projet.

 Il y a des animaux de compagnie plus faciles à transporter. 

Ensuite, il faut que tout soit prêt pour l’accueil de votre âne avant son arrivée, c’est à dire :  un terrain adéquat , un abri confortable ,un lieu pour le stockage du foin et de la paille (environ 500 kg de chaque, soit un volume de 6 m3). 

Recherchez un maréchal ferrand pour parer régulièrement les sabots, et sachez-en le coût (au moins deux ou trois fois par an) ; prévoyez de donner du vermifuge à votre âne (dose en fonction du poids de l’animal) au moins deux fois l’an. 

Vous n’oublierez pas aussi de le vacciner (tétanos, grippe). 

Ces deux vaccins sont à faire tous les deux à la même date. 

Pour les ânes qui voyagent, et pour les ânesses en gestation, il est fortement conseillé de les faire vacciner contre la rhino-pneumonie.

Il est difficile de chiffrer les coûts d’entretien d’un âne. 

Les prix et les coûts varient avec les régions, les opportunités, la capacité de chacun à bricoler un abri, réparer une clôture, … 

II faut tenir compte du fait que les frais d’acquisition ou de location d’un terrain, sa clôture, l’aménagement ou la construction d’un abri sont faits pour longtemps (un âne peut vivre 40 ans et plus). 

Peut-être pensez-vous charrette, harnais, etc. ?

II – Le terrain

C’est la première chose à laquelle on pense quand on envisage d’acquérir un âne. 

Une superficie d’environ 5000 m2, (au moins 3000 m2), est nécessaire pour que votre âne puisse prendre un peu d’exercice et y trouver de la nourriture. 

Il n’est pas nécessaire de disposer d’une belle et riche prairie bien plate. 

Un terrain accidenté avec des écrans végétaux convient très bien. 

Si le terrain est proche de votre maison, c’est parfait, sinon pensez à rendre visite à votre animal tous les jours. 

Vérifiez que tout va bien, qu’il ne manque ni d’eau, ni de nourriture, …et qu’il n’a pas trouvé une faille dans la clôture. 

Divisez votre terrain au moins en deux parcelles, même s’il est petit. 

À cela plusieurs raisons :  l’âne broute de-ci, de-là, en fonction de son instinct qui le guide vers les plantes de son choix. 

C’est pour cela qu’une prairie naturelle, riche en espèces végétales avec quelques buissons, lui convient mieux qu’une belle prairie artificielle.

 Mais il aura tendance à racler certains endroits et à en délaisser d’autres. il délaissera notamment les endroits où il a fait ses besoins. 

Les plantes qui y poussent sont des repaires de parasites.

 Il faut couper les refus et ramasser les crottins ou les étendre.

 Le fait de changer de parcelle cassera le cycle du parasitisme (2 à 3 semaines).

 III – La clôture

Si votre terrain n’est pas clos, c’est là un poste important.

La clôture type paddock à chevaux en lisses de bois, n’est pas la plus efficace. 

Un âne est fort capable de se baisser pour passer sous une barre ; s’il peut passer une tête entre deux barres, il poussera jusqu’à ce que ça cède, en vertu du vieil adage qui affirme que l’herbe est meilleure de l’autre côté de la barrière. 

Si une telle clôture existe déjà, il faut la compléter par des fils intermédiaires. 

Le grillage type URSUS, grillage à moutons, complété par un rang de fil torsadé au sommet, moins agressif qu’un barbelé, convient.

L’âne est suffisamment sage pour respecter ce type de clôture et ne pas se blesser. 

Si des haies limitent votre terrain c’est parfait si elles sont doublées d’une clôture de fil barbelé. 

Gilbert, lâne du Jorat, source: pixabay.com

Aucune haie, si épaisse soit elle, n’est capable d’arrêter un âne. 

Nous avons vu qu’il adore grignoter les arbustes, les épineux, ce qu’il ne manquera pas de faire … et un beau matin, il sera passé de l’autre côté tout en se restaurant. 

Dans ce cas, et dans le cas d’une clôture classique en fils barbelés en mauvais état, la clôture électrique à rubans rend de bons services, à condition d’en mettre deux rangs. 

Vous l’utiliserez aussi pour diviser votre pâturage.

L’âne originaire des régions chaudes et sèches craint le froid et l’humidité, et en été les mouches. 

Il faut donc un abri. Il faut le situer, de préférence, sur une imminence de votre terrain de façon à ce qu’il soit au sec. 

Il doit tourner le dos au vent dominant. 

Son ouverture sera de préférence tournée vers l’Est, afin que votre âne puisse profiter du soleil matinal, et non située sous la partie basse du toit afin que l’animal ne reçoive pas l’eau du toit quand il rentre se mettre à l’abri en cas de pluie. 

Il doit être accessible de toutes les parcelles de votre terrain. 

L’abri se nettoie une fois par semaine, et il doit être désinfecté avec un produit adapté, au moins deux fois l’an. 

S’il est en bordure d’une clôture, prévoir qu’un animal peut se coincer entre le mur et la clôture. 

Son accès devra être carrossable si possible.

 Il peut lui être annexé une aire de stockage de fourrage. 

Quelques chiffres (ce sont des minima) à titre indicatif : – espace : 15 à 20 m3 – luminosité : 1 m2 – surface : 5 m2, soit une largeur de 2 m à 2,20 m – hauteur : 1,80 m. 

L’ouverture fera 1,20 m de large et comportera deux battants. 

Le battant inférieur fera 1 m de haut et permettra à l’âne de regarder ce qui se passe dehors si vous devez le laisser fermé. 

Un battant haut permettra de compléter l’occultation de la porte en cas de grand froid, vent ou pluie rasante. 

Le mobilier comprendra un râtelier, une mangeoire, un support de pierre à sel et un point d’eau s’il n’y a pas l’eau courante dans la pâture.

 L’âne est très difficile quant à la qualité de l’eau et la propreté du récipient qui la contient. 

Si vous devez construire un tel abri, renseignez-vous quant aux dispositions légales et aux restrictions locales du droit de bâtir. 

Si vous disposez de bâtiments anciens, il vous sera facile de les aménager en tenant compte des données ci-dessus. 

Dans le cas contraire, il vous reste l’auto-construction, la réalisation artisanale, la livraison clef en main de box et abri en bois par des entreprises spécialisées. 

Si vous avez plusieurs prés, il existe des abris transportables, tractables comme une remorque agricole (tracteur, 4 x 4). 

Si vous prévoyez l’abreuvement à une rigole ou un ruisseau traversant le pâturage, il faut aménager l’accès en pente douce et en l’empierrant si possible, l’âne a horreur de se mouiller les pieds. Une clôture doit délimiter l’approche qui doit être assez large pour que l’âne puisse faire demi-tour.

Sur  la santé de votre âne avant d’acheter votre âne , sachez reconnaître les caractéristiques d’un âne en bonne santé : oreilles mobiles, poil sec et brillant, sabots froids et surtout œil vif. Sachez que la température normale de l’âne est de 38 °C, son rythme cardiaque en une minute : 35 à 40 pulsations, son rythme respiratoire en une minute :. 

Tenez à jour son carnet de santé, et ayez toujours, là ou il se trouve, sa fiche d’identification

 

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