Comme dans toutes les îles des Caraïbes, l’isolement a limité l’évolution animale.
En revanche, cela a permis la naissance de nombreuses espèces endémiques, faisant de la Jamaïque l’abri d’une faune riche et variée.
Par exemple, de nombreux batraciens peuplent l’île, dont 18 espèces de grenouilles.
Le paradis des ornithologues
L’ornithologue sera comblé par la variété et l’originalité des espèces, les oiseaux étant la famille animale la plus représentée.
Outre les espèces propres à la région des Caraïbes, on dénombre de nombreux oiseaux migrateurs qui reviennent chaque hiver pour profiter de la chaleur.
Au total, environ 200 espèces sont présentes dans l’île, dont 25 endémiques parmi lesquelles le pivert jamaïcain et Tanta Katie, l’oriole jamaïcain, un oiseau d’une vingtaine de centimètres, à queue noire et au plumage jaune.
Les délicats colibris, plus connus sous le nom d’oiseaux-mouches, sont légion également.
Les todiers multicolores se nourrissent d’insectes attrapés au vol et nichent dans de petites grottes construites à même le sol ; la sylvette au plumage jaune vit dans la mangrove. Pélicans, faucons, flamants, ibis, pinsons, grimpereaux, sittelles, tangaras, moqueurs, trembleurs, hirondelles, pigeons, tourterelles, grues, faisans, trogons, piverts, coucous, autant d’espèces aux merveilleux plumages multicolores et aux chants mélodieux qui raviront les observateurs.
Certains d’entre eux ont été baptisés de jolis noms locaux qui chantent à l’oreille : le ventre blanc, le vieil homme, le mangeur d’insectes, la sorcière de la montagne, le rouge-gorge Robin, le gros Tom, le cling cling, l’oiseau docteur, l’oiseau à frange doré, l’oiseau bleu…
Les entomologistes auront eux aussi de quoi faire avec les 80 espèces endémiques de papillons et les nombreux insectes de la forêt tropicale.
Des fonds marins exceptionnels
La faune marine des Caraïbes est d’une extrême richesse, bien que son équilibre soit fragile et menacé en permanence par l’afflux de touristes, la pratique de la pêche intensive et la pollution.
Les eaux jamaïcaines sont un véritable royaume de la vie sous-marine, riche de nombreuses espèces endémiques.
Des coraux de toutes couleurs, aux formes variées (corne de cerf, cornes d’élan ou cerveaux de Neptune, entre autres), tissent de longues murailles dentelées aux ramifications complexes. Les gorgones plumes, dont les branches soyeuses ondulent sous l’effet des courants, les spirographes dépliant leurs bras, les anémones colorées et les étoiles de mer tapissent les fonds marins.
Les récifs coralliens abritent tout une population de poissons très étonnants : poisson-perroquet, baliste aux couleurs somptueuses, poisson-papillon, chirurgien, poissons volant, poisson-ange (très fréquents dans les Caraïbes) ou encore capitaine à tête de cochon, poisson-lune, poisson- épieu, gorgone (petit animal des grottes sous-marines)…
Les rencontres ne manquent pas de piquant.
Quant aux gros poissons, des mérous paresseux aux requins bleus, nourrices, marteaux ou dormeurs, en passant par les barracudas menaçants, les marlins bleus, les raies manta et pastenagues, disons que les eaux profondes ne manquent pas de vie !
Dauphins, marsouins et lamantins vivant le long des zones côtières du sud sont les principaux représentants des mammifères marins.
Quatre espèces de tortues marines, malheureusement en voie de disparition, sont aussi répertoriées dans les eaux jamaïcaines.
De nombreux coquillages, conques au coquillage orangé qui servaient aux Arawak pour communiquer, oursins, crustacés de bonne taille, crabes ou langoustes se rencontrent aussi à profusion, pour le délice des fins palais.
Mammifères terrestres
Le climat luxuriant a permis à une myriade de plantes et d’animaux de se développer en Jamaïque, même si l’habitat humain qui s’y est installé depuis 500 ans a dévasté de larges portions du territoire et éradiqué de nombreuses espèces.
Si on y trouve plus de vingt espèces de chauves-souris, le seul mammifère indigène est le lapin de Jamaïque, une espèce en voie de disparition qui s’apparente à un cochon d’Inde.
Le pays abrite de très nombreux animaux baveux et rampants – crocodiles, iguanes, lézards, grenouilles, serpents en quantité (non venimeux) ainsi que le hutia jamaïcain ( voir photo)
LA FLORE : Des paysages variés
La Jamaïque possède une flore fascinante qui éclate en une symphonie de couleurs, d’odeurs et de textures originales.
Toute la richesse et la diversité de la flore tropicale s’expriment dans les paysages aux mille couleurs de l’île, en montagne comme sur les bandes côtières.
La Jamaïque possède un nombre important d’espèces endémiques.
De la mangrove à la forêt tropicale d’altitude, les multiples espèces se déclinent dans toutes les sonorités du latin.
Toute l’année, partout, les fleurs tropicales aux couleurs étincelantes illuminent les paysages.
La forêt tropicale pluviale, composée d’arbres aux feuilles persistantes et toujours vertes, pousse dans les zones de précipitations abondantes, dans les Blue Mountains et la région du centre, et occupe environ 10 % des terres.
C’est le type de forêt le plus luxuriant au monde.
Les arbres peuvent atteindre jusqu’à 40 m de hauteur, et ils fleurissent et produisent des fruits de manière ininterrompue tout au long de l’année.
A partir d’une altitude de 1 000 m, la forêt perd de sa densité pour devenir plus aérée, avec moins d’espèces ; les mousses sont plus nombreuses, c’est le règne de la forêt tropicale d’altitude.
La savane sèche de broussailles, d’épineux, d’agaves et de cactées couvre les zones arides du sud de l’île ; en particulier sur la côte.
Les zones côtières, soit 25 % du territoire, ont depuis longtemps perdu leur végétation naturelle, remplacée par une végétation de cultures vivrières et d’agrément.
Seule la forêt de mangrove reste très présente le long des côtes, en particulier au sud et à l’est du pays.
Impénétrable, elle est composée de manglards rouges, noirs ou gris, et de palétuviers qui plongent leurs racines dans les limons des eaux salées du littoral.
Trois espèces différentes de mangroves cohabitent dans les embouchures des rivières : blanche, noire et rouge.
Quant à l’inextricable végétation de Cockpit Country, elle réserve encore bien des surprises puisqu’on n’a pas encore pu répertorier toutes les espèces de plantes qui y vivent. On connaît aujourd’hui 101 plantes endémiques à la région, et les spécialistes s’activent à étudier cette végétation parmi les plus sauvages du monde.
Les forêts tropicales de l’intérieur sont un vrai rêve de botaniste.
Elles comptent quelque 3 000 variétés de plantes à fleur dont 800 espèces indigènes ; parmi elles, pas moins de 237 espèces d’orchidées dont 60 endémiques, qui poussent à l’état sauvage, flirtant avec les troncs des grands arbres.
L’île peut s’enorgueillir d’avoir fait découvrir la plus somptueuse des fleurs, l’orchidée, à la Vieille Angleterre : les deux premières orchidées exposées en 1787 aux Kew Gardens à Londres étaient originaires de Jamaïque.
Les anthuriums sont aussi largement représentés ainsi que les broméliacées, dont on dénombre 60 espèces, et les épiphytes.
On trouve en Jamaïque plus de variétés de fougères (550 espèces endémiques) que dans toute autre forêt tropicale du monde.
Une végétation luxuriante
Les arbres et essences rares ne sont pas en reste.
Au répertoire des arbres, on compte les nombreuses espèces de palmiers endémiques dont le Tatch Palm Tree, avec les palmes duquel on réalise les toits des constructions de bois.
Le palmier royal a été importé de Cuba, dont il est l’arbre fétiche ; une immense réserve lui est consacrée dans la région de la Grande Morass, de Negril à l’ouest de l’île.
Le Blue Mahoe, arbre emblématique de l’île, est une forme endémique d’hibiscus aux fleurs déclinant des nuances orangées.
Le bois de vie, connu sous le nom de gaïac officinal, mesure de 4 à 8 m de hauteur ; cet arbre tortueux porte une délicate fleur bleu pâle qui est la fleur nationale, et donne des fruits jaune orangé.
On extrait de son bois un produit stimulant qui permet de soigner rhumatismes et maladies dermatologiques, et sa résine est employée comme un purgatif.
Le bambou, mis à l’honneur dans l’avenue qui lui est consacrée au sud de l’île, vient de Chine. Les hibiscus aux teintes délicates, venus d’Egypte, participent activement à la décoration des hôtels et des restaurants.
Les flamboyants de Madagascar aux fleurs rouge vif, les frangipaniers et bougainvilliers déclinant toute une palette de l’orange vif au violet profond en passant par le fuchsia, les eucalyptus, les cèdres, les balsas, les banians, les arums, les lauriers, les vénéneux mancenilliers, les poivriers, les mûriers sont quelques-unes des multiples espèces qui peuplent l’île.
Une multitude d’espèces endémiques
La forêt jamaïcaine couvre presque 25 % de la superficie de l’île, mais elle perd rapidement du terrain devant la progression de l’expansion urbaine, de l’exploitation forestière et de celle de la bauxite, de la culture illégale de marijuana qui la menacent.
Des programmes de reboisement intensif ont été mis en place par le Forest Département créé en 1942, mais la lutte est inégale et le front de la forêt recule inexorablement sous les assauts permanents de la vie moderne.
Les plantes cultivées se sont adaptées au climat tropical de l’île.
Si peu d’espèces originales subsistent de l’époque arawak, de nombreuses plantes ont été apportées d’Afrique et d’Amérique latine, pour constituer une très large palette de cultures vivrières, arbres fruitiers et légumes en tout genre.
Dispersés partout dans l’île, de très nombreux jardins botaniques aux somptueux décors s’emploient à cultiver toutes ces merveilles pour en proposer un condensé harmonieux, à l’usage du visiteur amoureux de nature.
Plantes locales, tropicales ou acclimatées depuis leur importation, toutes sortes d’espèces colorées et odorantes cohabitent. Oléandres, bougainvilliers, hibiscus et orchidées sont les favoris des jardins.