Beaucoup de diversité.

LA FLORE

Le lac Baikal se situe au sud est de la Sibérie Russe au dessus de la Mongolie .

La nature est généreuse envers le Baïkal.

Une ceinture de forêts de conifères agrémente les chaînes de montagnes côtières, créant un paysage d’une beauté surprenante et donnant abri aux animaux et oiseaux qui les peuplent.

La taïga fait la fierté du Baïkal.

Une verdure claire de mélèzes, bouleaux, peupliers et aulnes occupe la zone inférieure et recouvre les pentes des montagnes.

Plus haut, elle cède la place aux bois sombres des conifères – cèdres, épicéas, sapins.

La limite des forêts dans la montagne se situe entre 1500 et 1800 mètres au-dessus du niveau de la mer.

Plus haut encore, les pentes sont couvertes de broussailles impénétrables de cèdres rampants au travers des entrelacements desquels seuls quelques sentiers d’ours se fraient un passage.

Cette ceinture de cèdres rachitiques (Pinus pumila Reg) fait entre 100 et 200 m au plus.

Il s’agit d’une espèce de conifère.

Les botanistes hésitent à la classer comme arbre ou comme buisson.

Pourquoi ?

Cette espèce ressemble beaucoup à un arbre, mais elle ne possède pas un tronc unique mais bien plusieurs et se ramifie dès la racine ; par ailleurs, sa taille est moindre que celle du cèdre sibérien.

Ses pommes aussi sont 3 à 4 fois plus petites, mais les pignons renferment plus d’huile végétale.

Plus haut encore, en pente douce, s’étendent les prés alpins garnis de bouquets de fleurs éparpillés et, enfin, les sommets enneigés.

La taïga du lac Baïkal près de la baie Pestchanaïa

À la différence des jeunes forêts européennes, la taïga baïkalienne est peuplée d’arbres âgés de plus de 500 et 600 ans, voire 800.

C’est uniquement ici que les forêts de pins sont largement répandues.

Leur élément constitutif principal est représenté par le fameux pin Angarskaya.

Il n’a pas d’équivalent pour l’exploitation industrielle.

Dans les sous-bois des forêts de pins on peut découvrir des parterres regorgeant d’airelles rouges et sur les pentes des monts, d’épaisses broussailles de fougères.

Des forêts d’essences variées (pins, bouleaux, bouleaux trembles) sont également très répandues.

Elles apparaissent à la suite d’un bouleversement dans la vie de la forêt de pins (incendie, fortes pluies, maladies), et ne constituent qu’une étape sur le chemin de la régénération de celle-ci.

Le pin, en effet, plus grand et plus envahissant que les autres essences, finit par reprendre toute la surface.

Les forêts de bois précieux en Baïkalie sont les « kédratchi », ou forêts de cèdres.

Les principales régions d’exploitations forestières sont situées à l’est du plateau de Sibérie Centrale.

Hormis la Taïga, d’autres types de végétations existent comme la steppe, la haute montagne, les prés et les marais.

La flore des montagnes est riche en plantes décoratives hautes en couleurs .

Les perce-neiges du Baïkal

Les prés sont sujets aux inondations car situés dans des vallées où coulent de petites ou grandes rivières, en général près des bourgs et des villages.

Les marécages en Baïkalie se situent dans des régions froides, au pied de massifs montagneux.

Ils regorgent de canneberges, myrtilles, airelles rouges et de groseilles

La faune

La faune du Baïkal est très riche et variée.

Le lac est habité par 1550 espèces d’animaux, dont 52 espèces de poissons de sept familles différentes.

Plusieurs espèces ne sont présentes que dans ses eaux.

Au Baïkal on continue à réaliser des pêches miraculeuses.

Les espèces les plus pêchées sont l’omoul, une truite ne se rencontrant que dans le lac et qui peut atteindre 50 cm de long et peser jusqu’à 5 kg, le lavaret, de 6 à 8 kg, la barbue, le silure, la carpe, l’ombre…

Parmi les autres espèces rencontrées au sein de ses eaux on peut citer taïmens, truites, carassins, brochets, épinoches, perches, lottes, l’esturgeon, qui peut peser jusqu’à 120 kg etc.

Mais le plus abondant est le golomianka.

Ce poisson vivipare, transparent, que l’on dirait de verre, de couleur rose pâle, irisé, aux reflets nacrés est extraordinairement beau.

Avec ses 35 % de graisse riche en vitamines, il possède une valeur diététique exceptionnelle.

Il est difficile à attraper car il ne vit pas en banc, il sillonne seul la Mer Sacrée et met au monde une grande quantité d’alevins.

Les esturgeons vivent jusqu’à l’âge de 50 – 60 ans.

Leur taille varie de 1,5 à 1,8 mètre de long ; ils se nourrissent d’organismes du fond du Baïkal car leur appareil buccal s’y est adapté.

Ce poisson fraie dès l’âge de 16 – 17 ans.

Une ponte moyenne représente de 100 à 200.000 oeufs.

Pour frayer, il préfère les embouchures des rivières Sélenga et Bargouzine qui se jettent dans le lac.

Les oeufs d’esturgeon sont petits.

Omoul

L’omoul est l’un des poissons les plus célèbres du lac, dont la pêche est depuis des siècles, l’occupation principale des riverains.

Pendant les années de la seconde guerre mondiale, quand le pays se débattait, pour résister et vaincre, les équipes de pêcheurs ont remplacés les filets ordinaires par des filets à petites mailles.

En procédant de la sorte, la pêche dévastait et ruinait le lac.

Malheureusement, ces normes militaires, imposées par des conditions exceptionnelles, perdurèrent des années plus tard ; c’est avec beaucoup de difficultés que les scientifiques parvinrent à prouver qu’une telle exploitation du Baïkal était désastreuse.

On rencontre l’omoul dans d’autres bassins de la Sibérie et même au nord, dans le cours inférieur de l’Iénissei, mais en les comparant nous verrons que l’omoul du Baïkal se différencie de ses semblables.

Le chabot est connu dans le monde entier.

Mais le Baïkal en possède une variété surprenante.

De fait, le golomianka ressemble à cette espèce.

Les chabots de Sibérie sont agréablement colorés, avec des nageoires gracieuses en éventail, de couleur jaune doré.

Ils vivent sur les pierres du fond.

Là, les femelles pondent leurs oeufs sous les pierres et près de chacune d’elles se tient un mâle, comme un chevalier, montant la garde.

Il protège courageusement ses futurs petits chabots aux nageoires jaunes et engage courageusement le combat avec les prédateurs qui s’apprêtent à se régaler de ses oeufs.

Parfois même il meurt, car il demeure à proximité immédiate de la pierre sans se nourrir pendant quarante jours, jusqu’à l’éclosion des oeufs.

Dans le lac, véritable merveille de la nature, vit une quantité extraordinaire de petites écrevisses, parents éloignés des homards, crabes et crevettes.

Seulement, les écrevisses du Baïkal – il y en a 300 espèces – sont extrêmement petites.

Il serait erroné de croire qu’elles servent uniquement de nourriture aux poissons en raison de leur petite taille.

Oui, le processus de la coexistence biologique des espèces différentes est naturel.

Mais la minuscule écrevisse – épichura du Baïkal – est l’un des principaux acteurs du nettoyage du lac.

L’épichura absorbe les algues les plus petites et les bactéries.

La taille de la petite écrevisse est de 1,5 millimètres, mais les chercheurs en dénombrent jusqu’à trois millions par mètre carré de surface du lac !

En une année, cette armada de minuscules crustacés insatiables est capable de nettoyer trois fois, une couche d’eau jusqu’à la profondeur de cinquante mètres.

Une autre minuscule écrevisse, la cotte-macroheptous, vingt fois plus grande que l’épichura, élimine tout ce qui pourrait polluer l’eau.

Elle se nourrit des poissons morts, des insectes noyés et même des animaux happés par les profondeurs.

Voilà encore un secret de la pureté remarquable de l’eau du Baïkal

Le phoque du Baïkal, le Nerpa ( voir photo) énigme du lac

Le Nerpa est le seul phoque d’eau douce au monde.

Il occupe tout le bassin du lac, mais surtout les parties nord et centrale.

Très curieux, le Nerpa approche parfois assez près les bateaux à la dérive, quand le moteur est à l’arrêt, et les observe longuement en flottant à la surface.

Selon les estimations des spécialistes, on recense actuellement environ 200 000 spécimens (données de 2002).

Aujourd’hui encore les chercheurs émettent des hypothêses différentes sur son apparition dans le Baïkal.

Selon les uns, il serait le descendant d’espèces qui peuplèrent au Tertiaire la mer intérieure disparue depuis des milliers d’années.

Selon les autres, il s’agirait d’un vestige de la faune d’eau douce de l’Asie du Nord du début du Tertiaire; une explication équivalente tente de justifier l’apparition du corégone dans ce lac.

Et pourtant, la majorité d’entre eux se rallient à l’avis de I.D. Tcherski (1845-1892, savant, grand explorateur du Baïkal et de la Sibérie) qui avait suivi le cours des fleuves reliant le sud de la Sibérie à l’Océan Arctique (Océan – Iénissei – Angara – Baïkal).

La plus importante communauté de Nerpas vit sur les côtes des îles Ouchkani au mois de juin.

Au coucher de soleil les nerpas reviennent en nombre vers les îles.
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Le nerpa se nourrit de poissons que l’homme ne pêche pas (entre autres le golomianka et le chabot). En un an il en consomme près d’une tonne.

Pour trouver sa nourriture, le nerpa plonge jusqu’à une profondeur de 200 m et reste 20 à 25 minutes sous l’eau.

Le mâle pèse de 130 à 150 kg et peut atteindre jusqu’à 1,80 mètre de long ; la femelle est plus petite.

Dans l’eau, le nerpa peut atteindre la vitesse de 20 à 25 Km/h.

Et il vit jusqu’à 55-56 ans.

Le nerpa met au monde ses petits à même la glace dans son repaire de neige.

La majorité de petits nerpas naissent à la mi-mars.

Leur fourrure est de couleur blanche, ce qui leur permet de passer inaperçu sur la neige.

Les bouriates appellent le jeune nerpa le « khoubounok ».

Il est chassé – mais de moins en moins – pour sa viande, sa graisse et sa fourrure.

La fourrure est utilisée pour la fabrication de « chapkas », bonnets de formes diverses et de ski de chasseurs.

Sa chair sert de nourriture, ses nageoires cuites à l’eau sont considérées comme des friandises !

Autrefois on utilisait la graisse du Nerpa pour la tannerie et la savonnerie.

Les autochtones apprécient cette graisse pour ses propriétés curatives et l’utilisent pour le traitement des maladies pulmonaires ainsi que pour les ulcères de l’estomac.

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