L’autruche ne vole pas mais court vite.

L’autruche  est le plus grand et le plus gros des oiseaux vivants et pourtant cette infatigable marcheuse est inapte au vol.

En effet, l’autruche est un oiseau aptère.

Rivée au sol, l’autruche a su pallier cette incapacité à voler par d’autres atouts.

Pourquoi l’autruche ne vole-t-elle pas ?

L’autruche fait partie d’un groupe d’oiseaux, les Ratites, qui sont tous inaptes au vol.

Ces oiseaux coureurs sont rangés dans l’ordre des Struthioniformes.

Cet ordre comprend plusieurs familles proches de l’autruche :

  1. Les Rhéidés : Nandou
    Les Dromaiidés: Emeu
    Les Casuaiidés: Casoar
    Les Aptérygidés: Kiwi

Si l’autruche et les autres oiseaux coureurs ne volent pas, c’est parce que ces oiseaux possèdent certaines caractéristiques morphologiques spécifiques :

Le sternum ne possède pas de bréchet.

Nécessaire au vol, le bréchet est l’excroissance osseuse du sternum où vient s’ancrer la masse musculaire permettant le battement des ailes.

Par voie de conséquence, d’autres organes liés au vol sont atrophiés chez l’autruche, notamment les muscles pectoraux et les clavicules.

La structure du plumage est différente : les barbules constituant les plumes ne disposent pas de crochets les maintenant en rangs serrés.

C’est pourquoi le plumage a un aspect ébouriffé.

Les glandes uropygiennes sont absentes : les sécrétions de ces glandes permettent d’imperméabiliser le plumage.

Donc, même si elle le pouvait, l’autruche ne pourrait voler par temps de pluie.

Ne fais pas l’autruche !

La croyance selon laquelle l’autruche plonge la tête dans le sable en cas de danger est fausse.

Par contre, il lui arrive de s’aplatir au ras du sol, le cou allongé au maximum, afin de se dissimuler aux regards.

Une autruche peut-elle avaler n’importe quoi ?

Le système digestif de l’autruche n’est pas spécialisé et il lui arrive effectivement d’avaler les objets les plus hétéroclites.

Son goût et son odorat sont peu développés.

Son intestin mesure 14 mètres de long !

Le mâle a un plumage d’un noir soutenu.

Le plumage de la femelle est gris-brun.

Une autruche du zoo de Londres avait réussi à avaler un réveil, une pellicule photo, un mouchoir, une corde de 91 cm, une chambre à air, un stylo, trois gants, un peigne et des pièces de monnaie.

L’autruche : quatre sous-espèces

Struthio camelus, unique espèce d’autruche, était autrefois répandu à travers toute l’Afrique et au Proche-Orient.

Mais, l’assèchement du Sahara l’obligea à migrer.

La chasse intensive éradiqua totalement la sous-espèce arabique (Struthio camelus syriacus) il y a une quarantaine d’années.

Aujourd’hui, quatre sous-espèces vivent dans les steppes et savanes africaines :

L’autruche d’Afrique du Nord (Struthio camelus camelus) qui vit au Sahel, en Ethiopie, au Soudan et au Sénégal

L’autruche des Massaïs (Struthio camelus massaicus) qui vit au Kenya et en Tanzanie

L’autruche des Somalis (Struthio camelus molybdophanes) qui vit à l’est de l’Afrique tropicale

L’autruche d’Afrique du Sud (Struthio camelus australis) qui vit en Afrique du Sud, en Namibie et au Botswana notamment et bien sûr en Australie où elle a été introduite à la fin du 19e siècle.

Bien adaptée à son environnement, l’autruche n’a pas de grands besoins en eau.

Les fibres aqueuses des plantes grasses l’aident à passer la saison sèche.

De plus, sa physionomie interne lui permet de retenir l’eau en évitant d’en perdre et sa transpiration est minimale.

Son plumage joue un rôle d’isolant ce qui lui permet de supporter les variations climatiques de 40 °C à moins d’O. °C.

L’autruche : le plus gros des oiseaux

Mesurant jusqu’à 2,75 m de haut, l’autruche a développé des armes pour survivre.

Son long cou flexible, une tête mobile et de gros yeux à la vue perçante lui permettent d’anticiper toute menace.

Ses yeux mesurent 50 mm de diamètre.

L’ouïe est excellente bien que l’oreille soit réduite à un trou auriculaire.

Contrairement à la plupart des oiseaux, l’autruche évacue l’urine séparément des excréments.

Ses pattes puissantes, aux pieds terminés par deux orteils (fait unique chez les oiseaux) lui permettent d’atteindre 70 km/h.

L’un des orteils est armé d’une griffe acérée dépassant 6 cm de long.
C’est une véritable dague qui rend dangereux les coups de pied de cet animal.

L’autruche est l’oiseau le plus lourd avec un poids maximum de 150 kilos.

Une autruche vit entre 12 et 20 ans en liberté.

La vie sociale de l’autruche

Au fil de l’évolution, l’autruche a adopté un mode de vie grégaire.

Le groupe remplit un rôle protecteur pour chaque membre.

Les relations entre individus sont soumises à une hiérarchie stricte.

L’organisation sociale s’établit sur la base d’une communication gestuelle et auditive.

La structure d’une population d’autruches varie en fonction des conditions alimentaires locales.

En effet, l’autruche est omnivore.

Son menu est surtout composé de matières végétales : racines, feuilles, fleurs et graines.

Cette base alimentaire est complétée par des insectes divers et de petits invertébrés comme les lézards et également des tortues.

Dans les régions les plus désertiques, elle n’hésite pas à parcourir plusieurs dizaines de kilomètres par jour pour trouver sa nourriture.

La famille typique a pour base un mâle territorial, une femelle dominante et plusieurs autres femelles.

Il arrive qu’une famille adopte des juvéniles d’autres familles.

Parfois, les mâles conduisent des groupes « éducatifs » d’autruchons en les emmenant errer avec eux plusieurs jours en voyage d’apprentissage.

Pour les populations isolées où la nourriture est rare, les individus sont plutôt monogames.

La communication de l’autruche

Avant même l’éclosion, les autruchons établissent avec leurs parents des contacts sonores.

Plus tard, ils traduiront par des sons variés leur humeur du moment.

L’autruche accompagne ses contacts sociaux de toute une gamme de sons : sifflements, grognements, bruits gutturaux, claquements de becs, gargouillis d’estomac.

Ce langage vient à l’appui des postures et parades.

En général, les postures agressives consistent en des déploiements arrogants de plumes et des battements d’ailes.

En période de reproduction, le mâle émet un cri caractéristique qui résonne et qu’il répète tandis que le cou se gonfle et se colore.

L’attitude la plus remarquable est celle de la posture de diversion.

Quand une couvée est attaquée, l’autruche mime l’oiseau blessé.

Aile pendante, elle fait mine de s’enfuir en zigzaguant. Le prédateur, intrigué, la suit.

Dès qu’ils sont à bonne distance des jeunes, l’autruche se redresse et se met à courir.

Reproduction de l’autruche

Selon la richesse du biotope, l’autruche varie sa stratégie de reproduction.

Lors du rut, le mâle devient très territorial et sillonne son territoire de 2 à 15 km² en poussant son fameux cri.

Le mâle possède un pénis exsertile : l’organe est interne et doit se dérouler hors du cloaque.

Les mâles paradent pour attirer les femelles mais ces dernières sont libres d’accepter ou non.

Chez l’autruche, les nouveau-nés sont couvés à la fois par le mâle et la femelle.

Ils bénéficient d’une surveillance attentive de la part des deux parents.

La femelle dominante possède son propre nid préparé par le mâle territorial.

Elle y pond un œuf tous les deux jours pendant deux semaines.

Par contre, les autres femelles qui s’accouplent pondent dans des nids différents mais généralement ne couvent pas.

Ces dernières n’ont pas de partenaire stable et elles espèrent que leurs œufs seront protégés par la femelle dominante.

Celle-ci écarte les œufs ne lui appartenant pas car elle ne peut couver plus de 25 œufs.

Les œufs d’autruche mesurent environ 16 cm de haut et 13 cm de large avec une coquille épaisse de 2 mm.

Ils pèsent environ 1,5 kilo.

La femelle couve le jour et le mâle la relie la nuit. Au bout de 6 semaines, tous les œufs éclosent en même temps.

Ils semblent stimulés par les vocalises de la mère.

Il faut plusieurs jours aux autruchons pour s’extraire de leur coquille.

A la naissance, ils sont recouverts d’un duvet.

Vers l’âge de trois mois, ils acquièrent un plumage juvénile gris cendré.

La croissance est rapide ; à 4 ou 5 mois, ils ont atteint la moitié de la taille d’un adulte.

La maturité sexuelle intervient vers 3 ou 4 ans.

La mortalité infantile est importante.

Félins, hyènes ou lycaons profitent de la nuit pour attaquer les oiseaux en les mordant au cou afin de sectionner les veines vitales.

On estime à moins de 10% la proportion des couvées parvenant à la fin de la période d’incubation et à 15% le nombre d’autruches qui atteindra un an.

L’autruche et l’homme

Longtemps chassée à l’excès, notamment pour ses plumes, la seule espèce survivante d’autruche a grand besoin de protection.

Avant que la chasse n’extermine certaines populations, on a découvert qu’elles pouvaient être mises en élevage pour leur chair et leurs œufs.

La première ferme d’élevage vit le jour en Afrique du Sud en 1838.

Cet élevage s’est développé jusque dans les années 30 puis les plumes passèrent de mode et les autrucheries fermèrent.

Aujourd’hui, on comptabilise encore au moins 90 000 autruches en Afrique du Sud élevées pour leur viande et la production de cuir.

On assiste également à un renouveau des fermes d’élevage en Floride, à vocation plutôt touristique.

Dans le nord et l’ouest de l’Afrique, les populations continuent à décliner à cause de la chasse.

Au début des années 1990, un décret a autorisé la vente de viande de ratites.

La vente en restauration est autorisée en France depuis 1993.

Personne ne semble atterré par l’exploitation touristique ou commerciale du plus grand oiseau du monde.

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