Quel est la nature de ce projet ?

Le scénario semble venir tout droit de Jurassic Park, mais la fiction pourrait très vite rattraper la réalité.

En effet, on sait que les chercheurs tentent par tous les moyens de ressusciter le mammouth laineux qui s’est éteint il y a 4000 ans.

Avec les avancées scientifiques et technologiques, cet herbivore qui a vécu sur les territoires du Nord et qui est un lointain cousin de l’éléphant d’Asie pourrait revenir à la vie et permettrait de combattre le réchauffement climatique.

Dans une interview parue en 2019 pour National Geographic, Ben Mezrich, auteur de Wooly : la vraie histoire de la recherche pour relancer l’une des espèces les plus iconiques de l’histoire, explique que le projet Wooly Mammoth a pour objectif de faire renaître le mammouth laineux en Sibérie.

Les scientifiques disposent des techniques exceptionnelles en biologie pour composer l’ADN de cet animal.

Il précise que dès lors que nous avons la possibilité de « re-créer des gènes, reconstruire les bases de toute forme de vie, il n’y a pas de limite à ce que vous pouvez faire ».

Ainsi, pour faire ressusciter le mammouth laineux, il faut séquencer son génome en récupérant un échantillon sur les carcasses qui remontent à la surface afin d’obtenir son génome.

Mais attention, pas question de cloner le mammouth comme dans Jurassic Park !

Disposant d’un génome à 99% similaire à celui de l’éléphant d’Asie, le projet consisterait à accoupler les deux animaux tout en choisissant les caractéristiques les plus importantes du mammouth.

L’idée est donc, après avoir synthétisé les gènes, de les placer dans l’embryon d’un éléphant d’Asie et de le remettre dans le ventre de la génitrice.

L’objectif étant d’obtenir un premier bébé dans moins de trois ans.

UNE RÉSURRECTION POUR LE BIEN DE L’ENVIRONNEMENT

Mais alors, si on sait comment faire pour ressusciter le mammouth et que nous disposons des techniques, quel serait le but de voir de nouveau cet herbivore hirsute de retour sur Terre ?

Tout simplement parce qu’il pourrait lutter contre le réchauffement climatique.

En effet, la réintroduction de cet animal permettrait de réduire la température du pergélisol, le sol constamment glacé des régions arctiques, jusqu’à 9,4°C.

L’auteur explique que les grands herbivores stimulent la croissance des graminées des steppes qui, avec leur couleur claire, reflètent la lumière du soleil dans l’atmosphère comme un miroir.

Ainsi, la Terre absorbe moins de chaleur et cet effet réduit les températures et favorise donc la fonte du pergélisol.

UN PROJET QUI POSE DES QUESTIONS ÉTHIQUES

Bien entendu si ce projet est louable pour l’environnement, ces avancées scientifiques pour fabriquer des nouvelles formes de vie en laboratoire pose des questions éthiques.

Pour Ben Mezrich, ramener à la vie le mammouth est davantage un moyen de « rectifier une erreur que l’être humain a commise » que le simple fait de jouer à Dieu.

Même si les scientifiques jouent le rôle de Dieu quand ils interfèrent dans les processus de vie en essayant de soigner les cancers ou les autres maladies.

Mais ce qui inquiète le plus l’auteur, c’est qu’il n’existe aucune entité qui encadre ce type de recherches dans le monde et que de nombreux laboratoires travaillent sur ce sujet.

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