Le cheval a une place prédominante dans l'histoire de l'humanité.

Origine du cheval

L’histoire du cheval remonte à la préhistoire, à quelque 60 millions d’années avant l’apparition de l’homme Homo Erectus. 

Le petit mammifère originel devait donner 59 millions d’années plus tard le cheval tel que nous le connaissons aujourd’hui. 

Pendant un million d’années, il fut une proie pour l’homme comme en témoignent les peintures ornant les grottes habitées par l’homme de Cro-Magnon voici 15 à 20 000 ans. 

Puis les peuples nomades de la steppe eurasienne, plus particulièrement ceux du pourtour de la mer Caspienne et de la mer Noire, entamèrent il y a 5 000 à 6 000 ans le processus de domestication du cheval, ce qui accéléra son évolution

A la recherche d’Equus

Deux naturalistes anglais, Charles Darwin (1809-1882) et Alfred Russel Wallace (1823-1913) furent les premiers à exposer la théorie selon laquelle les animaux  comme les hommes , ont évolué sur plusieurs millions d’années et ont survécu grâce à leurs facultés d’adaptation face à un environnement perpétuellement changeant. 

Darwin énonça la théorie de l’évolution fondée sur le concept « survie du plus apte », dans son ouvrage De l’origine des espèces au moyen de la sélection naturelle publié en 1859. 

Il était alors communément admis que la vie était immuable, selon la position fondamentale et souvent inflexible des églises chrétiennes. 

Celles-ci retenaient comme seul vrai le récit de la Création décrite dans la Genèse.

La découverte d’Eohippus

Les scientifiques ont donné le nom d’Eohippus – cheval de l’aube – au petit animal qui devait devenir le cheval. 

Son ancêtre immédiat appartenait au groupe disparu des condylarthres, précurseurs de tous les ongulés. 

Grâce aux squelettes découverts en bon état, le scénario probable de son apparition a pu être reconstitué. 

Le spécimen reconstitué par l’Institut de technologie de Californie mesurait près de 35 cm au garrot et devait peser environ 5,5 kg.

Mesohippus

Au cours de l’oligocène, apparaît Mesohippus, plus grand que Eohippus (45 cm). 

Ses membres sont proportionnellement plus longs et ses antérieurs ne comptent plus que trois doigts contre cinq de son ancêtres. 

Les prémolaires et les incisives commencent à apparaître mieux adaptées au mouvement nécessaire pour couper les aliments, permettant ainsi la consommation d’une plus grande variété de feuillage.

Merychippus

En quelque 15 millions d’année, entre oligocène et miocène moyen, le climat, le terrain et la végétation poursuivent leur évolution. 

La jungle fait place à la forêt tempérée puis à la plaine découverte. 

L’ancêtre du cheval acquiert une taille supérieure et davantage de vigueur ainsi qu’une meilleure aptitude à la fuite devant les prédateurs naturels.

Mesurant au plus 90 cm au garrot, Merychippus reste tridactyle mais le doigt central supporte une part croissante du poids du corps et les deux doigts extérieurs se rapprochent lentement du stade vestigiel. 

Le cou allongé permet à l’animal de se nourrir au sol et de relever la tête plus haut pour améliorer son champ de vision.

Pliohippus

Ancêtre direct d’Equus, Pliohippus apparaît vers le milieu du pliocène voici environ 6 millions d’années. 

Ses proportions sont pratiquement celles du cheval actuel. 

Il est le premier à posséder les puissants ligaments des jambes qui actionnent l’unique sabot. 

Il est également à l’origine du sous-groupe représenté aujourd’hui par les zèbres et les ânes qu’ils soient sauvages ou domestiques.

La souche initiale

Le cheval « vrai » a évolué à partir de Pliohippus environ 5 millions d’années plus tard, au cours de la seconde moitié de l’ère glaciaire. 

Son nom scientifique est Equus caballus.

De nombreuses formes d’Equus coexistèrent durant les périodes glaciaires et post-glaciaires. 

On pense aujourd’hui que le cheval domestique est issu du cheval de forêt, du cheval de Przewalski , du Tarpan et du Toundra, ce dernier étant cependant contesté par certains hippologues.

Le cheval de forêt (Equus caballus silvaticus) survécut jusqu’à l’époque post-glaciaire. 

Il devait mesurer 1,50 m au garrot, avec des membres épais et un corps lourd pour un poids…

Le cheval de Przewalski (Equus przewalski Poliakov) est le seul cheval sauvage ayant survécu jusqu’à l’époque actuelle. 

Taki en Mongolie et Kertag pour les Kirghizes, ce cheval a été découvert en 1879 dans les steppes de l’Asie centrale par l’explorateur russe Nikolaï Mikhaîlovitch Przewalski (1839-1888) et décrit par le zoologiste J.S. Poliakov en 1881.

Aux temps préhistoriques, il peuplait les steppes de l’Europe et de l’Asie centrale, à l’est du 40ème méridien qui marque la frontière avec l’aire du Tarpan. 

Il est actuellement élevé dans quelques zoos en vue d’une reproduction dans la nature.

Le Tarpan (Equus caballus gmelini), cheval plus léger que le précédent, a disparu en tant qu’animal sauvage avec la mort de la dernière jument en 1880 en Crimée du Nord. 

Un troupeau, « reconstitué » à partir d’une souche descendant du tarpan, vit actuellement en semi-liberté dans les réserves polonaises de Popielno et de Bialowiecza.

Le Toundra. 

Certains scientifiques pensent que le toundra serait l’ancêtre du petit poney yakoute et n’aurait pas eu d’influence sur les souches domestiques.

Anes, hémiones et zèbres

L’âne domestique, les deux groupes d’ânes sauvages – d’Asie et d’Afrique  et les zèbres appartiennent tous au genre Equus. 

Mais, alors que le cheval peuplait l’Amérique puis l’Asie avant la disparition de la langue de terre reliant les deux continents, les ânes et les zèbres sont originaires de l’Ancien monde et se distinguent par certains traits spécifiques. 

En Egypte et en Mésopotamie, les ânes étaient couramment utilisés entre 4000 et 3000 av. J.C., tandis que la domestication du cheval commençait en Eurasie. 

Ainsi, les tribus libyennes qui vivaient à l’ouest du delta du Nil élevaient de grands troupeaux d’ânes avant 3400 av. J.C. et des ânes furent enterrés vers la même époque aux côtés des rois de la ville d’Ur en Mésopotamie.

Les quatre types de base

L’existence comme l’origine très ancienne du cheval de Przewalski et du Tarpan ne peut être mise en doute. 

De même, les preuves de l’existence du cheval de forêt sont concluantes. 

La distinction de quatre autres souches secondaires est une extension, faite a postériori, du constat de l’existence des trois types d’animaux cités ci-dessus.

Cette hypothèse de quatre types postglaciaires fut formulée par 4 experts reconnus dans le domaine de la préhistoire des équidés (J.G. Speed, Skorsowski, Ebhardt et d’Andrade). 

Ces scientifiques, bénéficiant des progrès réalisés dans le domaine technique, préférèrent la notion de types à une classification par espèces. 

Ils définirent quatre types à l’origine de toutes les espèces connues actuellement :
Poney type I :

Il peuplait l’Europe occidentale du nord.

De couleur bai brun ou bai, il était issu d’une souche de Tarpan et mesurait 1,22 à 1,27 m.

Poney type II :

Il peuplait l’Eurasie.

De robe louvette, tirant sur le jaune, il ressemblait au cheval de Przewalski et mesurait de 1,42 à 1,47m.

Plus trapu que le type 1, il était très résistant au froid.

Cheval type III :

Il vivait en Asie centrale, son aire de répartition atteignant l’Espagne par petites populations isolées.

Marqué par le Tarpan et peut-être un peu par le cheval de Przewalski, il mesurait environ 1,50 m au garrot, avait un le corps allongé, étroit et aplati sur les flancs, un cou allongé et de longues oreilles. 

Le type III était indubitablement un cheval du désert aussi résistant à la chaleur qu’à la sécheresse.

Cheval type IV :

Cheval du fait de ses proportions, il était originaire de l’Asie occidentale.

Comme le type III, il était très résistant à la chaleur.

Il donnait l’impression d’un petit cheval (1,22 m au garrot ) de souche tarpan, au corps affiné par les pressions d’un milieu sec et chaud. 

Il serait l’ancêtre du cheval arabe. 

Le cheval de la Caspienne serait son homologue actuel.

Le cheval actuel

La domestication de l’espèce fit de l’homme un vecteur très actif dans le processus de transformation du cheval. 

De son fait, l’évolution du cheval en races et types s’accéléra. 

L’animal actuel est le produit de la sélection artificielle, d’abord soutenue par les progrès réalisés dans les pratiques agricoles et commerciales qui permirent de produire de grandes quantités de nourriture puis par la suite par l’amélioration constante des méthodes de gestion.

La classification, notion de race

On distingue le cheval léger – de selle ou d’attelage  du cheval de trait, plus lourd, utilisé dans les régions agricoles et bien moins nombreux que les premiers. 

Parmi ceux-ci, une première subdivision sépare le cheval du poney. 

Le terme de « poney » est relativement récent. 

Dérivé de l’anglais pony, apparu au XVIIème siècle à partir du vieux français poulenet qui signifiait « petit poulain ». 

On désigne comme poney un cheval de moins de 1,50 m au garrot mais la différence est surtout une question de proportions ; le poney, à l’inverse du cheval, est plus long que haut.

De nos jours, la classification est établie à partir de la race. 

Celle-ci désigne les chevaux inscrits sur un arbre généalogique ou « stud-book ». 

Ces animaux ont été sélectionnés sur une période assez longue pour assurer la production d’une souche aux caractères constants et bien définis : taille, morphologie, actions et, parfois, couleur de robe. 

C’est Grégor Mendel (1822-1884), moine autrichien, qui donna une dimension nouvelle à la théorie de l’évolution, en définissant les caractères héréditaires, base de la génétique moderne. 

Depuis, les éleveurs utilisent cette notion maintenant fondamentale pour « fabriquer » le cheval qui se rapproche le plus de leurs souhaits : caractéristiques physiques, couleur de robe, performances…

Pur-sang – Demi-sang – Arabe – Anglo-Arabe – Selle Français

Le cheval arabe semble bien être à la source de toutes les autres races.

Sa pureté génétique est telle qu’il est remarquablement dominant et imprime ses caractères spécifiques aux souches que l’homme juge indispensable d’affiner et d’améliorer. 

Il a joué un rôle important dans l’évolution de presque toutes les races reconnues, mais on lui doit surtout la création du pur-sang. 

Si ce dernier est plus grand et plus rapide que l’arabe, le pur-sang ne peut l’égaler en vigueur, résistance, intelligence et beauté.

L’anglo-arabe est le résultat de la fusion des deux races les plus célèbres, le pur-sang – meilleur des chevaux de course  et son ancêtre, l’arabe. 

Il a été crée au Royaume-Uni où le pur-sang avait été lui-même sélectionné aux XVIIIème et XIXème siècles. 

Les élevages sont aujourd’hui disséminés dans de nombreux pays, notamment en France. 

Cette dernière s’est spécialisée depuis plus d’un siècle et demi dans la production de robustes anglo-arabes aux emplois variés. 

Il est admis en Angleterre comme en France qu’il s’agit d’une race métisse aux critères d’inscription sur les stub-books différents d‘un pays à l’autre.

En France, l’importance de l’anglo-arabe vient de ce que la race fut encouragée par les haras nationaux d’existence très ancienne 

Le Selle-Français est un demi-sang, résultat d’un mélange de races et de lignées où l’utilisation d’un cheptel de trotteurs rapides fut prédominante. 

C’est le norfolk roadster, le plus grand trotteur de tous les temps, qui forma la base de la nouvelle race. Le terme « cheval de selle français » fut adopté en décembre 1958 pour désigner le demi-sang français de compétition. 

Auparavant, les chevaux de selle français, autres que pur-sang, arabes et anglo-arabes étaient simplement appelés demi-sang.

Les élevages dombistes produisent un selle-français qui obtient de bons résultats dans les concours hippiques, locaux, régionaux et nationaux.

Il n’y a pas si longtemps encore !

Le cheval était un serviteur docile et un outil très apprécié

Le cheval et l’agriculture

Si le cheval servit essentiellement à la guerre pendant plus de 4 000 ans, il eut de nombreux emplois pacifiques, notamment dans l’agriculture. 

En Europe, il supplanta le bœuf pour cultiver la terre au XVIIIème siècle alors qu’ au Moyen-Orient et en Asie, il était impensable d’employer les coûteux et nobles chevaux à des tâches aussi basses.

Aujourd’hui, le tracteur remplace le cheval. 

Bien sûr, le premier avance plus vite que le second mais pollue l’atmosphère et contrairement au cheval, ne peut pas se reproduire, ni fabriquer un produit naturel, fertilisateur des sols !

Le cheval et le transport fluvial

Au XVIIIème siècle, de nombreux pays européens construisirent des canaux, le réseau le plus étendu étant celui de la Grande-Bretagne, en raison de la révolution industrielle. 

Les péniches qui transportaient des marchandises aussi bien que des voyageurs étaient tirées par des chevaux. 

Ceux-ci n’ont jamais appartenu à une race ou à un type bien définis. 

Ils étaient généralement puissants mais de type « trait léger » et parfois issus de croisements avec des races de trait lourd. 

Ils ne dépassaient guère 1,60 m au garrot pour pouvoir passer sous les ponts enjambant les chemins de halage.

Le cheval et le transport urbain

La révolution industrielle favorisa l’augmentation rapide de la population urbaine et en conséquence le besoin croissant en chevaux pour assurer les nécessités de la vie quotidienne des grandes cités :

Enterrements, livraisons du charbon pour le chauffage et des matériaux pour la construction, livraisons du lait et du pain dans les villes américaines ou de la bière par les brasseurs londoniens….

Le cheval et les attelages privés

Le temps des diligences de 1750 à 1850 marqua l’apogée de la grande tradition de l’attelage et fut à l’origine de la création d’un art de l’attelage privé. 

Des clubs se formèrent dont les membres organisaient des courses faisant parfois l’objet de paris aux enjeux importants. 

Le futur Georges IV (1762-1830) prenait souvent part à ces réunions et une fois au moins conduisit de Londres à Brighton un « randem » attelage réputé difficile de trois chevaux en file, comme en tandem.

De nos jours, le sport équestre renoue avec cette tradition.

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