Les palétuviers sont les seuls arbres capables de pousser avec les pieds dans l’eau salée.
Ces arbres ou arbustes tropicaux se trouvent sur les rivages soumis aux fluctuations des marées.
Ils font partie d’un écosystème particulier appelé la mangrove.
Nous vous proposons de découvrir les caractéristiques étonnantes du palétuvier, un arbre amphibie qui a développé d’incroyables stratégies de survie.
Le palétuvier : un arbre pas comme les autres
Un nom ambigu
Le nom de palétuvier est un terme ambigu qui désigne des arbres ou arbustes tropicaux appartenant à différentes espèces.
On trouve le palétuvier rouge dans les mangroves de bord de mer, dans une grande profondeur d’eau, le palétuvier noir dans les mangroves arbustives à faible profondeur d’eau et le palétuvier gris ou blanc dans les zones sèches.
Mais ces noms vernaculaires peuvent correspondre à différentes espèces botaniques telles que : Avicennia germinans, Avicennia vitida, Avicennia schaueriana, Conocarpus erectus, Clusia mangle, Laguncularia racemosa ou encore Rhizophora mangle…
Toutes ces espèces d’arbres ou arbustes ont pour points communs de pousser en zone tropicale, dans un milieu très particulier appelé la mangrove.
Des espèces adaptées au sel
Le palétuvier est l’arbre roi de la mangrove un écosystème fragile typique des littoraux tropicaux.
Situées à la frontière entre la mer et la terre, les espèces de la mangrove subissent de fortes contraintes environnementales :
– un sol mou, instable et pauvre en oxygène
– une submersion temporaire et répétée par l’eau salée lors des marées
Les palétuviers sont les seuls arbres capables de pousser dans ces conditions difficiles.
Pour y parvenir, ils ont développé des stratégies ingénieuses telles que leur capacité à éliminer le sel et leurs racines aériennes.
Certains comme le palétuvier rouge ont un système racinaire aérien en forme d’échasse (rhizophore) qui leur permet de respirer et d’être stables sur la vase.
Ce sont des arbres « sur pilotis ».
D’autres comme les palétuviers blancs et gris possèdent des pneumatophores (des excroissances de leurs racines) qui se dressent à la verticale au-dessus du sol et des eaux comme des tubas pour assurer la respiration de la plante même lorsque ses racines sont submergées par les marées.
Une technique de reproduction insolite
Pour survivre et se reproduire dans la mangrove, les palétuviers ont également adopté un mode de germination très spécial, qui est une forme végétale de viviparité.
Plutôt que de risquer d’être noyées ou asphyxiées, les graines des palétuviers rouges et blancs germent quand elles sont encore sur l’arbre-mère.
Quand elles ont développé des racines suffisantes, les jeunes plantules de palétuvier se détachent de l’arbre-mère pour se ficher directement dans la vase (à marée basse) ou être entraînées par le courant (à marée haute).
C’est ainsi que la mangrove s’étend par flottaison…
Des espèces très utiles
Les palétuviers constituent de véritables forêts amphibies souvent très denses.
Ils forment ainsi une barrière naturelle entre la terre et la mer.
Dans les pays tropicaux frappés par les cyclones, les tempêtes et les ouragans ils sont très utiles car ils limitent les dégâts provoqués par le vent et la force des vagues, même en cas de tsunami !
La mangrove a aussi pour avantages de :
– protéger le littoral contre l’érosion due à la houle et aux courants marins
– filtrer les polluants (métaux lourds et autres toxiques) contenus dans l’eau de mer
– piéger les gaz à effet de serre comme toutes les autres forêts de la planète
– servir d’abri et de nurserie à une faune importante
Pour résumer, les mangroves et leurs palétuviers nous rendent de multiples services écologiques et économiques.
Elles favorisent l’exercice de la pêche côtière et même parfois le développement de l’écotourisme !
Certains opérateurs touristiques proposent en effet de visiter ce paysage typique en kayak ou en canoë pour tenter d’y observer la faune.