Des études nous permettent d'en découvrir de plus en plus à ce sujet

COMMENT LA DEFINIR ?

C’est à cette passionnante question que Robert Jaffard a consacré sa conférence devant un parterre de collégiens. 

Pour l’illustrer, le neurobiologiste a projeté toute une série de vidéos issues d’articles scientifiques, aussi fascinantes les unes que les autres. 

Le public a ainsi découvert que certains animaux jouent juste pour le plaisir ; c’est par exemple le cas des dauphins qui font des ronds de bulles et jouent avec, ou bien encore des corneilles qui font du « snowboard » sur les toits enneigés ! 

Or, on sait que les comportements ludiques, outre le plaisir qu’ils procurent, sont essentiels pour les apprentissages… 

Mais les animaux peuvent aussi faire preuve d’altruisme et d’empathie ; pour preuve, ces chimpanzés qui consolent leurs congénères en détresse par des contacts physiques amicaux, et ces rats qui libèrent un congénère captif avec autant de motivation que s’il s’agissait d’une friandise…

Plus étonnant encore, le singe capucin a le sens de l’équité : être victime d’une injustice le rend de mauvaise humeur !

Et puis, il y a tous ces cas d’animaux capables de transformer certains éléments de leur environnement en outils. 

En laboratoire, une femelle orang-outang a par exemple réussi à utiliser de l’eau pour récupérer une cacahuète placée au fond d’un tube. 

A l’inverse, le corbeau freux utilise des cailloux pour faire monter le niveau de l’eau dans un tube étroit; il est même capable de choisir les objets à la forme la plus adaptée, comprend que cela ne marchera pas si on remplace l’eau par du sable, n’utilise pas les objets qui flottent… 

Des performances d’enfants de 5 à 7 ans ! 

Selon certaines études, les corbeaux réussiraient à résoudre ce type problème en mettant en œuvre un raisonnement causal et analogique. 

Mais le public n’était pas au bout de ses surprises car le neurobiologiste a également expliqué que certains animaux sont capable de tromperie. 

Par des cris particuliers, le drongo à queue fourchue  c’est un oiseau -fait par exemple croire aux suricates qu’un faucon approche… 

Ces derniers se carapatent, et le drongo en profite pour s’accaparer leur nourriture. 

Mieux encore : dès que la fausse alarme devient inefficace, l’oiseau utilise un nouveau cri… et la duperie fonctionne de nouveau ! 

Au total, ce dongo peut imiter plus de 50 cris d’alarme !

Autre faculté dont certains animaux semblent doués : la capacité d’innovation. 

Certains dauphins utilisent par exemple des éponges pour éviter de s’érafler sur des pierres coupantes, des pieuvres se servent de noix de coco comme boucliers… tandis que les chimpanzés recourent à des pierres pour casser des fruits à coque. 

Plus étonnant encore, ce corbeau de Nouvelle Calédonie qui jette des noix sur la route, pour que les voitures qui passent les cassent en roulant dessus… avant de les récupérer quand le feu passe au rouge ! 

Et certains animaux vont même plus loin en utilisant les matières premières végétales de leur environnement pour façonner des outils pour capturer des larves d’insectes ou des termites, attraper des objets, etc. 

Enfin, le fameux test du miroir dont on a parlé dans un article précédent fait que par exemple sur  la pie prouve que cet oiseau a conscience de lui-même. 

En effet lorsqu’on lui fait une tache sur ses plumes et qu’on la place devant un miroir, la pie cherche à trouver la tâche sur ses propres plumes. Bref, elle comprend que la pie dans le miroir, c’est elle !

Ensemble, tous ces résultats suggèrent donc que certains animaux  notamment les corvidés et les grands singes – disposent d’une forme d’intelligence… ou tout du moins d’une sorte de « boîte à outils cognitive » composée de quatre principaux instruments : la capacité d’anticipation, la capacité de raisonnement causal, l’imagination et la flexibilité.

Vous avez sûrement constaté également certaines capacités cognitives étonnantes chez votre chien , votre chat ou votre perroquet, mémoire, empathie, association d’idées plus ou moins élaborées voir même parfois quasiment un sixième sens lorsque votre animal vous attend à la porte  juste avant votre arrivée. 

Tous ces résultats génèrent aussi de nouvelles questions pour les scientifiques : quelle est la part de l’intelligence, de l’apprentissage et des autres aptitudes (physiques, perceptives, motrices) ? 

Y a-t-il des prédispositions innées ?, 

Et le chercheur de conclure que les recherches en neurobiologie ont également permis de développer des modèles animaux des différentes formes de mémoire humaine, et notamment de la mémoire des souvenirs personnels dite « épisodique 

Poster un commentaire