Beaucoup de richesses.

La flore de la Belgique. 

Malgré le peu d’étendue de la Belgique, la flore de cette contrés offre une assez grande variété due à la constitution minéralogique et au relief du sol qui va en s’élevant insensiblement de l’Ouest à l’Est, du littoral aux Ardennes. 

Il est probable que la végétation actuelle de la Belgique est bien différente, par sa variété et sa richesse, de celle qui recouvrait ce pays avant le dépôt du limon poldérien, le défrichement et la culture par laquelle un certain nombre de plantes étrangères ont été introduites. 

Telle qu’elle est aujourd’hui cette flore se compose de 1254 espèces indigènes, 

Peut-être y existe-t-il un nombre égal de Cryptogames cellulaires. 

Ces espèces Si l’on compare la flore de la Belgique avec celle des pays voisins, on n’a pas de peine à reconnaître qu’elle en diffère peu et cela s’explique aisément par sa situation géographique. 

Les relations de cette flore doivent donc être avec le Nord de la France, la Hollande et les provinces Rhénanes, qui sont formées par la grande plaine cimbro-germanique, les Ardennes et les monts Hercyniens et, par conséquent, présentent une végétation presque, uniforme. 

Il convient cependant de faire remarquer que le land allemand de Rhénanie-Palatinat, dont l’étendue est inférieure à celle de la Belgique, possède un nombre total d’espèces supérieur au sien.

 La Hollande, au contraire, bien que plus grande, offre moins d’espèces. 

En résumé, la flore belge, bien que peu différenciée des flores voisines, est loin d’être homogène. 

Elle comprend des plantes d’origines différentes que des migrations ont amenées dans cette contrée. 

Ce sont des espèces boréales, qui s’avancent au Sud bien au delà de la Belgique; des espèces méridionales dont l’une, le Carex divisa, y atteint sa limite septentrionale; des espèces occidentales, qui se tiennent sur littoral ou s’avancent parfois dans l’intérieur; des espèces orientales; enfin des espèces des régions montagneuses du centre de l’Europe, qui y arrivent par les Ardennes.

Cette flore est bien connue grâce aux nombreux et remarquables travaux de Crépin que nous ne pouvons que résumer ici; elle se divise naturellement en quatre régions bien distinctes :

 Région septentrionale.  

Cette région comprend toute la plaine basse occidentale de la Belgique et peut se subdiviser en trois zones aussi différentes l’une de l’autre par la constitution du sol que par la végétation. . 

La zone maritime, entièrement sablonneuse, peut atteindre un développement assez grand, par exemple 3 km de large près de Nieuport et de Knocke. 

Dans ces sables plus du moins imprégnés de sel ne croissent que des plantes halophiles, soit terrestres, soit aquatiques, au nombre d’environ 51 espèces caractéristiques. 

Mais, à côté de ces plantes, on y trouve aussi quelques autres espèces non halophiles, venues de l’intérieur. 

Ce nombre de 51 espèces caractéristiques est relativement considérable eu égard à la latitude du littoral belge, mais en revanche aucune de ces espèces ne lui est spéciale. 

 La zone poldérienne, longeant le littoral sur environ 10 km de large, est formée d’alluvions‘ argileuses déposées depuis un temps relativement court. 

Aussi ne trouve-t-on dans cette zone qu’une végétation immigrée, dont les principaux types proviennent soit de la zone maritime, à laquelle elle est étroitement unie, soit de la troisième zone campinienne. 

Elle n’offre donc qu’un caractère mixte ou de transition, qui tend à s’accentuer chaque jour davantage, par suite de la diminution de la salure du sol et des cultures dont est recouverte cette riche contrée agricole. . 

La zone campinienne s’étend depuis la précédente jusqu’à l’Ouest de l’Escaut et au Sud de la Dyle, suivant une ligne qui coupe la Belgique de l’Ouest à l’Est, de Dixmude à Maestricht. 

Elle est tout entière formée de plaines basses siliceuses et présente, dans les Campines anversoises, des landes entrecoupées de marécages et de tourbières.

 Sa végétation, par suite de cette constitution, est éminemment silicicole et hygrophile. 

Elle a pour caractère important d’être composée de types spécifiques peu variés, mais très riches en individus, groupés parfois en associations étendues.

 Les espèces caractéristiques de cette zone, au nombre d’environ 29, se décomposent en 27 vivaces; 3 annuelles et 25 hygrophiles. 

Les Drosera anglica, Subularia aquatica, Lathyrus palustris, Lysimachia thyrsiflora, Utricularia intermedia, sont propres à cette zone. 

Les végétaux arborescents y sont peu abondants et réunis en forêts peu considérables.

Région moyenne. 

Elle a pour limite Sud-Est une ligne qui va, de Marienbourg à Verviers, en s’infléchissant vers le Sud-Est, et se subdivise en deux zones. 

La zone argilo-sablonneuse est formée tout entière par le limon hesbayen et sa surface offre des ondulations ne dépassant pas 100 m de hauteur.

 Le fond de sa végétation est un nombre assez grand d’espèces ubiquistes, auxquelles se joignent certaines espèces des zones voisines.

Les forêts y occupent d’assez vastes emplacements et témoignent d’une végétation ancienne plus riche. 

La zone calcareuse est plus accidentée et constitue des sortes de terrasses s’appuyant à l’Est contre les Ardennes.

 Grâce à la présence, dans cette zone, de terrains divers, d’affleurements de calcaires et de bandes quartzoschisteuses, la végétation est formée d’un nombre d’espèces caractéristiques, bien supérieur à celui des zones précédentes. 

Toutes ces espèces habitent des stations sèches, elles sont xérophiles, particularité qui donne à la végétation de cette partie de la Belgique un aspect spécial. 

Enfin une autre particularité à signaler, c’est que les espèces les plus caractéristiques de cette zone sont groupées sur la bande calcaire la plus rapprochée du massif des Ardennes. Ici les forêts sont nombreuses et formées d’essences variées. 

On compte environ 64 espèces caractéristiques et exclusives à cette zone.

Région ardennaise. 

Les Ardennes, coupant du Sud-Ouest au Nord-Est la Belgique, dans le Sud-Est, forment cette région dont la flore, considérée dans son ensemble, présente un caractère silicicole et hygrophile très net. 

Quelle que soit l’altitude de cette région, le tapis végétal conserve son caractère et ne présente pas ces différences si importantes que l’on constate dans les régions montagneuses suivant l’altitude. 

Enfin, sur les plateaux, dans les gorges, le long des cours d’eau, les forêts abondent encore, malgré de nombreux défrichements.

 Région jurassique.  

C’est la plus petite des quatre; elle comprend la pointe Sud-Est de la Belgique et elle est uniquement formée de sables, grèscalcaires ou marnes jurassiques. 

La faune de la Belgique. 

La faune de la Belgique diffère peu de celle du Nord de la France et de l’Allemagne.

Pays de plaines et de riche culture, à population nombreuse, la Belgique ne possède plus guère de grands animaux sauvages que dans la région des Ardennes, au Sud-Est, pays de forêts, de landes et de marécages incultes, beaucoup moins peuplé que le reste du territoire. 

C’est là que se sont réfugiés les Renards et les Sangliers, devenus rares partout ailleurs.

L’Ours a complètement disparu, bien que les cavernes à ossements de la province de Liège renferment de nombreux ossements, indices de sa présence au Pléistocène.

 Le Chevreuil est le seul ruminant qui habite les forêts, car le Cerf est devenu très rare, même dans les Ardennes. 

Par contre, les Rongeurs sont assez abondants; le Lièvre et le Lapin (Lepus timidus, L. cuniculus), sont les principaux gibiers à poils. Les Campagnols (Arvicola) sont nombreux en espèces.

 Les petits Carnivores (Blaireau, Martre, Fouine, Putois, Belette), qui leur font la chasse, sont insuffisants à réduire leur nombre. 

Un petit Rongeur voisin des Rats et des Campagnols, le Hamster (Cricetus frumentarius), répandu dans toute l’Europe moyenne, a sa limite occidentale et septentrionale en Belgigue, dans la province de Liège, et ne se trouve ni dans les Ardennes, ni sur le versant français des Vosges

Les Insectivores(HérissonTaupe, Musaraignes) et les Chauves-Souris, ne diffèrent pas de ceux du nord de la France une espèce de ces dernières (Vespertilio dasycneme) a sa limite occidentale dans les Flandres, bien qu’elle se retrouve en Angleterre et en Italie

En résumé, 60 mammifères terrestres ont été observés en Belgique, en y comprenant 8 ou 9 espèces domestiques. 

Parmi ces dernières, le Boeuf, le Cheval et le Mouton sont l’objet d’un élevage considérable, auquel se prêtent les plaines de la Belgique, riche en pâturages toujours verts, grâce à son climat à la fois humide et tempéré. 

On trouve aussi  le chien viverin ( voir photo)

Les oiseaux ont été étudiés avec soin, notamment par Schlegel et par Dubois. 

Ce dernier a publié un magnifique ouvrage en cinq volumes, renfermant près de 700 planches coloriées qui représentent les oiseaux de la Belgique avec leurs nids et leurs oeufs

La plupart des espèces sont communes à ce pays, à l’Allemagne, à la France, et même. à l’Angleterre, car les Pays-Bas sont sur la route directe que suivent les espèces migratrices pour passer du continent dans les îles Britanniques;

318 espèces ont été observées à l’état sauvage, en comptant celles qui sont simplement de passage aussi bien que celles qui nichent dans le pays ou sont sédentaires : 11 espèces sont élevées en domesticité. 

Parmi les types exclusivement  marins, les Mammifères pisciforme, comptent, dans la mer du Nord, 10 à 12 espèces de Cétacés qui fréquentent les côtes de la Belgique et s’y échouent de temps en temps. 

Les Dauphins sont représentés par des types variés. 

Par contre, les Baleines ne sont représentées que par une seule espèce.

Les Baleines franches (genre Balaena), dont deux espèces habitent l’Atlantique septentrional, ne paraissent pas s’aventurer dans la mer du Nord. 

Les Phoques sont représentés par une seule espèce . 

Vers le Néogène, la faune de la mer du Nord, qui avait la forme d’un vaste golfe, largement ouvert vers le Nord et sans communication avec la Manche, était beaucoup plus riche en Mammifères marins que de nos jours. 

De nombreux Cétacés, et particulièrement des Baleines de genres variés, des Phoques (20 espèces appartenant à une dizaine de genres), ont laissé leurs débris dans les sables miocènes et pliocènes du Crag d’Anvers. 

Ces débris sont conservés dans le musée d’histoire naturelle de Bruxelles et ont été décrits et figurés avec le plus grand soin par Van Beneden dans les Annales publiées par cet établissement. 

Les Reptiles sont peu nombreux, comme dans toute la zone Nord tempérée :  
7 espèces seulement habitent la Belgique et 13 espèces de Batraciens se trouvent dans ce pays. 

Le chiffre des Poissons, porté à 117 espèces, en y comprenant à la fois les espèces d’eau douce et les espèces marines, est probablement au-dessous, de la vérité :

 7 espèces sont rares ou accidentelles.

Les Mollusques comptent environ 300 espèces, qui se subdivisent ainsi :

200 Gastéropodes (terrestres, d’eau douce et marins), 100 Lamellibranches ou Bivalves (d’eau douce ou marins), 8 Céphalopodes, 1 Brachiopode et 5 Tuniciers tous marins. 

Les huîtres d’Ostende sont renommées; on y pêche également la morue et le hareng.

Les Arthropodes terrestres sont beaucoup plus riches en espèces. 

Les Insectes ont 3700 Hyménoptères, 3000Coléoptères, 1400 Lépidoptères, 1500 Diptères, 500 Hémiptères, 239 Névroptères, 46 Orthoptères, etc. 

On rencontre, en outre, en Belgique, 24 Myriapodes, 300 Arachnides, et quelques Crustacés d’eau douce ou terrestres.

Les animaux marins, de l’embranchement des Arthropodes, sont représentés sur les côtes de la Belgique par une centaine de Crustacés. 

Les autres types marins inférieurs sont représentés par des Annélides(Chétopodes), 30 Bryozoaires, 3 Holothuries, 7 Oursins, 5 Etoiles de mer, 4 Cténophores, 7 Méduses, 50 Hydroïdes (Campanulaires) environ, 8 Actinies, 3 Alcyonnaires et 3 Eponges fibreuses. 

On sait que tous ces types inférieurs appartenant à l’embranchement des Coelentérés sont assez rares dans les mers tempérées qui baignent le centre et le nord de l’Europe

 

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