Arroser à bon escient le matin ou le soir tombé, pailler ou utiliser des ovas sont les bonnes méthodes à employer , on vous donne tous les détails.

Comme nous, les plantes souffrent de la chaleur et du manque d’eau, l’été.Dès que la chaleur s’installe, on a rapidement le réflexe d’arroser abondamment pour nourrir la plante face à la chaleur.

Attention, ce geste doit être mesuré et réfléchi.


Nos conseils pour éviter à votre potager et vos plantes d’ornement de griller au soleil.

Les températures grimpent et restent soutenues pendant plusieurs jours, y compris la nuit.

La sécheresse s’installe durablement et la végétation commence à souffrir d’un manque d’eau.

Voici quelques bonnes pratiques pour préserver au mieux son jardin tout en économisant la ressource en eau.

Une nouvelle vague de chaleur s’installe …

La canicule se caractérise par de très fortes températures (supérieures à 30°C) qui s’installent durablement et des nuits insuffisamment rafraîchissantes.

Les précipitations se font attendre depuis plusieurs semaines.

Un scénario devenu classique en France pendant l’été et qui se met en place dès le milieu du printemps.

Outre les précautions à prendre pour notre santé et celle des plus fragiles (y compris les animaux domestiques  ), les végétaux souffrent de ces fortes chaleurs.

Voici quelques astuces pour leur permettre d’affronter au mieux un épisode caniculaire et la sécheresse.

Arroser à bon escient

Il faut par exemple mieux planifier son arrosage pour que celui-ci bénéficie pleinement au jardin.

Violette Egon, paysagiste en région Rhône-Alpes, interrogé par Les entreprises du Paysage, explique :

« On va choisir les zones à arroser en fonction de leurs besoins.

Premier réflexe pratique et écologique : il est inutile d’arroser son gazon de manière obsessionnelle, il sera le premier à pâtir de la chaleur et l’eau pourra difficilement pallier une exposition prolongée au soleil pendant toute la journée.

Alors pourquoi gaspiller l’or bleu ? ».

Pourquoi s’obstiner à conserver une pelouse bien verte et fraîche en été ?

La nature se remet très bien de nos quelques étés trop chauds et vous retrouverez de la verdure une fois le déficit hydrique passé, sans avoir gâché inutilement de l’eau.

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, un arrosage fréquent en forte période de chaleur n’est pas forcément une bonne idée.

« Si l’on ne bénéficie pas d’un système de goutte à goutte qui va permettre une hydratation continue au niveau des racines, on préfèrera un arrosage important une fois par semaine, plutôt que plusieurs petits arrosages quotidiens.

Et bien sûr on arrose le soir, une fois le soleil couché. »

L’idée est de se recentrer sur les plantes pour lesquelles l’apport en eau sera le plus bénéfique.

« De manière générale, les plantes annuelles seront les plus fragiles, comparées aux plantes vivaces.

Elles doivent donc être arrosées plus fréquemment.

On arrosera les rosiers une fois par semaine, tandis qu’un arbre bien enraciné, par exemple, ne nécessitera de l’eau qu’une fois tous les 15 jours », explique Violette Egon.

En règle générale, il faut éviter d’arroser entre 11 h et 17 h car les stomates des plantes sont fermés, l’eau ne pénètre pas et les gouttelettes peuvent même faire un effet loupe qui brûle les feuilles.

L’idéal reste le soir ou le matin au moment où les végétaux ont leurs stomates ouverts pour récupérer la rosée.

De plus, lorsque les températures sont plus fraîches vous minimisez l’évaporation et donc vous augmentez l’efficacité de votre arrosage.

Pailler votre potager

Un potager sain et raisonné ne laisse jamais la terre à nue : le paillage (avec des feuilles, des adventices, de la tonte, de la paille…) permet de lutter efficacement contre le dessèchement du sol qui est ainsi protégé avec toute sa micro-faune.

Résultat : votre sol est vivant, riche et ne nécessite plus autant d’arrosages, car la terre reste fraîche plus longtemps sous le paillage.

Si le paillage permet de conserver plus longtemps une certaine humidité, il agit aussi comme une barrière lors des arrosages superficiels et forme comme une croûte de battance.

Autrement dit, il est préférable de bien arroser à la base de la plante pour permettre à l’eau de bien pénétrer jusqu’aux racines.

Un arrosage superficiel même abondant ne mouillera que le paillage et laissera sec la terre en dessous.

Les oyas : un système d’arrosage écologique autonome

Cependant, cela risque de ne pas être suffisant.

A part la mise en place d’un système d’arrosage en goutte à goutte (compliqué, coûteux et finalement gourmand en eau) ou les arrosages réguliers (qui prennent du temps et ne sont pas très efficaces), il existe peu de solutions.

Cependant, un outil vieux comme le monde devient de plus en plus populaire en France : il s’agit d’une céramique en terre cuite nommée oya (de l’espagnol olla qui veut dire pot).

Utilisée depuis des millénaires dans les régions sèches, ces jarres seulement ouvertes à leur sommet et recouvertes d’un couvercle, sont enterrées jusqu’au col en terre puis remplies d’eau.

L’eau va ensuite lentement se diffuser dans la terre autour de l’oya qui n’est pas tout à fait imperméable, profitant de la micro-porosité de la terre cuite.

Il suffit alors de bien placer les oyas, en fonction de leur contenance et des plantes à proximité : leur système racinaire va croître et profiter de cette ressource quasi permanente. 

D’après nos expériences, un oya de 5 litres peut abreuver des végétaux sur un rayon d’environ 30 cm puis davantage ensuite, puisque, petit à petit, les plantes qui croissent à proximité de l’oya vont orienter le développement de leur système racinaire vers la céramique.

En situation de chaleur et sécheresse et donc de forte évapotranspiration, les racines boivent davantage.

Un oya de 5 litres, bien entouré par la végétation, est vidé en environ 5 jours.

Si ce n’est pas suffisant pour partir en vacances sereinement pendant 2 semaines, c’est tout de même très appréciable car la ressource en eau est économisée et on ne perd plus des heures à arroser tous les jours.

De plus, il existe des tailles de céramiques encore plus importantes.

Il convient aussi de bien recouvrir le sol autour de l’oya pour éviter une évaporation trop rapide.

Outre l’irrigation, les atouts sont sont nombreux : le sol reste légèrement humide, ce qui favorise la vie de la micro-faune, les plantes ne subissent pas de stress hydrique, et les adventices poussent moins car la couche supérieure de la terre, là où se trouve les graines, n’est pas arrosée.

Les oyas conviennent à toutes les plantes et pour tous les usages : maraîchage, potager, plantation de haies arbustives, verger… Oyas environnement fabrique, à la main, des oyas à enterrer ou à planter dans le sud de la France.

Tailler pour limiter l’évaporation

En période de sécheresse, le plus grand risque pour les plantes du jardin réside dans leur déshydratation.

Or plus le volume de la plante est important (nombreuses branches, feuillage fourni…), plus l’évaporation sera forte.

L’astuce consiste donc à tailler !

« Cette manipulation concerne principalement les vivaces.

Si la floraison a déjà eu lieu, il ne faut pas hésiter à effectuer une taille préventive pour limiter l’ampleur de la plante.

Elle résistera mieux à la chaleur. » ajoute Violette.

Balcon et terrasse : on soigne l’exposition

En période de canicule, les terrasses, balcons et jardinières fleuries sont les plus à risque.

Dans un jardin, la terre va œuvrer comme régulateur thermique, apportant chaleur ou fraîcheur au système racinaire.

Une option dont ne bénéficient pas les plantes en pot.

« En période de canicule, les racines d’une plante en pot peuvent facilement monter jusqu’à 40°C, une température qu’elles n’atteindraient jamais en pleine terre », explique Violette Egon.

 Trois astuces pour éviter la surchauffe :

Sur une terrasse, déplacer les jardinières suspendues et les positionner au pied d’un mur pour qu’elles bénéficient d’un surcroît d’ombre ;

Si les pots sont à l’ombre et pour les plantes plus fragiles, on peut les entourer d’une matière isolante (papier…) afin qu’elles retiennent mieux l’humidité et la fraîcheur de la nuit ;

l’idéal est de choisir des jardinières comportant un bac de rétention d’eau, qui laisse passer un peu d’air et prolonge l’hydratation de la plante. » commente Violette Egon.

Vous trouverez d’autres astuces pour économiser l’eau sur nos pages dédiées aux gestes éco-citoyens :

L’éco-citoyen et l’eau

Enfin, soulignons que les espaces verts permettent de rafraîchir les villes qui, en plus d’être de plus en plus importantes et denses, concentrent de plus en plus d’activité et de trafic routier, ce qui en fait des zones très chaudes comme en témoigne le phénomène d’îlot de chaleur urbain.

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