Une belle diversité.

Une faune alpine typique

Dans les Alpes italiennes comme dans les Dolomites vivent plusieurs espèces animales emblématiques.

Parmi les mammifères, il faut mentionner les lièvres (commun et alpin), les écureuils, les marmottes (qui prolifèrent) et d’autres petits rongeurs.

On peut aussi citer le renard (parfois très familier) ainsi que de nombreux mustélidés (hermine, belette, martre, fouine et blaireau).

On y verra aussi des ongulés comme le chamois, le sanglier, le cerf et le chevreuil.

Enfin, évoquons les rapaces, parmi lesquels on trouve l’autour des palombes, l’épervier, la buse variable et le faucon crécerelle, ainsi que des aigles royaux, assez faciles à voir.

La nuit, le hibou grand-duc et la chouette hulotte hantent la nuit de leurs hululements.

Le bouquetin, symbole des Alpes italiennes

Le bouquetin des Alpes (Capra ibex) est un animal trapu, doté de pattes robustes et de sabots très résistants.

Emblématique des montagnes alpines, il est aisé à observer dans les prairies alpines.

Le bouquetin est un type de chèvre qui existait déjà au Paléolithique si l’on en croit les peintures rupestres retrouvées dans les Alpes.

A partir du XVe siècle, le développement des armes à feu entraîne sa raréfaction.

Il est consommé pour sa viande, mais aussi dans des décoctions de médecine traditionnelles.

L’espèce a failli disparaître au XIXe siècle, il ne restait alors plus que quelques troupeaux sauvages en France et en Italie.

C’est grâce à Victor-Emmanuel II que l’espèce a survécu dans la Vallée d’Aoste.

Il fait créer une réserve royale du Grand Paradis pour sa chasse personnelle et protège l’espèce.

Aujourd’hui, le bouquetin n’est plus en danger.

Ils seraient environ 17 000 en Italie.

Il est présent également en Autriche, Suisse, Allemagne et Slovénie, par réintroduction de l’espèce.

C’est un animal rupicole, il crapahute sur les falaises escarpées et les parois abruptes.

Il n’a pas le vertige !

Les mâles vivent en petites troupes, tandis que les femelles forment des bandes séparées avec leurs petits.

Les mâles, caractérisés par leurs cornes longues recourbées, sont reconnaissables de loin.

À l’âge adulte, elles peuvent atteindre 1 m de long et peser jusqu’à 6 kg la paire !

Un mâle dominant par troupeau s’impose au cours de combats de cornes très sonores, mais peu violents.

Les loups principalement dans la région des Apennins

Les loups ont une importance capitale dans l’équilibre de la biodiversité de la montagne alpine italienne et un plan de conservation et de gestion des loups a été lancé en 2017 au niveau national.

Le premier plan de ce type a été lancé dans les années 1970 lorsqu’il ne restait qu’une centaine de loups dans le parc national des Abruzzes.

Un vrai succès puisque aujourd’hui leur population en Italie est estimée à environ 2 000 spécimens, soit environ 18 % des loups de l’Union européenne.

Ils sont divisés en deux groupes : apennin en très grande majorité, et alpin.

La population de la région apennine vit dans le Piémont et en Lombardie, sur une aire très vaste, environ 80 000 km2.

On chiffre à la louche à 1 800 le nombre de loups, car ils sont difficiles à localiser.

Les loups alpins vivent sur des petites zones transfrontalières montagneuses avec la France, la Suisse, l’Autriche et la Slovénie : environ 12 000 km2.

Au total, ils sont environ 200 spécimens et plus facilement observables.

Ils sont divisés en 23 meutes dont 5 transfrontalières.

Leur vie sociale est communautaire et familiale. Ils se déplacent par meutes de 2 à 7 loups sur 100 à 200 km

Si au départ l’espèce protégée dans les années 1970 était le Canis lupus italicus, elle a connu des croisements du fait de leurs grands déplacements géographiques.
Il y a quelques années un couple repéré dans la campagne autour du lac de Garde a été surnommé Roméo et Juliette car la femelle venait de la région de Vérone et le mâle de Slovénie.

L’ours brun des Dolomites en bonne santé

L’ours brun (Ursus arctos), présent dans les montagnes, se raréfie dès le XVIIIe siècle, avec la multiplication des armes à feu et disparaît quasiment après les deux guerres mondiales.

En 1996, seule une infime population d’ours existe à la frontière de la Slovénie.

C’est à cette époque que l’Italie, avec le soutien de l’Union européenne, lance le plan Life Ursus.

La première réintroduction d’ours venus de la Slovénie voisine, dans le parc national de la Brenta dans les Dolomites où il avait disparu.

Un couple, puis huit ours en 2000. Aujourd’hui, on recense dans le parc naturel Adamello Brenta entre 82 et 93 ours, dont des oursons, selon les dernières estimations de 2019.

Ils sont entre 10 et 20 ours en Frioul-Vénétie Julienne, dans les zones frontalières avec la Slovénie et l’Autriche.

Une population qui progresse de 12 % par an sur 5 ans, signe de bonne santé de l’espèce.

En 2019, une surveillance systématique des pièges dormants a permis d’échantillonner d’ADN de 66 ours (hors oursons). 
L’ours brun peut atteindre 2 m de hauteur et 130 kg pour les mâles les plus forts.

Il peut courir jusqu’à 50 km/h donc il vaut mieux ne pas s’approcher, même si l’ours est très timide et effrayé par la présence de l’homme, pas la peine de jouer les Boucles d’or.

Il est doté d’un odorat très puissant qui lui indiquera votre présence bien avant que vous l’aperceviez.

Mais pas de panique, l’ours brun ne se nourrit pas de tendres jarrets d’enfants.

Comme on le sait il adore le miel, son péché gourmand, se nourrit de plantes, pousses racines, d’insectes de fruits sauvages et cultivés, de graines et de légumes.

Il doit trouver entre 12 et 15 kg de nourriture par jour, c’est donc son activité principale.

Comme on peut s’y attendre, ce flexitarien hors pair qui mange très peu de viande trouve plus facile de voler des fruits dans les vergers (pommes, poires, raisins) et les champs de maïs.

En automne, il ne pense qu’à s’empiffrer en prévision de son hibernation pour accumuler de la graisse hivernale.

C’est à la fin du printemps que commence la saison des amours.

Grâce à son flair hors norme, l’ours brun très solitaire, devient sociable le temps de se reproduire.

Mais juste après chacun repart de son côté, et c’est la femelle qui s’occupera seule de ses oursons (1 à 3 selon les portées) qui naîtront entre décembre et février.

La coexistence compliquée avec les grands prédateurs

Une jeune louve qui était en bonne santé a été retrouvée morte en avril 2021 près d’une voie ferrée.

Il s’agit du premier cas de loup mort par accident 2021, alors que l’année dernière, il y en avait sept : quatre mâles et trois femelles, percutés par des voitures.

Ces accidents sont symptomatiques de la bonne adaptation des loups dans la région qui se reproduisent et se dispersent dans l’habitat montagnard forestier.

Mais le vrai problème réside dans le fait qu’environ 300 loups meurent chaque année, dont la moitié par braconnage (collets, pièges, appâts empoisonnés et balles). 

Concernant les débats liés à la réintroduction et présence des ours, comme en France, ils font souvent la une des journaux.

Les dommages liés à leur présence dans le Trentin par exemple a augmenté de 30 %, mais reste le fait de quelques ours (selon les analyses ADN prélevées).

En particulier l’individu M49, bien connu des services, qui est même rentré dans des cabanes et des bâtiments.

Mais le trublion pourrait bien être abattu prochainement car une nouvelle directive en février 2021 prévoit l’abattage des ours et des loups qui posent des problèmes de coexistence avec les populations locales, ce qui n’était pas possible avant.

Le lynx, chat sauvage mystique des montagnes

Ce gros chat aux oreilles pointus immortalisé par les photographes dans la neige vit dans les montagnes.

Mais ils sont très rares : on estime de 40 à 50 lynx vivraient dans les Alpes italiennes.

Lui non plus ne connait pas les frontières, et ce sont les discrets et rares lynx de Slovénie et d’Autriche qui sont venus recoloniser les cimes italiennes.

On peut avoir l’immense chance d’en voir  ou plus probablement ses empreintes dans la neige dans la région de Belluno et de Trente dans les Dolomites, dans la région de Tarvisio aux confins des Dolomites frioulanes de l’Autriche et la Slovénie.
Plus rares, vers Lessinia sur la rive est du lac de Garde, en Lombardie, mais aussi dans la vallée d’Aoste et le Piémont (venant probablement de Suisse).

Une flore diversifiée et endémique

Dans les fonds des vallées poussent plusieurs arbres latifoliés, tels que le frêne, le bouleau, l’érable et l’aulne, ainsi que des hêtres et ifs.

En altitude, ce sont les conifères qui prospèrent. Dans les zones les plus arides et ensoleillées, et notamment sur les sols particulièrement superficiels et rocheux, se trouve le pin sylvestre.

Le sapin blanc et l’épicéa commun dominent quant à eux entre 1 300 et 1 800 m. Vers la lisière supérieure de la sapinière, on trouve une bande de transition où apparaissent le mélèze et le pin cembro, qui dominent au-dessus des 2 000 m.

A partir de 2 400 mètres, les écosystèmes subalpins sont plutôt des parterres de fleurs.

Dans les lacs, on trouve particulièrement la très rare plante aquatique Potamogeton praelongus.

Ce parc naturel joue un rôle très important dans la conservation des lichens.

Près de 650 espèces sont recensées, soit 50 % des lichens du Trentin-Haut-Adige qui est la région italienne la plus riche en lichens. 

La richesse floristique des Dolomites compte des espèces endémiques comme l’Arenaria huteri, la Gentiana froelichi, la splendide Pianella della Madonna (Cypripedium calceolus), la Daphne blagayana (un spécimen de Timeleacea trouvé en Italie dans la région de Raut et Tramontino seulement en 1989).

Espèce emblématique de la haute montagne, l’edelweiss (Leontopodium alpinum) pousse entre 1 500 et 3 200 m d’altitude.

Plutôt localisée dans certaines régions, cette plante se caractérise par un léger duvet sur la partie supérieure des feuilles.

Près des grands lacs et la mer Adriatique, on trouvera une splendide végétation méditerranéenne : des lauriers, des orchidées et des palmiers, ainsi que des bougainvillées et des cyprès.

On trouve de succulentes baies sauvages dans toutes les montagnes : myrtilles (Vaccinium myrtillus), fraises des bois (Fragaria vesca), framboises (Rubus idaeus), mûres (Rubus ulmifolius ) et cassis (Ribes alpinum).

Dans les sous-bois, les chanceux trouveront la rare orchidée sabot de Venus, des fougères et des plantes endémiques comme la joubarbe des Dolomites (Sempervivum dolomiticum), une plante succulente aux feuilles charnues.

Côté arbres, on y trouve de belles pinèdes et forêts de mélèzes ainsi que des pins parasols suisses.

Côté fleurs, l’anémone de printemps, la Soldanella alpina et le crocus fleurissent dans les prairies et les pâturages de montagne, tandis que les lamiacées et les scrofulariacées prédominent en été.

 

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