Une belle diversité.

Faune et flore

Avec ses écosystèmes très divers, allant de la forêt dense humide à la savane herbeuse, le Centrafrique abrite quasiment toutes les espèces d’animaux sauvages.

Leur répartition varie en fonction de la flore : élands de Derby, lions, girafes, buffle de savane, éléphants gros porteurs au nord, léopards, phacochères, potamochères, toute une variété d’antilopes dont le bongo, buffles de forêt, gorilles, chimpanzés, crocodiles, hippopotames, éléphants de forêt au sud…

La faune aquatique se caractérise par la profusion d’espèces halieutiques de toutes sortes : Distichodus (mboto), Schilbe (makélélé), Lates niloticus (capitaine), Mormyrus (kpété), hydrocyion (mbinga).

Antilopes.

Elles forment un vaste groupe hétérogène de mammifères bovidés à cornes creuses et au corps élancé, majoritairement africains, dont on connaît environ 150 espèces.

On en trouve de nombreuses espèces en Centrafrique, dont les plus célèbres sont l’éland de Derby et le bongo.

Le bongo est une antilope discrète, difficile à observer, qui vit dans les forêts pluviales d’Afrique centrale.

Cette belle antilope, la plus colorée d’Afrique, possède une robe châtain roux.

De fines rayures verticales blanches ornent ses flancs.

Mâles et femelles possèdent de longues cornes incurvées dessinant une lyre, mesurant jusqu’à un mètre de long (longueur du corps : 210 cm, hauteur au garrot : 140 cm, poids : de 205 kg chez la femelle à 405 kg pour le mâle).

Mais si le corps est massif, les jambes sont plus courtes que celles des autres antilopes pour se glisser sans difficulté dans les forêts denses.

Les bongos vivent en petits groupes de 5 à 10 têtes qui cherchent leur nourriture ensemble.

Plusieurs mâles peuvent vivre au sein du même troupeau.

Ils défrichent les forêts et favorisent la croissance de nombreuses plantes dont dépendent d’autres animaux.

Malheureusement, le bongo se raréfie à l’état sauvage, car il est chassé pour sa viande.

Il est classé comme espèce menacée par l’IUCN.

Le céphalophe fait partie du genre Cephalophus qui regroupe 16 espèces.

Le plus petit est le céphalophe bleu (de 55 à 72 cm et de 4 à 6 kg) et le plus grand, le céphalophe à dos jaune (de 115 à 145 cm et de 45 à 80 kg).

Ils vivent dans des forêts ou des fourrés denses et sont particulièrement reconnaissables à leurs pattes antérieures plus courtes que leurs pattes postérieures, leur donnant une forme cambrée adaptée aux sous-bois.

Fait assez exceptionnel pour des ongulés, ils chassent parfois de petits oiseaux et des rongeurs, et consomment à l’occasion des insectes et des charognes.

Autre particularité, les céphalophes vivent généralement seuls ou en couple.

Les céphalophes bleus, bêtes graciles aux membres menus et délicats, sont même monogames : un phénomène relativement rare chez les mammifères.

Les couples, unis pour la vie, défendent farouchement de petits territoires de 2 à 4 hectares.

Les mâles prennent grand soin des petits, qui restent dans le groupe assez longtemps (environ 2 ans) et qui s’occupent ensuite de leurs jeunes frères et soeurs.

Néanmoins, les membres du couple ne restent pas toujours l’un auprès de l’autre, s’alimentant et se reposant souvent séparément.

Les céphalophes sont principalement touchés par la chasse de subsistance.

Facilement éblouis la nuit par les lumières, ils sont alors assez faciles à abattre, certaines espèces étant aussi piégées dans des filets.

Les élands sont les plus massives de toutes les antilopes.

L’éland du Cap a un pelage fauve.

Ses cornes robustes partent en spirale à la verticale et peuvent avoir une longueur d’environ 1 m chez les grands mâles.

L’élan de Derbys atteint environ 2 m de hauteur au garrot et possède des cornes plus longues.

Les élands sont des animaux grégaires.

On les chasse pour leur viande ; ils ont été domestiqués et sont largement utilisés comme animal de trait.

Le guib harnaché est une antilope de taille moyenne, à pelage roux fonçant avec l’âge.

Son dos et ses flancs sont ornés de raies verticales (sept au maximum) et de pointillés blancs.

Il vit dans les forêts et les territoires d’arbustes en Afrique centrale et méridionale, de préférence au voisinage de l’eau.

Seuls les mâles portent des cornes, qui ne sont celles d’un adulte qu’après 3 ans.

Longues de 25 jusqu’à 57 cm, elles sont presque droites, avec une ou deux courbures.

Il se nourrit d’herbes et de feuillages, et peut suivre les babouins ou d’autres singes afin de manger les fruits que ces derniers laissent tomber.

Le guib harnaché vit solitaire ou en couple (longueur : de 105 à 150 cm, hauteur au garrot : de 61 à 100 cm, poids : de 24 à 80 kg).

Le sitatunga ou guib d’eau, est la plus aquatique des antilopes : elle a la faculté de se nourrir en étant partiellement ou parfois complètement immergée dans l’eau.

Le guib d’eau est un excellent nageur et plongeur qui vit dans les grandes forêts tropicales africaines, affectionnant particulièrement les marais de papyrus et de roseaux.

Ses sabots délicats, longs et minces, largement écartés, forment de petites pinces avec lesquelles il se soutient sur les roseaux pour se déplacer, entre l’eau et les végétaux.

Le mâle possède un long pelage brun foncé, la femelle est fauve-rougeâtre, tous deux striés de 6 rayures et de tâches blanches.

Leur gorge est ornée d’un croissant blanc.

Le mâle possède une fine crinière et des cornes en spirales pouvant atteindre 90 cm (longueur : 130 cm environ, taille au garrot : 80 à 120 cm, poids : 45 kg pour la femelle, 100 kg pour le mâle).

Pour échapper à ses prédateurs (léopard, crocodile, python), il plonge dans l’eau, ne laissant dépasser que le bout de son museau.

Buffle rouge. 

C’est un buffle sauvage d’Afrique forestière, dont l’existence est menacée.

Le buffle d’Afrique est divisé en deux sous-espèces, le buffle du Cap, Syncerus caffer caffer, et le buffle de forêt, Syncerus caffer nanus, appelé buffle nain ou buffle rouge, car c’est le plus petit des buffles (de 1,10 m à 1,15 m au garrot), le moins lourd (de 400 à 450 kg) et car son pelage, magnifique, est brun roux, avec des tâches blanches dans les oreilles.

Les buffles rouges aiment l’ombre et l’humidité et apprécient particulièrement les bains de boue.

En forêt dense, ils se déplacent en harde de 5 à 10 têtes ; en savane limitrophe, ils peuvent être une trentaine.

Ces buffles, qui sortent la nuit, sont les plus agressifs des buffles d’Afrique.

Ils peuvent vivre jusqu’à 15 ans.

Eléphant d’Afrique. 

Plus grand que son cousin asiatique, il a des oreilles plus larges, une peau plus ridée, un front plus pointu (et donc moins plat), des défenses plus longues, une trompe de 2 m dont l’extrémité, très sensible, est terminée par deux appendices ou lèvres symétriques faisant office de doigts, et un dos sans bosse, voire même creux.

Il ne se monte pas, bien que les Carthaginois l’aient fait à une époque.

Il mesure jusqu’à 4 m au garrot, et pèse plus de 6 tonnes à la fin de sa vie.

L’éléphant de forêt, plus à l’ouest de l’Afrique, est moins gros.

L’ivoire de ses défenses est intensément convoité depuis des millénaires, que ce soit pour les palanquins de Chine, les poignées de dague et les pièces de jeux du Moyen-Orient, les bijoux et les objets décoratifs ou religieux de l’Occident…

Il nourrit encore aujourd’hui de nombreux trafics.

Le commerce de l’ivoire a beau être interdit dans la plupart des pays depuis la conférence de Lausanne de 1979, organisée sous l’égide de la CITES (Convention sur le commerce international des espèces menacées), le braconnage subsiste en Centrafrique.

Les défenses, plus grandes chez le mâle, sont les incisives supérieures, qui poussent pendant toute sa vie.

Elles servent en particulier à creuser le sol pour trouver des sels minéraux, et à arracher branches ou écorces pour se nourrir.

Elles sont assez souvent abîmées ou asymétriques.

L’éléphant vit en troupeaux de 10 à 20 têtes en moyenne, conduit par une vieille femelle et comprenant un mâle dominant.

Pendant les périodes de sécheresse, ils peuvent se rassembler en groupes de plusieurs centaines de bêtes.

Parmi ces animaux très sociables, autant que le lion ou le babouin, seuls les vieux mâles deviennent parfois solitaires.

Ils communiquent par des sons très variés, allant de l’ultrason portant à une dizaine de kilomètres au barrissement émis à la fois par la trompe et la bouche, en signe d’intimidation.

Les différentes positions des oreilles et de la trompe expriment également leur humeur : la trompe dressée et les oreilles déployées annoncent, par exemple, la charge.

Un battement régulier et paisible des oreilles est le signe d’une sensation excessive de chaleur : leur grande capillarité permet, par un brassage de l’air, de rafraîchir l’animal en régulant la température de son sang.

On trouve des éléphants dans la savane et la forêt de montagne.

A l’époque romaine, on signalait leur présence jusqu’en Afrique du Nord.

A partir de 12 ans, les femelles éléphants, un des rares mammifères aux mamelles situées entre les membres antérieurs, peuvent concevoir un petit.

Mais elles sont fertiles pendant 24 heures seulement, et tous les deux ans !

La période de gestation est de 22 mois.

Elles accouchent à l’écart du troupeau en compagnie de quelques autres femelles, et l’éléphanteau pèse à la naissance environ 130 kg, pour une hauteur de moins d’un mètre.

L’éléphant peut dépasser les 70 ans et peser jusqu’à 7 tonnes.

Il se déplace à environ 7 km/h, mais peut atteindre les 40 km/h sur une courte distance.

Se nourrissant d’herbes, de fruits de palmier, de branchages et d’écorces, il est capable d’avaler jusqu’à 300 kg de nourriture par jour, ce qui peut l’occuper plus de 15 heures durant.

Dans la journée, il puise souvent l’eau fraîche en creusant avec sa trompe à des endroits où l’eau, non apparente, n’a pas été réchauffée par le soleil : il peut ainsi pomper et absorber plus de 200 litres d’un coup.

Il aime aussi s’asperger et prend des bains de boue : en séchant, la terre se craquelle sur la peau et entraîne avec elle les parasites qui aiment s’y loger ; pour aider, il se gratte les côtés et le dos sur de gros arbres.

L’éléphant jouit d’un bon odorat et d’une bonne ouïe.

Chaque éléphant peut être reconnu à la forme de ses défenses et aux petites déchirures du pourtour de ses oreilles.

Les mâles ont des testicules internes.

Les glandes à musc sur le côté de la tête n’ont pas de rapport avec le rut.

La plupart des combats non plus, ils ont plutôt pour objet la domination du troupeau.

Les cimetières d’éléphants sont aussi un mythe ; on observe simplement un regret évident de ses congénères à abandonner le corps du défunt.

Seuls les jeunes sont parfois attaqués, et uniquement par les lions.

S’ils sont là, tous les adultes font bloc autour des petits, et les prédateurs n’ont plus qu’à renoncer.

Gorilles ( voir photo)

Les gorilles de la plaine de l’Ouest vivent dans les forêts de l’Afrique centrale, dans une zone englobant le Gabon, une partie de la République du Congo, du Cameroun, de la Guinée-équatoriale et de la République centrafricaine.

Moins célèbres que les gorilles de montagne, ceux de la plaine de l’Ouest se distinguent par un pelage court et brun, virant au rouge sur la tête.

En outre, ils sont de corpulence légèrement moindre.

Estimée entre 30 000 et 50 000 individus, la population des gorilles de la plaine de l’Ouest est très difficile à observer.

Selon les informations du WWF, ils vivent en groupes, de 7 à 9 individus, constitués d’un mâle dominant accompagné de plusieurs femelles et d’enfants.

En moyenne, les gorilles se déplacent de 2 km par jour sur une surface vitale de 10 à 20 km² annuels, qu’ils se partagent entre plusieurs groupes.

Leur maturité sexuelle, vers l’âge de 10-12 ans, est signalée par la couleur devenue argentée de leur dos.

Au fur et à mesure de leur adolescence, ils sont peu à peu boutés hors du groupe, menacés par le mâle dominant.

Ils vont alors séduire des femelles d’autres groupes, afin de cesser leur vie solitaire.

Les femelles commencent à se reproduire vers l’âge de 9 ou 10 ans, après 8,5 mois de gestation.

Jusqu’à l’âge de 3 ans, le bébé dépend du lait et de la protection de sa mère.

Cette reproduction, très lente, pèse donc sur la pérennité de l’espèce.

Hippopotame. 

C’est un mammifère semi-aquatique, de la famille des porcins, non ruminant malgré les 3 poches de son estomac.

Ses pattes courtes se terminent par un sabot de quatre orteils sans griffes.

Il mesure 1,50 m au garrot, plus de 4 m de long, pèse parfois plus de 3 tonnes.

Ses défenses sont ses canines inférieures, en ivoire plus dur que celui de l’éléphant et mesurant parfois jusqu’à 60 cm.

La période de gestation est de 8 mois, le petit pèse 50 kg à la naissance.

L’espérance de vie des hippopotames est supérieure à 40 ans.

Le jour, ils se reposent dans l’eau, en se rafraîchissant en permanence, y compris le dos qu’ils s’aspergent avec leur queue ou en effectuant un tour complet sur eux-mêmes.

Ils peuvent rester sous l’eau environ deux minutes, et parfois jusqu’à six minutes.

Ils sont très sédentaires et vivent en bandes de 5 à 30 têtes.

La nuit, ils sortent de l’eau par des chemins réguliers, et s’éloignent quelquefois de plusieurs kilomètres de leur mare ou de leur rivière habituelle.

Lorsqu’un hippopotame se perd en rentrant, ou lorsqu’il n’y a plus assez d’eau pour qu’il puisse s’immerger, sa peau, qui peut avoir 3 cm d’épaisseur, exposée sans protection au soleil et à l’air libre, se craquelle : de grosses crevasses se forment, qui s’infectent et mènent souvent à la mort.

Les hippopotames sont herbivores (ils avalent jusqu’à 60 kg de végétaux par jour), mais profitent également d’un cycle naturel intéressant : ils défèquent dans l’eau en pulvérisant leurs excréments par une rotation rapide de la queue.

L’eau ainsi fertilisée profite aux algues et aux planctons, qui prolifèrent et nourrissent l’hippopotame tandis qu’il boit.

Rose à la naissance, l’hippopotame devient gris brun, notamment en raison des nombreuses sécrétions huileuses de sa peau.

C’est un animal dangereux, qui peut devenir très rapidement agressif : il nage très bien, court très vite sur terre, en particulier pour charger lorsqu’un intrus se met entre lui et l’eau, et s’appuie parfois sur le fond sableux pour renverser des embarcations.

Ses canines inférieures peuvent mesurer 1 m de long.

Il est souvent accompagné de cormorans et d’aigrettes.

Les lions et les crocodiles menacent en particulier les jeunes.

Mais entre eux, aussi, les mâles s’infligent de sévères blessures avec leurs dents, blessures dont les cicatrices restent souvent visibles sur leur dos.

Ils ouvrent la bouche pour bâiller, ou crient pour impressionner un autre hippopotame.

Léopard

C’est un grand félin d’Afrique et d’Asie, reconnaissable à son pelage jaune marqué de cercles noirs brisés, le plus souvent dépourvus de tache centrale (ce qui le distingue du jaguar).

Certains léopards naissent avec un pelage entièrement noir, ce sont les panthères noires.

Mais les petits cercles brisés caractéristiques de l’espèce se distinguent tout de même sous certaines conditions de lumière.

Le léopard mâle adulte peut mesurer jusqu’à 1,60 m de long, sans la queue longue de 50 à 90 cm et pèse entre 60 et 90 kg.

Il vit dans de vastes espaces, allant des savanes aux forêts pluvieuses, se nourrissant de proies très variées : grands herbivores, petits singes, poissons, etc.

Pour chasser, il rampe sur le sol puis bondit sur sa proie qu’il tue d’une morsure à la gorge.

Les plus grandes sont emportées dans les arbres, à l’abri des autres prédateurs, et dévorées en plusieurs jours.

Le léopard est bon grimpeur, bon nageur et excellent coureur.

Potamochère 

Souvent appelé sanglier rouge des rivières, c’est un mammifère de la sous-famille des Suinae, seul parmi les grands mammifères à être présent à la fois sur le continent africain et à Madagascar.

Trapu, couvert de soies courtes allant du roux au noir selon l’âge, son dos et ses joues sont hérissés d’une crête de soies blanches.

Son groin est étroit et ses oreilles se terminent en une pointe garnie d’un long pinceau de poils blancs.

Il peut mesurer jusqu’à 1,20 m, pour une hauteur au garrot de 75 cm en moyenne, et un poids qui peut atteindre 130 kg.

Les défenses sont généralement invisibles lorsque la gueule est fermée, mais elles peuvent atteindre 19 cm pour les inférieures ; les supérieures viennent frotter continuellement les inférieures, de sorte que leur tranchant est parfaitement aiguisé.

Le potamochère fréquente les forêts humides et marécageuses.

Son corps massif et puissant lui permet de pénétrer en force dans les fourrés les plus épais.

Ce très bon nageur vit en solitaire ou en petits groupes et passe la journée à dormir dans sa bauge.

Il se nourrit de racines, de champignons, de fruits tombés, d’insectes et de petits reptiles.

Python. 

Très gros serpent ovipare, mesurant jusqu’à plus de 5 m pour parfois 70 cm de circonférence par endroits, et pesant jusqu’à 50 kg, le python n’a pas de venin, mais étouffe sa proie avec sa mâchoire ou en l’écrasant après s’être enroulé autour d’elle.

Sa mâchoire peut atteindre un angle d’ouverture de 130 degrés, contre 30 degrés chez l’homme.

Il a longtemps été chassé à outrance pour sa peau. Il n’attaque pas l’homme (mais peut se défendre) ; il se nourrit de rongeurs, de lièvres et autres petits mammifères.

Il a donc une action bénéfique en éliminant les animaux nuisibles aux cultures.

Le python a un reste de pattes atrophiées, qui lui sert surtout pendant l’accouplement.

Le python pond environ 40 oeufs à la fois, de près de 10 cm de diamètre et de 150 g chacun.

La femelle les couve pendant presque 2 mois ; les petits mesurent plus de 50 cm à l’éclosion

 

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