Le bison a failli hélas disparaître, la population était d’environ 40 millions d’individus au début du 19 eme siècle, à la fin de ce siècle ne restait environ que 10000 individus. Aujourd’hui ils sont à peu près 500 000 Les causes de cela une chasse très excessive, les maladies et la diminution de la qualité de leur habitat.

Sa barbe au menton et sa bosse sur le dos lui confèrent une allure unique.

Pâturant pendant des siècles dans les vastes prairies américaines, l’animal fétiche des Indiens a frôlé l’extermination.

Zoom sur une espèce sauvée in extremis.

Le plus lourd mammifère d’Amérique

Le bison (Bison bison) est un mammifère ruminant appartenant à l’ordre des artiodactyles et à la famille des bovidés.

Il mesure entre 2 et 3,5 m de long et de 1,50 à 2 m de hauteur au garrot.

L’animal comprend deux sous-espèces en Amérique et une en Europe :

    • Le bison des plaines est la  plus petite des deux espèces américaines : le mâle pèse en moyenne 739 kg et la femelle 440 kg.
      Le mammifère – qui a été largement
      domestiqué – fréquente des environnements vastes et ouverts (prairies, steppes) du grand ouest américain;

    • Le bison des bois  est le plus gros mammifère terrestre d’Amérique du Nord. Cette espèce est majoritairement composée d’animaux vivant en liberté dans la forêt boréale (ou taïga) du Canada et de l’Alaska.
      Il est moins massif mais plus lourd que celui des plaines : le mâle pèse en moyenne 880 kg et la femelle 540 kg ;

    • Le bison d’Europe se rencontre en Pologne, Lituanie, Russie, Ukraine, Slovaquie où il fréquente les forêts de feuillus, les milieux denses, les clairières, les marécages. Sa bosse est moins proéminente que celle de ses cousins d’Amérique et le poids moyen du mâle affiche 800kg.

  • Le bison, barbu et bossu

    • Le bison d’Amérique se reconnaît facilement grâce à une silhouette typique : la tête et les épaules massives paraissent disproportionnées par rapport à la minceur de son arrière-train.
    • Ses membres relativement courts portent de grands sabots arrondis et de petits ergots sur le haut des jarrets.
    • L’animal arbore un front large et bombé rehaussé par des cornes noires et un menton à longue barbe.
    • Le bison se distingue surtout par une bosse imposante constituée de muscles et de tissus graisseux et formée par la structure épineuse de ses vertèbres.
    • Son pelage allie de longs poils rugueux ainsi qu’un duvet laineux qui s’épaissit en hiver et s’allège en été.
    • La tête, les épaules et les membres antérieurs revêtent une sorte de crinièrefrisée très brune tandis que sa croupe se recouvre d’un poil court et lisse de teinte cuivrée.
  • Le bison est exclusivement herbivore
  • Le bison se nourrit essentiellement d’herbe et de plantes herbacées : carex, joncs et lichens.

Il apprécie les graminées, les petits arbustes, les jeunes pousses, les racines, les écorces, les feuilles d’arbres ainsi que quelques fruits à l’occasion.
La quantité journalière de végétation consommée par le mammifère peut facilement atteindre 25 kilos.

Après avoir pâturé, le ruminant se couche, régurgite un bol alimentaire et le mâche une seconde fois.

En hiver, il creuse la neige avec son puissant museau pour atteindre l’herbe.

Le bison : signes particuliers

Le bison consacre une grande partie de sa journée à l’hygiène : pour se protéger contre les piqûres d’insectes et autres parasites, il se roule dans des trous bourbeux, dans le sable ou la poussière, puis se frotte la tête et les flancs contre des branches, des rochers ou des troncs d’arbre.

Sa taille imposante ne l’empêche pas de courir vite, jusqu’à 50 km/h et sauter à 1,5 m de hauteur s’il se sent menacé.

Il est aussi un excellent nageur qui garde la tête, la bosse et la queue hors de l’eau pour traverser une rivière et rejoindre de nouveaux pâturages.

Sa mauvaise vision est compensée par une ouïe et un odorat aiguisés lui permettant de détecter une intrusion à plus d’un kilomètre.

Les intimidants troupeaux de bisons

Tandis que le bison des bois vit au sein de petits clans isolés, le bison des plaines forme des troupeaux de milliers de têtes qui représentent un rempart efficace contre ses ennemis

Son cycle de reproduction permet de submerger son territoire d’une horde de nouveaux-nés.

La cohorte de bovidés dissuade les prédateurs d’attaquer et contribue ainsi à augmenter le taux de survie des bisonneaux.

Ces animaux grégaires constituent des groupes mixtes et intergénérationnels dont le sommet de la hiérarchie est occupé par plusieurs mâles qui défendent constamment leur position de leader au cours de nombreux combats, parfois mortels, en particulier à la saison des amours.

La bisonne très protectrice

Les bisons atteignent leur maturité sexuelle à l’âge de 4 ans.

Pendant la période de reproduction qui s’étend de juillet à la mi-septembre les mâles dominants fécondent plusieurs femelles.

La bisonne met bas au terme d’une gestation d’un peu plus de neuf mois mais avant d’accoucher, elle s’éloigne du troupeau à la recherche d’un endroit isolé.

Dès la naissance, son petit pèse entre 20 et 23 kg et a comme principale source de nourriture le lait maternel jusqu’à l’apparition de la rumination, à l’âge de quinze jours.

Si le bisonneau commence à brouter l’herbe tendre, le sevrage ne s’opère que très progressivement pour se terminer vers 9-12 mois.

Peu à peu, la mère protectrice cesse de s’interposer entre son petit et les membres du clan, l’autorisant à développer des liens avec ses congénères.

Le bison, presque rayé de la Terre

Les prédateurs naturels du bison sont le grizzly, le loup gris, le puma et le cougar.

Dans les années 1800, le territoire nord-américain comptait près de 40 millions de bisons sauvages qui fournissaient aux tribus amérindiennes de la viande et de la peau pour le logement et les vêtements.

L’extermination massive entreprise par les colons a décimé les populations du bovidé au point qu’en 1895, moins de 1000 bisons avaient survécu.

En 1907, le gouvernement créait des réserves et des parcs nationaux et établissait des lois interdisant les tirs non autorisés.

Au fil du siècle, des mesures de conservation supplémentaires ont permis de sauver l’espèce estimée à 500 000 individus aujourd’hui.

La Liste rouge des espèces menacées de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) classe le bison d’Amérique dans la catégorie “quasi-menacé”.

L’animal vit en moyenne 18 à 22 ans à l’état sauvage et 25 à 30 ans en captivi

Le bison sacré symbole historique des Etats-Unis 

Barack Obama a signé l’acte décernant au bovidé le titre de « mammifère national des Etats-Unis ».

Une consécration pour les organismes œuvrant pour la préservation de l’espèce.

Aucune autre espèce animale ne symbolise mieux l’histoire de l’Amérique que cette noble créature », affirme Lacy Clay, représentant du Missouri.

Autrefois, des dizaines de millions de bisons tambourinaient de leurs sabots sur une étendue allant du centre du Canada jusqu’aux Grandes Plaines et au nord du Mexique.

Chassés pendant un siècle pour leur cuir, leur population s’est vue réduite à quelques centaines au début du XXe siècle.

De nos jours, on dénombre 30 000 bisons à l’état sauvage dans le pays, la plupart vivant dans le parc national de Yellowstone 

 Yellowstone est l’unique endroit aux États-Unis où les bisons ont vécu continuellement depuis la préhistoire.

Les Amérindiens et les défenseurs de l’environnement travaillent ensemble pour sensibiliser la population au rôle essentiel que cet animal a joué pour les tribus amérindiennes avant l’arrivée des Européens.

En effet, ils le chassaient pour se nourrir, fabriquer des habitations et des vêtements.

Le bison, que certaines tribus appellent « tatanka », est au cœur de nombreuses légendes : certaines racontent que les peuples vivaient sous la surface de la Terre « et que le bison aurait dit “venez vivre ici, nous subviendrons à vos besoins” », explique Jim Stone, du conseil intertribal pour la défense du bison, basé au Dakota du Sud.

On a une histoire à te conter, une histoire qui commence autour de l’an 1700.

À cette époque-là, le plus grand mammifère terrestre de l’Amérique du Nord erre dans les plaines, sans restriction, sans crainte, avec comme seuls ennemis les grizzlys affamés et les meutes de loups bien organisées.

C’était à ce moment que, le vent dans la crinière, le bison régnait en maître sur le territoire historique de l’ alaska jusqu’au Mexique.

Et quand on dit « régner en maître », on ne niaise pas.

On parle de 30 millions d’individus qui parcouraient le territoire.

C’est beaucoup de bisons ça (c’est un peu moins que la population humaine actuelle du Canada).

Mais, le temps passe et quelques 200 ans plus tard, on compte 300 bisons en Amérique du Nord.

Mais où sont-ils donc tous allés? 

Au 18e siècle, ils sont une partie importante du mode de vie des Premières Nations de l’Ouest.

C’était une ressource inestimable : les cornes pour faire des ustensiles et des outils, la peau pour faire des vêtements, les sabots pour faire de la colle, la crotte comme combustible et la viande pour manger.

On chassait donc le bison raisonnablement.

Ce n’est pas encore problématique.

L’arrivée des armes à feu et des chevaux en Amérique va changer le visage de la chasse aux bisons.

Ils sont alors chassés à outrance pour leur fourrure et par les amateurs de sensations fortes.

On parle maintenant de surchasse.

On développe des nouvelles techniques de tannage qui font de la peau de bison une business ultra lucrative.

On le chasse, encore plus.

La chasse au bison devient une mode.

Les troupeaux s’amenuisent à vitesse grand V.

Pour couronner l’affaire, les conflits politiques entre les Premières Nations et les nouveaux gouvernements (plus spécialement aux États-Unis) poussent les forces militaires à abattre ces animaux pour priver leurs opposants de cette précieuse ressource.

Au Canada de l’époque, plutôt qu’une planification concertée pour éliminer le bison comme aux USA, on va profiter de la situation pour négocier avec les Premières Nations en leur forçant la main.

À ça, on peut ajouter une grande sécheresse à la fin des années 1800 qui aurait réduit considérablement la quantité de ressources disponibles.

Résultat : au début du 20e siècle, le bison est au bord de l’extinction.

Voici, un bel exemple de surexploitation.

Ce n’est qu’à ce moment, alerté par le nombre horriblement bas de bisons, que les gouvernements mettent en place une loi pour restreindre la chasse.

Ce sont alors les éleveurs privés qui vont mettre la main sur des individus sauvages.

C’est grâce à leurs efforts de conservation inattendus, puis à l’achat de troupeaux par les gouvernements pour fonder quelques hardes protégées dans les zoos puis dans les parcs nationaux que la population américaine de bisons a pu se rétablir rapidement et serait estimée actuellement à environ 300 000*.

300 000, c’est beaucoup, mais si on compare à il y a 300 ans, c’est très peu. 

Les difficultés restent nombreuses pour ces gros lourdauds : les maladies, la diminution de la qualité de leur habitat naturel et la pression de prédation sur les plus petits troupeaux.

Les efforts sont réels pour les aider et on réintroduit peu à peu des animaux dans les réserves et les parcs.

 

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