Si la couche d’ozone est toujours menacée, elle se résorbe lentement et le traité de Montréal signé en 1987 y à beaucoup contribué, en grande partie grâce à la diminution effective des gaz anciennement présents dans les systèmes de climatisation et de réfrégiration . On suppose que la couche d’ozone était plus active il y a environ 40 000 ans et qu’elle ait contribué à la disparition des néandertaliens.

Un récent rapport du programme pour l’environnement des Nations unies annonce que le « trou » de la couche d’ozone serait bien en train de se refermer grâce à l’arrêt progressif de l’utilisation de gaz qui détruisent la couche d’ozone comme les chrolofluorocarbures ( CFC) .

Une bonne nouvelle à  plusieurs titres, notamment car la couche d’ozone empêche une partie des rayonnements ultraviolets, nocifs, de  pénétrer jusqu’à nous.

La couche d’ozone a toujours été fragile, attaquée  de l’intérim par des gaz présents dans l’atmosphère (dont certains d’origine anthropique, comme les CFC).

Mais elle est aussi attaquée de l’extérieur par les particules interstellaires  « rayonnement cosmique », auquel la Terre est soumise en permanence !

Ces particules cosmiques  déclenchent une cascade de réactions chimiques qui détruisent t les  molécules d’ozone.

Heureusement, le champ magnétique terrestre dévie  en grande partie ce flux de particules et protège la couche d’ozone… normalement.

La protection de la couche d’ozone par le champ magnétique varie en effet, comme lui, dans le temps.

Nous avons en effet récemment montré que ce n’est pas la première fois que l’épaisseur de la couche d’ozone varie

D’après nos résultats , il y a 40 000 ans, au moment de la disparition de Neandertal , la couche d’ozone aurait été plus fine qu’à  notre époque .

Enquêter sur la couche d’ozone au temps de Neandertal

La disparition mystérieuse de Neandertal ne s’est pas faite en un jour.

Elle résulte sûrement d’une combinaison de nombreux facteurs.

Un élément avéré est qu’elle est très proche dans le temps d’une baisse de l’intensité du champ magnétique terrestre, ce qui a amené certains auteurs à   relier les deux événements .

En effet, l’affaiblissement du champ magnétique aurait pu engendrer un  amincissement de la couche d’ozone, qui protège la surface terrestre des rayons ultraviolets du soleil.

Or, on sait maintenant que ceux-ci  augmentent les risques du cancer de la peau , altèrent la vue et impactent les capacités immunitaires.

Des effets néfastes contre lesquels Neandertal aurait été moins bien équipé que Sapiens, le rendant plus sensible à la hausse des rayons UV.

Comment savoir si la couche d’ozone a été réellement amincie il y a 40 000 ans ?

Peut-on reconstruire cette épaisseur au fil de l’histoire ?

Apparition et dynamique de la couche d’ozone

Depuis son apparition, la  couche d’ozone joue un rôle fondamental dans la présence et l’évolution de la vie sur Terre.

En effet, l’ozone est un gaz qui absorbe une partie des rayons UV émis par le soleil.

La couche d’ozone permet donc d’éviter que ces rayons UV ne proviennent jusqu’à  la surface des continents.

Si la Terre est vieille d’environ 4,5 milliards d’années , la couche d’ozone, elle, est apparue bien plus tard.

En effet, l’ozone (O3) est produit par un ensemble de réactions chimiques à partir de l’oxygène (O2), qui n’est apparu dans l’atmosphère qu’il y a 2,4 milliards d’années

Depuis, l’ozone formé se retrouve à  la base de stratosphère à  35 kilomètres d’altitude, juste au-dessus de la troposphère.

Là, il peut être détruit soit par d’autres gaz, comme les CFC, soit par les particules du rayonnement cosmique non déviées par le champ magnétique terrestre.

Quand le champ magnétique terrestre ne protège plus l’atmosphère

Or, il y a environ 41 000 ans, le champ magnétique terrestre a connu un affaiblissement majeur, voire une inversion temporaire de sa polarité, pendant quelques siècles

Cet affaiblissement du champ magnétique bien connu des géologues sous le nom d' »excursion magnétique de Laschamps », aurait  été suffisamment marqué pour que les particules cosmiques pénètrent jusqu’à la couche d’ozone rt y détruisent des molécules d’O3.

Plus de rayons UV auraient alors pu atteindre la surface de la Terre.

C’est pour ces raisons que cet événement a été proposé comme une des causes de la disparition des Néandertaliens puisqu’Homo neanderthalensis  n’aurait pas eu la même capacité de lutte contre les effets néfastes des UV qu’Homo sapiens.

Comme aucune donnée n’avait jusqu’à présent permis de confirmer de manière directe un amincissement de la couche d’ozone à cette époque , nous avons cherché à  savoir si certaines particules  atmosphériques de cette époque piégées depuis dans les glaces polaires, avaient été ou non exposées aux UV .

Grâce à cette information, nous pouvons évaluer si la couche d’ozone les a protégées du rayonnement solaire et donc en déduire l’épaisseur de celle-ci lors de la disparition de Néandertal.

L’épaisseur de la couche d’ozone enregistrée dans la glace des pôles

Nous avons étudié les isotopes d’aérosols de soufre piégés dans des échantillons de carottes de glace formée à cette époque.

Les aérosols sont des microparticules en suspension.

Certains contiennent du soufre, dont les isotopes peuvent nous aider.

Un isotope du soufre est un atome de soufre avec un avec une masse très légèrement des autres, et les isotopes du soufre des aérosols ne réagissent pas tous pareils aux rayons UV.

Si un aérosol est exposé aux UV, le rapport des différents isotopes du soufre enregistre une « empreinte UV ».

Cette « empreinte » permet ainsi d’aider à  comprendre si les aérosols soufrés émis par une éruption volcanique ont été ou non, soumis aux rayons UV.

Si c’est le cas, cela veut dire que ces aérosols  ont circulé au-dessus de la couche d’ozone, dans la stratosphère

. Cela implique donc que l’éruption a été  particulièrement puissante: on parle d’éruption stratosphérique..

Cette méthode a par le passé permis de retrouver dans les carottes de glace l’empreinte de l’éruption du Tambora.

Cette éruption , bien qu’ayant eu lieu en Indonésie  généra des couchers de soleil flamboyants en Europe qui ont inspiré le peintre William Turner

Deux cents ans plus tard, grâce aux isotopes du soufre  d’aérosols projetés par le volcan, puis piégés des carottes de glace, les géochimistes ont pu reconstituer la dynamique atmosphérique des émissions du volcan.

Ils ont montré que ses cendres sont restées de longs mois dans la stratosphère avant de retomber sur Terre, perturbant le climat et l’agriculture.

Pour comprendre l’évolution de l’épaisseur de la couche d’ozone lors de l’excursion magnétique de Laschamps, nous avons utilisé les isotopes du soufre d’une manière un peu différente

. En effet, nous avons extrait des aérosols piégés dans les glaces antarctiques lors de l’excursion magnétique il y a 40 000 ans.

Ces aérosols ne sont pas associés à une éruption stratosphérique comme celle du Tambora: au contraire, ils sont restés dans la Troposphère  et ont du en théorie être protèges des UV par la couche d’ozone.

Or, l' »empreinte UV » de ces aérosols  montre qu’ils ont été soumis aux rayons UV.

Ceux-ci pénétraient donc assez bas dans l’atmosphère  cela implique que la couche d’ozone laissait passer davantage de rayonnement solaire et qu’elle était plus mince qu’aujourd’hui, sans qu’on puisse vraiment parler de trou.

Ces résultats sont la première observation directe d’un amincissement passé de la couche d’ozone et en fait un mécanisme possible pour la disparition des Néandertaliens.

Une couche d’ozone toujours menacée

De nos jours, d’autres menaces existent et les activités humaines mettent en danger la couche d’ozone.

En effet, un certain nombre  de réactions chimiques sont  liées aux gaz libérés par les activités de nos sociétés thermo- industrielles.

En 1985, un trou  de la couche d’ozone apparu au-dessus de l’Antarctique  a été mis en évidence par Joe Farman  et ses collaborateurs.

Celui-ci a été causé par les chlorofluorocarbones, une famille de gaz anciennement présents dans les systèmes de refregirations , utilisé en grande quantité à partir des années 1950.

En 10 ans, la chimie industrielle a   grande échelle avait ainsi entraîné la destruction de 40 % de l’ozone de notre atmosphère

Moins qu’un trou, il s’agit en réalité d’une zone au-dessus des pôles où les concentrations en O3de la couche d’ozone sont très faibles

.La  signature du protocole de Montréal en 1987 a abouti à  l’arrêt de l’utilisation de ces gaz, mais le trou ne se résorbe que très lentement.

De plus, de nombreux autres gaz et particules émis par les humains contribuent toujours à détruire l’ozone, comme  le protoxyde d’azote (N2O).

Ce puissant gaz à  effet de serre est émis notamment par l’épandage et les engrais azotés

La hausse de sa concentration dans l’atmosphère non seulement contribue au  réchauffement climatique, mais aussi à la dégradation de la couche d’ozone.

Malgré les accords de Montréal , les humains continuent donc de prendre le risque d’amincir cette enveloppe qui protège la vie sur Terre.

Cette menace anthropique est d’autant plus sérieuse que l’intensité du champ magnétique terrestre a décru de près 20 % depuis 150 ans et sur les dernières décennies baisse à  une vitesse 10 fois supérieure au taux moyen normal.

Cette baisse de l’intensité  du champ va-t-elle perdurer et, sous l’effet d’actions humaines concomitantes, sera-t-elle associée à la création d’une fenêtre UV » ayant des conséquences  sur la santé des populations ?

Mieux nous comprendrons l’histoire et la réactivité de la couche d’ozone, mieux nous pourrons appréhender ces questions actuelles.

Rappelez-vous Il y a non assistance à  planète en danger avait lancé Jacques Chirac pour l’ouverture de la 6ème conférence sur les Changements Climatiques à  La Haye, en novembre 2000.

Dans l’opinion, le réchauffement climatique passait du statut d’hypothèse à celui de réalité avec un coupable tout désigné : le trou dans la couche d’ozone.

Quinze ans plus tard, la NASA montrait que le fameux trou avait atteint, le 2 octobre 2015, une superficie de 26.9 millions de km2 (en moyenne sur 30 jours consécutifs), troisième record » après ceux de 2000 et de 2006.

Est-ce à dire qu’un processus irréversible  et toxique pour la planète et ses habitants est engagé ?

Et bien non !

Des chercheurs ont calculé que, sur la durée le trou dans la couche d’ozone a diminué de plus de 4 millions de km2 depuis l’an 2000 -soit la superficie de l’Inde, quand les pertes d’ozone étaient les plus grandes.

Ces résultats publiés dans la revue Américaine « Science », résultent de mesures prises chaque mois de septembre depuis quinze ans.

Ils attestent aussi d’une pause passagère dans ce processus en octobre 2015,  à cause d’une  éruption du volcan Calbuco dans le sud du Chili six mois plus tôt

« Mais globalement le trou d’ozone  parait être  sur la voie de la guérison « , alors que les émissions de gaz chlorés  les chlorofluorocarbones ou CFC, continuent à diminuer , concluent les scientifiques.

Selon les modèles qui tournent sur leurs ordinateurs, une guérison complète de la couche d’ozone est même prévue d’ici à 2050

La planète sur la voie du rétablissement

Les CFC, ces gaz chimiques présents dans les systèmes de  climatisation, de réfrigérations , certains aérosols (laques) et dans autres processus industriels, appauvrissent l’ozone

Le protocole de Montréal international conclu en 1987,  à acté leur interdiction progressive.

Et leur concentration dans l’atmosphère a  chuté de 10 à  15% par rapport au pic de la fin des années 1990, pointait le dernier rapport quadriennal de l’Organisation météorologique mondiale et du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUÉ) publié  en 2015

Nous pouvons désormais être confiants dans le fait que les mesures internationales prises ont mis la planète sur la voie du rétablissement

La preuve que  l’humanité est capable, lorsqu’elle s’en donne le projet politique, de réparer les dégâts qu’elle inflige à la planète

« Nous pouvons désormais être confiants dans le fait que les mesures internationales prises ont mis la planète ur la voie du  rétablissement pointe Susan Solomon, professeur de chimie et de science du climat au Massachusetts Institute of Technology (MIT) et principale auteure de cette étude publiée dans « Science ».

Autre bonne nouvelle :

« D’ici à 2030, le Protocole de Montréal adoptré par tous les pays-aura évite deux millions de cancers de la peau par an, des  dégâts oculaires et immunitaires sur les humains, et aura aussi protégé la faune et l’agriculture », selon des simulations du PNUE.

Reste à  faire de même avec les gaz à  effets de serre.

Une façon de rappeler après ¨s Francis Bacon, qu’ « on ne commande la nature qu’en lui obéissant «

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