La communication est un aspect essentiel de la vie animale, permettant aux individus de survivre, de se reproduire et de maintenir les structures sociales.
La question de savoir si les espèces animales peuvent communiquer n’appelle pas de réponse simple.
Nous vous proposons d’abord d’examiner les modes de communication animale, les raisons potentielles pour lesquelles des espèces pourraient vouloir communiquer entre elles, et les preuves existantes de telles interactions.
Les modes de communication animale
Les animaux utilisent une variété de modes de communication, souvent adaptés à leurs environnements spécifiques et à leurs besoins biologiques.
Ces modes de communication peuvent être classés en fonction des sens impliqués.
La communication visuelle est mobilisée chez de nombreuses espèces
. Elle inclut des signaux corporels, des changements de couleur, des mouvements et des postures.
On peut citer les paons mâles qui déploient leurs plumages colorés pour attirer les femelles, les poissons mandarins qui changent de couleur pour signaler leur disponibilité pour l’accouplement.
La communication acoustique est particulièrement développée chez les oiseaux et les mammifères.
Les sons peuvent transmettre des informations sur le territoire, les prédateurs ou les partenaires potentiels.
Les chants des oiseaux servent à attirer les partenaires et à défendre les territoires.
Les éléphants utilisent des infrasons pour communiquer sur de longues distances.
Il ne faut pas oublier que les signaux chimiques sont omniprésents dans le règne animal, particulièrement chez les insectes.
Les phéromones sont des substances chimiques qui déclenchent des réponses comportementales chez d’autres individus de la même espèce.
Les fourmis utilisent des phéromones pour tracer des chemins vers les sources de nourriture.
Les chiens marquent leur territoire avec de l’urine contenant des signaux chimiques.
Le contact physique est un mode de communication essentiel chez les animaux sociaux.
Il peut renforcer les liens sociaux, apaiser les conflits et initier des comportements de soin.
Les singes se toilettent mutuellement, ce qui maintient la cohésion du groupe.
Les dauphins se frottent les nageoires dans le même objectif.
La communication interspécifique
La question de savoir si les espèces peuvent communiquer entre elles implique de distinguer la communication intentionnelle de l’interprétation des signaux.
Pour qu’une communication interspécifique soit possible, il faudrait que les espèces aient une bonne raison de le faire.
La reproduction interspécifique est peu probable.
Alors dans quel contexte des espèces différentes peuvent avoir à communiquer ?
Dans les écosystèmes, certains animaux émettent des signaux d’alerte qui peuvent être interprétés par d’autres espèces.
Les cris jouent un rôle important dans la communication de certaines espèces animales, notamment pour avertir d’un danger, pour attirer des partenaires ou pour maintenir la cohésion du groupe.
Or, les cris émis par une espèce peuvent tout à fait être interpréter par d’autres espèces.
Les cris d’alarme des suricates peuvent être interprétés par d’autres animaux partageant le même habitat.
Les cris des singes vervets varient en fonction du type de prédateur, ce qui permet à d’autres espèces de se préparer à une menace spécifique.
Certaines interactions symbiotiques impliquent une forme de communication.
Les poissons-clowns et les anémones de mer communiquent par des signaux chimiques et tactiles pour vivre en symbiose.
Les chiens et les loups peuvent-ils se comprendre ?
Les chiens et les loups partagent un ancêtre commun et présentent des similitudes comportementales et de communication qui les rend capables de communiquer.
Les chiens et les loups utilisent des postures corporelles, des expressions faciales et des mouvements pour communiquer.
De nombreux signaux de langage corporel sont similaires entre les deux espèces, ce qui permet une certaine compréhension.
Les deux espèces émettent des sons tels que des aboiements, des hurlements et des grognements.
Bien que les hurlements des loups soient plus courants et que les aboiements soient plus fréquents chez les chiens, ils peuvent reconnaître et répondre à certains types de vocalisations.
Les chiens et les loups ont des structures sociales complexes et des comportements sociaux qui se chevauchent, comme la hiérarchie de la meute et la coopération.
Un chien peut reconnaître certains comportements de domination ou de soumission d’un loup et vice versa.
Même si la domestication des chiens a entraîné des changements qui les ont fait diverger des loups, la base commune reste suffisante pour une certaine compréhension entre les deux espèces.
Que peut-on finalement retenir de la communication entre espèces ?
Il faut insister sur le fait que la communication animale est très instinctive.
Les réactions doivent souvent être rapides car elles sont en lien avec des mécanismes de survie.
La compréhension complète d’un message concerne davantage l’être humain.
Le cri d’alarme reste le meilleur exemple.
Ces cris peuvent être reconnus par d’autres espèces comme un signal de danger.
Lorsqu’un oiseau émet un cri d’alarme, d’autres oiseaux, ainsi que des mammifères évoluant dans la région, peuvent réagir en se mettant à l’abri, même s’ils ne savent pas exactement quel type de prédateur est présent.
L’important est la réaction de fuite ou de vigilance.
Les animaux utilisent souvent des postures corporelles pour signaler l’agression ou la soumission.
Lorsqu’un chat hérisse ses poils et arque son dos, ce signal de menace peut être compris par un chien qui peut choisir de se retirer pour éviter une confrontation.
Le chien comprend qu’il y a un risque de conflit, même s’il ne comprend pas tous les détails du message du chat.
Les réponses instinctives sont générales et non spécifiques.
Les animaux ne comprennent généralement pas avec précision le contexte dans lequel les différents signaux sont émis par une autre espèce que la leur.
La communication entre espèces reste donc limitée.
L’être humain est sans doute le mammifère qui interagit avec le plus d’espèces différentes puisqu’il est capable de faire faire des actions aussi bien à un chien qu’à un cheval ou à un dauphin.