La vétérinaire Jess French en est convaincue : nous devrions pouvoir, dans les prochaines décennies, comprendre le langage des animaux.
Auprès de la BBC Science Focus, elle a évoqué ce qui pourrait constituer une avancée technologique majeure.
Quel enfant n’a jamais rêvé de pouvoir parler avec son chien ou son chat ?
Beaucoup de propriétaires d’animaux de compagnie prétendent les connaître par cœur.
Néanmoins, quelle serait leur relation avec lui si, à l’avenir, ils étaient réellement capables d’échanger ensemble ?
Cette question, un journaliste de la BBC Science Focus se l’est posée et tente d’y répondre dans une publication du vendredi 28 juin.
Interrogée à ce sujet, la vétérinaire Jess French estime que nous devrions pouvoir communiquer avec les animaux bien plus tôt qu’on ne pourrait le croire.
Selon elle, un tel progrès constituerait « l’une des avancées technologiques les plus importantes et les plus passionnantes des prochaines décennies ».
Améliorer le déroulement d’une consultation vétérinaire
Les êtres humains donnent la priorité aux stimuli visuels, tandis que pour bon nombre d’animaux, ce sont l’odorat et l’ouïe qui prédominent, souligne Jess French dans les colonnes du magazine britannique.
D’après elle, les chercheurs pourraient entraîner une intelligence artificielle (IA) en se servant de la multitude d’enregistrements dont on dispose en matière d’interactions animales, de façon à mieux comprendre les ressorts de leur communication.
Dans nos vies, de telles avancées auraient un impact considérable.
Ainsi, bien qu’il demeure peu probable qu’elle permette de traduire en paroles humaines la pensée d’un chiot que l’on amène chez le vétérinaire,
l’IA pourrait identifier des signaux que nous n’étions, jusqu’alors, pas en mesure de voir.
D’une façon un peu plus subtile, donc, que celle du Dr. Dolittle dans le long-métrage de Betty Thomas avec Eddie Murphy, sorti en 1998.
« J’ai hâte de découvrir à quoi ressembleront les pratiques vétérinaires en 2050 », confie Jess French, selon laquelle l’IA pourrait rendre intelligibles des données animales dont nous disposons déjà, mais que nous ne sommes pas encore en mesure de comprendre.
Décrypter ce qui demeure inaccessible à nos yeux
La communication animale, au fil du temps, a livré certains de ses secrets aux scientifiques.
Ces derniers savent, par exemple, que les chauves-souris, les éléphants, les perroquets ou encore les baleines ont développé un vocabulaire qui leur permet de désigner entre eux certains objets.
Néanmoins, l’IA pourrait permettre de passer à l’étape supérieure.
Les nouvelles technologies s’avèrent particulièrement performantes lorsqu’il s’agit d’identifier et d’analyser les sons d’animaux.
Par ailleurs, passer au crible l’équivalent de plusieurs décennies de données leur prend beaucoup moins de temps qu’à un humain.
L’IA pourrait également permettre aux chercheurs d’identifier des sons au-dessus et en dessous de la portée auditive humaine, comme c’est le cas des échos des chauves souris poursuit Jess French auprès du mensuel.
Il est aussi concevable qu’un capteur permette d’identifier le contenu de messages contenus dans des odeurs : une aptitude qui dépasse, de loin, nos capacités olfactives.
Les humains forcés à voir ce qu’ils préfèreraient ignorer
Au fil des siècles, nous avons co-évolué avec les chiens, raison pour laquelle nous disposons d’une grande quantité d’informations liées à leurs modes de communication.
L’IA pourrait surtout s’avérer précieuse lorsqu’il s’agit de comprendre des espèces qui vivent à l’état sauvage, comme les lapins, « très doués pour cacher ce qu’ils ressentent, car ils ne veulent pas que les prédateurs sachent qu’ils sont blessés », selon la vétérinaire auprès de la BBC Science Focus.
Les nouvelles technologies pourraient aussi s’avérer utiles pour comprendre les serpents et des poissons, avec lesquels nous n’entretenons pas une relation domestique depuis longtemps.
Mais aussi, les chats, au sujet desquels des recherches ont déjà prouvé qu’ils modifiaient leurs vocalisations lorsqu’ils s’adressent à des chatons et à des humains.
D’après Jess French, cette avancée nous permettrait d’en apprendre davantage sur les animaux qui vivent à travers le monde.
Le revers de la médaille, pour nous, c’est qu’ils seraient alors en mesure de nous communiquer certaines choses que nous préférerions ignorer, comme le mal qu’on leur fait.
« Pouvez-vous imaginer entendre le récit d’un animal dont la famille et l’environnement ont été détruits par les humains ?, s’interroge-t-elle auprès du média.
À cet égard, j’aimerais que cela arrive vite, afin que les gens puissent entendre ces messages. »
L’IA est présente dans différents pans de nos vies.
Au cœur de l’automne 2023, nous avions appris que des généticiens animaliers s’en étaient notamment servis pour savoir a quoi ressembleront les chiens dans plusieurs milliers d’années, lorsque nos sociétés auront subi un certain nombre d’évolutions liées au changement climatique
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Source : GEO (avec 6medias)