Dans le langage public on pense aux fauves quand on pense aux grands félins, par contre dans le jargon scientifique tous sont des félidés et possèdent des caractéristiques communes.

COMMENT LES DIFFÉRENCIER ? 

Afin de distinguer les fauves des félins, il convient d’abord de préciser que si le terme “félin” est utilisé par les scientifiques, le terme “fauve” est “un terme très générique, qui n’a pas de valeur taxonomique aujourd’hui”, avance d’emblée Géraldine Veron, professeure au Muséum National d’Histoire Naturelle, membre de l’Institut Systématique Evolution et Biodiversité. 

“Il n’entre pas dans la classification des espèces telle qu’on l’utilise en tant que scientifiques”, dit-elle.

L’on parle souvent de “l’odeur de fauve” pour se référer à l’odeur dégagée par de grandes bêtes sauvages, d’où peut-être une certaine confusion.

Les félins, la famille des félidés

Le mot “félin” se réfère quant à lui aux espèces de la famille des Félidés – “Felidae”  qui englobe plusieurs mammifères de l’ordre des Carnivores. 

“Le nombre d’espèces varie selon les classifications, mais la révision la plus récente intègre 41 espèces au sein de cette famille”, nous apprend Géraldine Veron.

Fauves et grands félins

Au sein de cette famille des Félidés, l’on trouve notamment les grands félins, qui sont souvent ceux qu’on assimile aux “fauves”.

Il s’agit des Félidés qui appartiennent au genre Panthera, à savoir le jaguar, le léopard (appelé ainsi en Afrique, et panthère en Asie), le lion, le tigre et la panthère des neiges.

Certains assimilent également au sein des grands félins l’ensemble de la sous-famille des Panthérinés, qui regroupe 2 genres et 7 espèces.

Aux animaux cités précédemment, il faut ainsi ajouter deux espèces de panthère nébuleuse, du genre Neofelis.

Les caractéristiques communes aux félidés

Les félins ou Félidés, donc  partagent de nombreuses caractéristiques avec les mammifères carnivores, mais possèdent aussi des spécificités.

Parmi leurs traits distinctifs, notons par exemple un crâne court doté de muscles très importants, une colonne vertébrale très souple et des membres antérieurs très mobiles.

Cette grande mobilité vient notamment de la quasi-inexistance de la clavicule chez ces espèces, souligne Géraldine Veron.

Au niveau de la dentition, les félidés ont de très longues canines, qui servent à maintenir leurs proies et à leur mise à mort.

Ils ont en outre des dents carnassières très développées, en arrière desquelles l’on ne trouve plus de dents, ou presque. 

“Les Félidés sont dotés d’une force de morsure très importante”, avance aussi Géraldine Veron. 

“La plupart ont des griffes rétractiles, car à l’origine il s’agit d’animaux plutôt arboricoles, qui grimpent aux arbres”, ajoute-t-elle.

Enfin, leurs sens sont extrêmement développés, avec notamment une excellente vision nocturne, et une excellente vision binoculaire liée à la présence de leurs yeux sur l’avant de la face.

 Au niveau du palais, ils ont ce qu’on appelle l’organe de Jakobson, qui permet de détecter les phéromones.

L’un des traits caractéristiques des Félidés est d’ailleurs le “flehmen”, une attitude que l’on remarque lorsqu’ils relèvent leurs babines et effectuent une sorte de grimace, grimace, leur permettant d’exposer cet organe pour détecter les phéromones.

Digitigrades, les félins marchent sur leurs coussinets, et non pas sur la plante comme les humains et les ours.

Beaucoup de félins ont en outre une longue queue qui leur sert de balancier, tandis que leur pelage peut être variable  certains sont tachetés, d’autres complètement unis.

Au niveau géographique, l’on trouve des félins à peu près partout, puisqu’ils sont répartis sur tous les continents sauf les continents extrêmes, et dans des milieux très différents  forêts, savane, déserts ou encore milieux nordiques.

Reconnaître les grands félins

Les grands félins, ou « Panthérinés », qui sont souvent ceux désignés par le terme “fauves”, se distinguent quant à eux des petits félins, comme le lynx, le guépard ou encore le puma. 

“Ce que l’on dit classiquement, mais qui n’est pas aussi simple, c’est que les grands félins rugissent mais ne ronronnent pas, tandis que les petits félins ronronnent mais ne rugissent pas”, affirme Géraldine Veron.

Au niveau physionomique, les petits félins possèdent un crâne globuleux, en boule.

Les grands félins, qui sont des espèces de grande taille, ont eux un crâne plus allongé, avec de grandes zones d’insertion pour les muscles.

Enfin, les proies des grands félins diffèrent de celles des petits félins : tandis que ces derniers s’attaquent à des oiseaux ou à des rongeurs, les grands félins peuvent attaquer bien plus gros qu’eux, comme les ongulés.

Parmi les proies du lion, par exemple, l’on trouve ainsi les zèbres ou encore les gazelles, et celles des jaguars incluent les caïmans et les tortues, dont il peut briser la carapace.

 

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