Une belle diversité.

Faune et flore

Oiseaux

Exceptionnelle, l’avifaune comprend aussi bien des espèces vivant à l’année que des migrateurs.

Sont ainsi recensées environ 200 espèces nicheuses, soit 56% de celles recensées en France.

Par leur nombre et leur diversité, les oiseaux de mer constituent un élément original et central du patrimoine naturel de la Bretagne.

Près de 100 000 couples d’oiseaux marins nichent en Bretagne, soit 40% des effectifs nicheurs nationaux.

Là encore, la variété des biotopes, l’abondance de nourriture et le climat expliquent un tel attrait.

Parmi les espèces les plus communes, citons les goélands (argenté, brun, marin), le guillemot de Troïl, le pétrel fulmar, la mouette tridactyle, la mouette rieuse, le cormoran huppé ( voir photo), le fou de Bassan, la sterne, le tadorne de Belon et, dans une moindre mesure, le macareux moine, qui affectionnent les falaises où ils peuvent nicher.

Sur les grèves, à marée basse, vous verrez des huîtriers pie et des gravelots fouir le sédiment à la recherche de coquillages et de vers.

Les canards (colvert, souchet, pilet) et les foulques sont les hôtes privilégiés des marais, notamment en Brière.

Les sarcelles, les râles d’eau, les bécassines et les busards fréquentent également ce milieu.

Les rias et les vasières (zones de vase nue découvertes à marée basse) sont les repaires de prédilection des bernaches cravants, des hérons cendrés, des aigrettes, des chevaliers gambettes, des courlis, des spatules, des huîtriers pie et des avocettes.

La plupart de ces espèces sont dites “limicoles” (de “limon”).

Elles sont dotées d’un bec long et fin qui leur permet de fouiller le sol meuble pour trouver des coquillages, des crustacés et des vers, ainsi que de longues pattes pour se déplacer facilement sur ce substrat.

Des oiseaux non marins sont aussi emblématiques de la Bretagne : le faucon pèlerin, le grand corbeau, le busard cendré, le crave à bec rouge, etc.

Plantes

La grande diversité des milieux en Bretagne donne à la région une extraordinaire richesse floristique.

Ainsi, il n’est pas surprenant de voir des plantes exotiques et des pinèdes qui évoquent un paysage méditerranéen le long du littoral ou sur certaines îles.

Les zones humides, les milieux littoraux et les formations herbeuses sont de loin les plus riches en espèces végétales.

Et avec 12% seulement du territoire régional, la forêt reste une source de biodiversité végétale non négligeable, qui regroupe 20% de la flore régionale.

En revanche, dans les landes non littorales, la diversité des espèces est faible.

On ne mentionnera ici que les essences les plus courantes dans la zone côtière.

Sur les dunes poussent des oyats, qui permettent de fixer le sable, des immortelles des sables, des liserons des dunes et des chardons des sables.

Dans les vasières, on remarquera la lavande de mer (ou saladelle).

Quant à la salicorne, comestible, elle est installée à la limite inférieure des prés-salés et résiste aux fortes salinités.

L’ajonc d’Europe et la bruyère forment l’essentiel du couvert végétal des landes.

Les taches colorées sur les rochers, jaunâtres, brunâtres ou noirâtres, sont des lichens (la Bretagne en compte 1 200 espèces différentes), associant une algue et un champignon.

Algues marines

Ne soyez pas surpris de voir des taches noirâtres ou brunâtres sur les plages au petit matin : il s’agit souvent d’algues échouées, le goémon.

La Bretagne est l’une des régions d’Europe les plus riches en algues il est ainsi possible d’en voir plus de 750 espèces différentes le long de la côte de Brest à Roscoff.

On dénombre plusieurs centaines d’espèces au large des côtes.

Leur récolte et leur exploitation sont d’ailleurs des activités ancestrales dans le Finistère nord, que perpétuent des pêcheurs-goémoniers.

Elles sont utilisées dans l’industrie alimentaire pour leurs vertus gélifiantes et épaississantes, ainsi que dans les domaines pharmaceutique et cosmétique.

Une dizaine d’entre elles peuvent être employées dans l’alimentation humaine, notamment le haricot de mer, la laitue de mer et le wakamé.

Par rapport aux autres végétaux, les algues n’ont ni racines, ni tiges, ni feuilles.

Elles tiennent sur le substrat rocheux grâce à des crampons.

Les plus grandes, les laminaires, dépassent plusieurs mètres de longueur et forment de véritables forêts. 

Leur couleur varie selon les espèces, du vert au noir.

Les plus connues sont la pelvétie (la première que l’on rencontre en haut de l’estran), le fucus spiralé, le fucus vésiculeux, l’ascophylle noueux, le fucus dentelé et les laminaires, qui poussent plus en profondeur.

Organismes marins

Il est impossible de passer en revue tous les organismes marins qui habitent le littoral breton, tant ils sont nombreux.

À marée basse, l’estran rocheux et les grèves permettent d’apercevoir, en plus des algues marines, des éponges, des algues calcaires, divers coquillages (coques, praires, palourdes, couteaux, bigorneaux), des moules, des patelles, des vers, des bernard-l’ermite, des crevettes, des crabes, etc.

Une partie de ces animaux est d’ailleurs recherchée lors des parties de pêche à pied.

Quant à la faune marine, elle est très abondante.

Les fonds sont habités de multiples invertébrés colorés aux formes complexes, dont des gorgones, des corynactis, des anémones, des alcyonaires, des nudibranches, des ascidies, des homards, des galathées, des langoustes, des bryozoaires (roses de mer), des spirographes.

Les poissons les plus couramment rencontrés sont les tacauds, les baudroies, les labres, les roussettes, les soles, les merlus, les lieus, les bars et les congres.

Les fonds bretons comptent une quarantaine d’espèces de poissons différentes, soit près de la moitié des espèces recensées en métropole.

Autres espèces

La Bretagne abrite environ 70 espèces de mammifères, dont le phoque gris, la loutre, le castor, plusieurs espèces de dauphins, ainsi que des chauves-souris.

Les invertébrés (insectes, crustacés, araignées, mollusques…) sont bien évidemment présents  plus de 2 600 espèces ont été observées.

Faune et flore protégées et menacées

Parmi les invertébrés protégés, on trouve l’escargot de Quimper et la mulette perlière.

L’écrevisse à pattes blanches subit aussi la pollution des cours d’eau.

Concernant les oiseaux, on dénombre de nombreuses espèces protégées.

Certaines sont particulièrement menacées : le gavelot à collier interrompu, le vanneau huppé ou encore l’œdicnème criard, tous trois liés à la dune, mais aussi le phragmite aquatique, ainsi que des petits passereaux nicheurs.

Concernant les poissons, la situation est plus sensible à l’est où certaines espèces (truite, chabot, lamproie de Planer) sont en régression, voire menacées de disparition, tandis qu’à l’ouest le milieu aquatique conserve bon an mal an son intégrité.

Côté flore, quelque 128 plantes sont protégées en Bretagne, alors qu’aucune espèce de flore marine ne fait l’objet de mesure de protection particulière.

Pourtant, l’herbier de zostère marine, que l’on peut trouver sur l’estran, est particulièrement sensible aux activités humaines sur le littoral.

Problèmes environnementaux

On pourrait résumer la situation de la façon suivante : la Bretagne est un repère de la biodiversité mais il est sous la menace constante de l’activité humaine.

Les dangers viennent de la mer  les marées noires en sont la plus cruelle illustration mais aussi de la terre.

L’exploitation agricole intensive se traduit par une pollution du sous-sol et des cours d’eau et, au final, souille la mer.

Le développement incessant du nombre d’élevages intensifs a provoqué l’augmentation de la quantité de lisier (déjections animales).

Les terres saturées et les sols engorgés n’ont plus la capacité de retenir le lisier qui s’écoule dans la mer et facilite la prolifération d’algues vertes.

Depuis les années 2000, on observe cependant une baisse régulière de teneur en nitrates dans les cours d’eau.

La qualité des eaux de baignade reste en outre bonne sur la quasi-totalité des côtes bretonnes (sauf pendant les épisodes de canicule ou de fortes précipitations).

L’existence d’instituts de thalassothérapie, ainsi que la surveillance des multiples secteurs ostréicoles disséminés sur l’ensemble du littoral, qui ne tolèrent pas la moindre forme de pollution, garantissent la qualité de l’environnement.

Par ailleurs, de nombreux sites bénéficient d’une protection.

Marées vertes

Depuis les années 1980, certaines zones côtières bretonnes se couvrent d’un épais manteau vert.

Surnommée “laitue de mer”, l’ulve forme ce tapis coloré, véritable nuisance pour le baigneur.

Lorsqu’elles se décomposent, ces algues dégagent du sulfure d’hydrogène, un gaz toxique, mortel à forte dose.

Le phénomène est loin d’être anecdotique, puisque chaque année cette algue est ramassée sur une cinquantaine de sites parfois dès le début du printemps jusqu’à la fin de l’été.

 L’algue prolifère sous l’effet de la chaleur et de la concentration en nitrates.

Sur le banc des accusés, l’agriculture intensive, qui utilise avec excès les engrais et les élevages porcins.

Les engrais, mélangés aux déjections des porcs, se concentrent dans les cours d’eau, avant de rejoindre la mer ou de polluer les nappes phréatiques.

Si l’agriculture est responsable, le véritable coupable ne serait-il pas plutôt l’État qui ferme les yeux sur des ouvertures et des extensions de porcheries non réglementaires ?

Malgré la mort d’un cheval, en juillet 2009, sur la plage de Saint-Michel-en-Grève, d’une trentaine de sangliers dans le lit du Gouessant en 2011 ou d’un joggeur au même endroit en septembre 2016, l’accent est mis surle ramassage des algues plus que sur la prévention.

Les gouvernements successifs hésitent à se confronter aux agriculteurs et à décider des politiques environnementales (pourtant imposées par les institutions européennes).

Autre coup dur pour l’État : la cour administrative d’appel de Nantes l’a condamné, lui ordonnant de verser de rembourser les communes chargées d’organiser le ramassage de l’algue

. L’arrêt de la cour reconnaît que “le laxisme et les carences des préfets, qui n’ont pas appliqué les réglementations nationale et européenne, ont bel et bien favorisé la prolifération des algues vertes”.

Le dossier est loin d’être clos tant les enjeux agricoles et touristiques sont importants.

Marées noires  

Les côtes bretonnes, depuis 1967 et l’échouage du Torrey Canyon au large des îles Scilly, n’ont pas été épargnées par les marées noires.

Le 16 mars 1978, l’Amoco Cadiz sombre près du port de Portsall : 230 000 tonnes de pétrole brut se répandent sur 360 km de côtes, polluant 200 000 ha de surface marine.

Dernière catastrophe pétrolière en date, celle de l’Erika, le 12 décembre 1999.

Ce sont alors plus de 10 000 tonnes estimées qui se répandent de Plogoff à Saint-Georges-de-Didonne, touchant 400 km de littoral.

L’échouage du TK Bremen en 2011 aura heureusement des conséquences plus limitées.

Mais l’on pourrait citer des dizaines d’autres accidents ayant entraîné des marées noires d’une ampleur plus ou moins importante.

Chaque année, des milliers de navires naviguent à proximité des côtes bretonnes. 

La prévention semble aujourd’hui le maître mot pour contrer les déversements d’hydrocarbures.

Ces efforts ont été entrepris dès le désastre de l’Amoco Cadiz avec la prise de conscience qu’il fallait établir une surveillance constante des côtes, réglementer la circulation des navires, mettre en place des moyens d’intervention d’urgence et créer des organismes de contrôle et d’études comme le Cedre.

Ces mesures semblent encore incapables d’enrayer les répercussions désastreuses sur les sites naturels et la faune du littoral.

Dans le bilan de chaque marée noire s’inscrit évidemment le nombre impressionnant d’oiseaux de mer touchés par la pollution.

Certaines espèces  les plus dépendantes de la mer souffrent plus que d’autres, comme le guillemot de Troïl, le pingouin torda ou les plongeons imbrins.

Espaces protégés

De nombreux sites bénéficient de mesures de protection de divers organismes et d’associations : le Conservatoire du littoral, organisme public dont la mission est d’assurer la protection des espaces naturels remarquables situés en bord de mer, grâce à une politique d’acquisition et de réhabilitation (environ 10% du littoral breton) ; le réseau Natura 2000Bretagne vivante-SEPNB ; le parc naturel régional d’Armorique ; le parc naturel régional de Brière en Loire-Atlantique ; le parc naturel régional du golfe du Morbihan ; le parc naturel marin d’Iroise ; et la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO).

Des lieux aussi réputés que la pointe du Raz, le cap Fréhel, Ploumanac’h, les dunes d’Erdeven, la pointe du Grouin, les Sept-Îles, la baie de Saint-Brieuc, la Côte sauvage à Quiberon et des dizaines d’autres encore jouissent d’un statut de protection.

Quant à l’archipel de Molène, il a reçu l’estampille 
“réserve de biosphère” de l’Unesco.

La réhabilitation de la pointe du Raz, menacée par le béton et la surfréquentation anarchique, est probablement le plus bel exemple de sauvegarde de l’environnement.

Sur d’autres sites très touristiques, comme le sentier douanier à Ploumanac’h, le Conservatoire a mis en place un cheminement et des barrières de protection.

D’une manière générale, ne quittez pas le tracé des sentiers pour éviter tout piétinement intempestif de zones sensibles.

 

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