
À Los Angeles, les batteries de Tesla viennent compliquer des opérations de dépollution déjà titanesques
Dans la région de Los Angeles, la part de marché de Tesla parmi les immatriculations récentes est trois fois supérieure à celle du reste du pays.
Or, les batteries des voitures électriques brûlées ainsi que les installations de recharge posent de nouveaux défis en matière de dépollution
Entre trois et six mois : c’est le temps qu’il faudra pour éliminer en premier lieu les déchets dangereux laissés derrière les incendies de Los Angeles , selon un responsable de l’Agence américaine de protection de l’environnement (CNN, 16 janvier 2025).
Sur la zone concernée plus de 150 kilomètres carrés , le déblayage des débris non nocifs devrait ensuite nécessiter plusieurs mois supplémentaires.
Parmi les substances les plus problématiques figurent divers produits stockés dans les maisons et dans les garages, tels que la peinture, l’essence, les produits d’entretien, les pesticides ou encore les bouteilles de gaz comprimé – susceptibles d’exploser.
Mais également, les batteries de véhicules électriques ainsi que les installations de recharge.
Or, la région comptait plus de 431 000 Tesla en service en octobre 2024, d’après les données de S&P Global Mobility consultées par nos confrères de Bloomberg ce vendredi 17 janvier.
Des batteries qui brûlent longtemps
Sur la base des nouvelles immatriculations, la part de marché locale de la marque d’ Élon Musk était ainsi trois fois supérieure à celle du reste du pays, le modèle Y ayant été le véhicule le plus vendu dans l’État jusqu’en septembre, selon l’Association californienne des concessionnaires de voitures neuves.
« Beaucoup de voitures dans la zone d’évacuation étaient équipées de batteries au lithium , a confié à Bloomberg Jacqui Irwin, un représentant de Pacific Palisades, l’un des quartiers les plus durement touchés
.Les pompiers nous ont dit que ces batteries au lithium brûlaient beaucoup plus longtemps à proximité des habitations, notamment celles dotées d’un mur d’alimentation électrique. »
« L’État a connu d’autres incendies, mais jamais rien d’aussi urbain, avec autant de quartiers et de structures où l’on s’attend à voir davantage de véhicules électriques et d’autres systèmes de stockage d’énergie », a confirmé auprès de nos confrères Robert Rezende, pompier de San Diego, spécialiste des risques liés aux batteries au lithium :
« Nous nous attendons à un grand écart.
Réaction en chaîne
Les autorités ont elles aussi reconnu les spécificités de la situation.
Dans un décret pris cette semaine, le gouverneur de Californie Gavin Newsom affirme que l’État « s’adapte encore aux nouvelles technologies » telles que les batteries lithium-ion, celles-ci pouvant présenter des risques particuliers lorsqu’elles sont exposées à la chaleur des incendies.
« Il s’agira de l’un des plus grands nettoyages concernant les batteries lithium-ion », a déclaré un responsable de l’Agence américaine de protection de l’environnement à CNN.
En cas d’exposition au feu, une réaction en chaîne peut en effet persister à l’intérieur de la batterie, ce qui l’amène plus tard à se ré-enflammer.
D’où la nécessité de traiter ces déchets « comme des munitions non explosées ».
À Malibu, ville également affectée par les incendies, le maire Doug Stewart craint que les toxines des maisons brûlées amiante, plomb, mercure, métaux lourds ne viennent polluer les plages et l’océan lorsque les pluies commenceront à tomber.
« Nous avons une responsabilité à l’égard de l’environnement », a-t-il confié à Bloomberg